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« L’avortement libre et gratuit est la grande cause qui a fédéré les mobilisations féministes en au début des années 1970 »

Manifestation convoquée par le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception, à Paris, le 21 avril 1974. AFP

L’historienne Bibia Pavard est co-auteur de l’ouvrage Ne nous libérez pas, nous nous en occuperons. Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours (La Découverte, 2020) et maître de conférences à l’Université Paris-Panthéon-Assas. A l’occasion du 50e anniversaire de la loi qui a dépénalisé l’avortement, défendue par Simone Veil, alors ministre de la Santé, promulguée le 17 janvier 1975, elle revient sur les mobilisations qui ont abouti à la légalisation et explique en quoi l’acquisition de ce droit est fondamentale. dans l’histoire des mouvements féministes.

Quand la question de l’interruption volontaire de grossesse (avortement) devient-elle un enjeu activiste majeur ? Quelle place occupe ce combat dans les luttes féministes ?

C’est véritablement à la fin des années 1960 et au début des années 1970 que l’avortement devient une question féministe centrale, en comme ailleurs. Il y a bien eu des pionnières qui ont parlé de maternité libre dès le début du XXe siècle, notamment Nelly Roussel ou Madeleine Pelletier, mais elles sont très minoritaires.

Simone de Beauvoir souligne également l’hypocrisie de l’avortement en Le deuxième sexe [publié en 1949]mais c’est véritablement avec l’émergence des mouvements de libération des femmes que l’accès à la contraception et à l’avortement est compris comme une condition nécessaire pour que les femmes puissent disposer de leur corps. Le contrôle des hommes politiques, des juges, des policiers est rejeté. L’avortement clandestin est dénoncé comme une violence inacceptable par les féministes.

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