Les annonces de suppressions d’emplois dans le réseau de la santé se sont multipliées au cours des dernières semaines alors que Québec cherche à gommer un déficit de 1,5 milliard dans le réseau.
Selon les données les plus récentes du ministère de la Santé, le nombre d’employés du réseau a augmenté à la mi-décembre pour atteindre 348.353, soit une diminution de 1.045 personnes par rapport au mois précédent. Et ce n’est pas encore fini.
À Laval, par exemple, - a appris que le CISSS réunira dans les prochains jours environ 150 salariés dont les postes seront supprimés, notamment préposés, auxiliaires et infirmiers.
Selon nos informations, le déficit anticipé à Laval se maintiendra autour de 55 millions de dollars pour l’exercice financier se terminant le 31 mars. Mais il aurait pu être plus élevé, n’eût été la mise en place d’une série de mesures au cours des derniers mois, notamment la fin au recours à une main d’œuvre indépendante.
En Chaudière-Appalaches, plus de 130 postes pourraient être touchés, selon les informations rapportées par les syndicats.
Après toutes les mesures effectuées précédemment […] il faut appliquer de nouvelles mesures d’équilibre budgétaire en supprimant les postes permanents
a indiqué un porte-parole du CISSS of Chaudière-Appalaches.
Son de cloche similaire en Outaouais, où le CISSS a aboli près de 200 postes.
Pas moins de 40 postes de gestionnaires seront également abolis en Abitibi-Témiscamingue.
La mise en œuvre de ces mesures s’avère être une tâche délicate pour la nouvelle agence Santé Québec, qui doit livrer au Conseil du Trésor un effort de 1,5 milliard d’ici mars 2025 tout en atténuant l’impact sur la prise en charge des patients.
En point de presse mercredi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a réitéré sa confiance envers la nouvelle agence.
C’est une mission difficile, mais ce n’est pas impossible […] Ce n’est pas pour rien que nous avons trouvé de bons managers pour mener à bien ces missions.
Le ministre explique qu’il est nécessaire d’éliminer les postes de jour en semaine pour avoir plus d’employés le soir, la nuit et la fin de semaine.
An orientation confirmed by Yann Langlais Plante, from Santé Québec.
Si, par exemple, nous prenons quelqu’un pendant la journée et le transférons le soir, nous devons abolir l’équipe de jour et ouvrir une nouvelle équipe de soir ou de nuit. Il y a des postes qui sont supprimés, mais d’autres seront ouverts dans d’autres équipes.
3,65% des heures travaillées
D’autres projets de réduction des dépenses ont également été déployés, depuis l’automne dernier, dans le réseau de la santé.
- révélait en décembre que Santé Québec s’était fixé un objectif de réduction de 3,65 % des heures travaillées.
Un porte-parole de Santé Québec a également cité la fin du recours à la main-d’œuvre indépendante, la réduction des heures supplémentaires et l’abolition des postes vacants.
Denis Cloutier, président du Syndicat des professionnelles en soins de l’Est de l’île de Montréal
Photo : -
Comme l’a observé sur le terrain Denis Cloutier, président du Syndicat des professionnelles en soins de l’Est de l’île de Montréal, affilié au FIQ, au-delà des suppressions d’emplois, là où nous allons obtenir le plus d’argent pour les soins, c’est en ne remplaçant plus les absences, phénomène largement répandu dans le monde entier. CIUSSS
.
Une vingtaine de postes d’infirmières devraient être supprimés prochainement.
C’est d’autant plus dommage qu’à ce stade-ci, après les négociations, on devrait déployer des sommes qui ont été associées, disons, à réduire les listes d’attente chirurgicales.
Pour le président de la Fédération et des services sociaux (FSSS-CSN), Réjean Leclerc, il est impossible d’appliquer des mesures d’austérité de 1,5 milliard de dollars sans réduire directement les services à la population
.
En supprimant des centaines de postes, le CAQ et Santé Québec risquent de mettre les usagers en danger.
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