La pratique d’activités physiques structurées durant l’enfance et l’adolescence est associée à une plus grande persévérance scolaire menant à l’obtention d’un diplôme d’études secondaires ou son équivalent.
C’est ce que laissent entendre les résultats d’une étude pancanadienne réalisée par l’étudiante à la maîtrise Laurie-Anne Kosak, sous la direction de la professeure Linda Pagani, de l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal.
Ce projet de recherche, dont les résultats sont publiés dans la revue Enfantsest basé sur les données de l’Étude longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes et suit le parcours de 2 775 jeunes Canadiens âgés de 12 à 20 ans de 1996 à 2001. Ces données ont été obtenues au moyen de questionnaires distribués en trois vagues aux jeunes et à leurs parents au cours de ces six années. période d’un an.
L’équipe de recherche, composée de partenaires de trois universités et incluant également le doctorant Kianoush Harandian de l’UdeM, a regroupé les types d’activités physiques que les jeunes ont déclaré avoir pratiquées au cours des 12 mois précédents en trois catégories. , incluant le sport organisé ou d’équipe, le sport artistique (danse ou gymnastique par exemple) et l’activité physique non structurée (comme le vélo ou jouer dehors).
Ces données ont été combinées avec les résultats scolaires obtenus par les jeunes six ans plus tard, alors qu’ils avaient 18 ans, puis 20 ans.
Des résultats contrastés selon le sexe
Kianoush Harandian, Linda Pagani et Laurie-Anne Kosak
Crédit : Avec l’aimable autorisation
L’un des aspects particuliers de ces recherches est la distinction, entre filles et garçons, de l’effet de l’activité physique sur les résultats scolaires.
Chez les filles, la participation à des sports organisés était associée à une augmentation de 7,1 % des chances d’obtenir un diplôme d’études secondaires ou son équivalent ; la pratique d’un sport organisé ou d’un sport artistique était également liée à l’obtention de meilleures notes. À l’inverse, l’activité physique non structurée chez les filles était associée à des notes moyennes inférieures à 18 ans.
Chez les garçons, une seule association ressort des résultats : la pratique d’un sport organisé entraîne une augmentation de 14,6 % des chances d’obtenir un diplôme d’études secondaires ou son équivalent à 20 ans.
Comment expliquer cet effet du sport organisé ?
« La pratique d’un sport organisé nécessite une structure assortie de règles et d’objectifs », écrivent les auteurs de l’étude. Encadrée par un adulte et souvent pratiquée en équipe, ce type d’activité permet aux enfants d’acquérir des compétences clés – leadership, comportement de groupe, attention prolongée – transférables en cours.
« Il faut cependant garder à l’esprit que nos conclusions s’appuient sur des données recueillies de 1996 à 2001, bien avant l’explosion des écrans et des plateformes numériques », prévient Linda Pagani. Les facteurs de confusion seraient plus importants et peut-être plus problématiques aujourd’hui. »
L’influence des facteurs socio-économiques
Illustration des tendances observées lors du projet de recherche de Laurie-Anne Kosak, tirée de son article scientifique.
L’étude, qui s’inscrit dans une série de trois articles* sur l’activité physique extrascolaire, souligne l’influence cruciale des facteurs socio-économiques sur la pratique sportive : le niveau d’éducation de la mère, le revenu familial ou encore la santé mentale de la mère jouent un rôle déterminant dans l’accès des enfants à l’activité physique. activités physiques.
Ainsi, les enfants dont les mères ne sont pas diplômées ou qui vivent dans des familles à faible revenu sont moins susceptibles de participer à des activités physiques organisées.
C’est pourquoi les conclusions de cette étude devraient intéresser les décideurs politiques.
« Nos résultats soulèvent des questions quant à l’équité d’accès aux sports structurés et à leurs potentielles répercussions sur la réussite scolaire : il faut réduire les obstacles financiers et logistiques pour les parents qui voudraient encourager le sport organisé chez leurs enfants. Les sports organisés coûtent souvent cher ou nécessitent des déplacements », conclut Laurie-Anne Kosak, qui poursuit ses études doctorales à l’Université de Sherbrooke.
*La série a été financée conjointement par Sport Canada et le Conseil de recherches en sciences humaines. Les deux autres articles sont parus dans des revues Médecine et science dans le sport et l’exercice et leRevue internationale de recherche environnementale et de santé publique.
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