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“On va bien, ils s’occupent de nous”, le plan grand froid, un court répit pour les sans-abri hébergés dans les gymnases

Le 10 janvier, la préfecture de Loire-Atlantique a lancé le plan grand froid. Des gymnases ont ouvert pour accueillir les sans-abri. A Saint-Nazaire, ils sont une vingtaine à dormir au chaud chaque soir. Mais que va-t-il leur arriver à la fermeture des structures temporaires ?

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Assis sur un escalier en béton glacé, ils fument une cigarette. Les températures sont glaciales. Au bord de la mer à Saint-Nazaire, le vent souffle sec. Mais le ciel est bleu et le soleil baigne la jetée. Alors, ils en profitent. Il suffit d’un peu de temps pour les réchauffer ; ils ne sont pas exigeants, un rayon de lumière suffit à les faire sourire. Ce qui nous paraît si futile est pour eux une source de bonheur.

Denis est sans abri depuis longtemps. Difficile de lui donner un âge, la rue abîme les corps, creuse les rides et grave les visages.

Cela fait 8 ans que je suis dans la rue, je sais !

Il a déjà affronté le froid, mais on ne s’y prépare jamais. « Nous n’avons pas le choix ! »il a lâché.

DQuelles sont les techniques pour se protéger au mieux ? Il n’y en a pas beaucoup », murmure le SDF. Alors, il multiplie les couches, du mieux qu’il peut, avec les moyens du bord. “J’aiune robe, un pull. Et deux pantalons de jogging. Le matin, il fait un peu clair, qQuand il fait beau, ça va.

Ce soir, Denis dormira au chaud. Le plan grand froid a été déclenché par la préfecture, un gymnase a ouvert.

« C’est la première fois que j’y vais. C’est mon collègue qui me l’a suggéré. Nous prenons un repas aussi, toin repas chaud, c‘c’est ce qu’il faut’il n’en a pas besoin de plus pour se sentir mieux.

Blotti à ses côtés, Guillaume continue, “on se débrouille, on essaye de se couvrir pour la journée. Le le soir, nous ne pouvons pas retourner au gym avant 18h30c’est la règle, nous n’avons pas le choix. On se débrouille avec ! “

“Nous marchons, on marcher…on s’occupe, on essaie de profiter au maximum du soleil, nous nous échauffons autant que possible.

Ce n’est pas facile, mais c’est comme ça. Nous n’allons pas transporter des couvertures tout le temps. Nous je ne peux pas faire ça !

Il a été prévenu de l’activation du plan grand froid par une assistante sociale avec laquelle il travaille. “Elle aider avec la paperasse et tout ça. Elle nous a dit pour l’ouverture du gymnase,Du coup, on a appelé le 115 pour avoir une place”explique Guillaume. Il dort au refuge depuis trois nuits, dans un vrai lit.

«Ça me donne de la chaleur, ça me protège. C’est stupide à dire, mais ça me donne un toit. » insiste-t-il. En plus, nous avons une bonne ambiance puisque nous nous connaissons tous. ajoute Guillaume.

Il n’y a que des gens bien, on peut rire. On prend un repas chaud, on prend un café le matin. Ce sont des petites choses, mais quand tu es dans la rue, ces petites choses deviennent de grandes choses

De quoi faire une pause dans un quotidien plein de doutes et d’errance. “Ce n’est pas parce qu’on a chaud pendant trois jours que nous réussirons à nous remettre sur les rails ou à anticiper. C’estc’est juste que ça donne un peu de force, mais ce n’est pas le cas avec cela nous réussirons. Parce que la situation actuelle, tout ce qui arrive, c’est dur, c’est très, très dur. Nous avons tous des étapes à franchir, des choses à surmonter qui sont plus difficiles à surmonter que d’avoir un toit au-dessus de la tête. Si vous n’avez pas de toit au-dessus de votre tête, vous n’avez pas de travail. Si vous n’avez pas de travail, vous n’avez pas de toit au-dessus de votre tête. C’est compliqué», réfléchit-il.

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“La chaleur est dans le coeur”

© France3 Pays de la Loire

“La chaleur est dans le coeur”dit Sittel. “Qorsque je suis arrivé à Saint-Nazaire, heureusement, jeont trouvé une deuxième famille, Mélanie, la réalisatrice de Trait d’Union, Audrey et tous ceux qui s’occupent de nous, c’est une très belle équipe, il y a aussi la protection civile.

A la salle de sport, il y a de la chaleur humaine aussi, au moins on est écouté, ils sont là pour nous. Ils ne veulent pas savoir ce qui nous est arrivé. Nous allons bien, ils prennent soin de nous

Et quand il n’y a nulle part où aller ? que le 115 est submergé d’appels ? Qu’il n’y a pas de place dans les hébergements d’urgence ?

On arrive à s’en sortir. On ne dit pas qu’on s’y habitue, mais on n’a pas le choix, c’est vrai qu’ici, c’est compliqué, même si on travaille, les loyers sont cher et ainsi de suite, comme on dit ; à l’horizon, rien de bon !

Sittel salue “un tout équipe (OMS) nous donne de la force, ce n’est pas une question de matériel, tout est éphémère, mais au moins juste ce moment avec le soleil et les amis, on est bien quand même, on ne demande rien à personne, nous vivons nos petites vies »dit-il en s’asseyant sur les marches face à la mer aux côtés de Denis et Guillaume. « Et puis au gymnase plus tard, tout ira bien, on va trouver le des petits frères et sœurs comme on dit, la deuxième famille et nous allons passer un bon moment.

Pour les accueillir chaque soir à la tombée de la nuit, des femmes et des hommes de la protection civile. Les mots sont gentils.

Il y a de la nourriture, des boissons chaudes et des lits bien sûr, mais bien plus au final. Nous pouvons relayer auprès des associations présentes toute la journée sur le terrain. Et puis surtout soyez attentif. ÔNous pouvons aussi prodiguer des soins, s’il y a un besoin, nous pouvons faire le nécessaire.explains civil protection volunteer Anaïs Hubert.


Des bénévoles de la protection civile accueillent chaque soir des sans-abri.

© France3 Pays de la Loire

Certains collègues d’Anaïs sillonnent les rues de Saint-Nazaire.

Tout le monde ne vient pas aussi loin. Certaines personnes ne souhaitent pas être hébergées, notre rôle est d’aller à leur rencontre

Anaïs Hubert

Volontaire de la protection civile

L’essentiel est de maintenir un lien avec ces populations extrêmement vulnérables. Si besoin, nous apportons des couvertures et un plat chaud. On sait qu’avec le froid, il y a une possibilité d’hypothermie, il y a un risque majeur. adds Anaïs.

« Différentes addictions peuvent alterner les sensations,le rapport par exemple au sol, à l’humidité, c’est pour ça qu’on veille toutes les nuits, pendant cette flambée du plan grand froid « .

Et qu’en est-il de ceux qui ne veulent aucun soutien, qui ne veulent voir personne ? En tout cas, nous sur passe, nous proposons notre aide. Voilà, il peut arriver qu’il y ait des jours avec, des jours sans. Mais de toute façon, nous viendrons voir ces gens sans insister. confie le bénévole.

Près d’elle, Benjamin profite de la température intérieure et apprécie le confort des lieux. ; « Pour le moment, je ne sais pas trop où dormir. C’est la galère, je cherche un appartement”. Soutenu dans ses démarches par une assistante sociale, le jeune homme espère des jours meilleurs. « Ici, il y a quelque chose qui amortit la chute. Ça soulage un peu, le moral est meilleur, on prend plus de temps pour réfléchir à tout ce qui reste à faire pour l’avenir… »

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