11-16-3. 25 tout petits points de classement sur 60 possibles. Voilà quel était le bilan du Canadien après 30 matchs. 11-2-1. 23 points de classement sur 28 possibles. Voilà quel est le bilan du Canadien lors de ses 14 derniers matchs.
C’est un virage à 180 degrés, une métamorphose totale. Et surtout, avec 11 victoires lors de leurs 14 derniers matches, on ne peut pas dire que ce soit un heureux hasard, un accident.
Non, c’est le nouveau visage du Canadien. Celui d’un groupe solidaire et résilient, mais surtout confiant. Un contingent solidaire qui croit en ses moyens et qui n’a plus de complexes, qui n’a plus peur de personne.
Il n’y a plus un jour de match qui passe où l’on sait que le soir le CH va s’écraser. Au contraire, les journées de rencontres ne passent pas assez vite car on a hâte que la nuit tombe pour ne rien rater de la prochaine victoire de Sainte-Flanelle.
« La Sainte-Flanelle », « Les Glorieux », deux surnoms légendaires pour qualifier le Canadien. Les termes élogieux que je ne me permettais plus d’utiliser parce que cette équipe me faisait honte, parce que je trouvais que ce groupe de bébés gâtés salissait la riche tradition de cette organisation.
C’est avec plaisir que je réintègre ces surnoms qui appellent aux beaux jours, aux jours heureux. La victoire est un élixir fabuleux. Lorsqu’une équipe aussi importante que les Canadiens de Montréal gagne, c’est tout le peuple québécois qui s’en porte mieux.
Avec toute la grisaille géopolitique, toutes les batailles existentielles qui pèsent sur nous, le Tricolore a du travail à faire pour stabiliser les humeurs.
Disons que, désormais, ça marche plutôt bien. Je ne suis pas dupe, je sais que le CH connaîtra quelques échecs d’ici la fin de la saison. Mais des glissades régulières ? Je serais surpris. Concéder à nouveau des volées de 7 à 2 ou de 8 à 2 ? Je serais renversé.
L’arrivée de Patrik Laine et l’énergie contagieuse qu’il dégage a été un déclencheur extraordinaire. L’acquisition d’Alexandre Carrier représente un ajout clé. Et le grand départ de Jakub Dobes est providentiel.
Il y a encore du travail à faire par le tandem Gorton-Hughes, mais, dans l’ensemble, ce qu’ils ont mis en place patiemment et avec parcimonie rapporte des dividendes très intéressants.
-Dans l’équation, il serait malveillant d’ignorer Martin St-Louis.
Nous étions tous d’accord avec raison que Spencer Carbery des Capitals de Washington allait mériter le trophée Jack Adams décerné à l’entraîneur de l’année dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
Comment ignorer St-Louis parmi les finalistes s’il place son club en playoffs de fin de saison ?
St-Louis a plusieurs points communs avec son patron immédiat et ami Kent Hughes. Tout d’abord, ce sont deux rares personnes têtues, ce qui est une qualité pour faire leur métier.
Mais ils sont également tous deux dotés d’une patience extraordinaire.
Cependant, je dois admettre que cette patience a remarquablement servi le plan, le projet du Canadien, particulièrement dans le cas de St-Louis qui a maintenu sa ligne directrice en restant sourd aux bruits extérieurs. Il a sciemment exécuté son plan en suivant son instinct et son agenda avec une précision chirurgicale.
Il a commencé par déployer un effort soutenu en faveur du développement individuel de chacun de ses joueurs. Puis, à l’automne, il intègre la notion de comportement collectif de sa troupe. Contre tous les commentaires risibles qui abondaient partout, y compris dans ce post.
Saint-Louis mérite beaucoup de crédit pour le succès actuel de son équipe. Évidemment, tout n’est pas parfait. Il redevient peu à peu le personnage évitant les médias qu’il était en tant que joueur.
S’il me demandait conseil, je lui dirais de rester humble, accessible, philosophique et jovial, pour redevenir le Saint-Louis que nous avons immédiatement adopté à son arrivée au pouvoir.
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