Ils sont partis cet été pour un road trip à travers la France puis l’Europe mais, ce mercredi 15 janvier, le compteur est toujours bloqué à 80 km. Le 8 août 2024, Cécile, Mathieu, leurs deux enfants Nathan et Antoine, ainsi que leurs deux chiens, trois chats et leur cobaye, ont pris la route de Saint-Père-en-Retz, en Loire-Atlantique, pour 18 mois dans un vieux bus scolaire transformé. Problème, le bus tombe en panne au bout de quelques kilomètres seulement, sur la route entre Nantes et Rennes, et se retrouve à l’aire de camping-car de Pont-Réan. Depuis, la famille vit toujours dans ce bus aménagé et n’a pas bougé.
“Les mécaniciens ont eu peur”
« L’embrayage est mort et n’est pas réparable », déplore Cécile. Nous avions vendu nos voitures et notre maison, c’était un projet auquel nous réfléchissions depuis un an. » Cécile et Mathieu ont payé 56 000 euros à un particulier, sans faire expertiser, pour ce car scolaire de 1978.
« On va de surprise en surprise car on découvre que le bus n’est pas homologué pour circuler sur la route. Nous avons depuis procédé à une expertise et les mécaniciens ont eu peur en voyant l’état du véhicule. Comment a-t-il pu passer le contrôle technique ? » Ces épaves ont donc décidé d’attaquer le vendeur en justice pour « résilier la vente pour vices cachés ». En attendant, ils ont lancé une collecte de fonds pour acheter un nouveau bus aménagé. « Parce que si on attend que le tribunal se prononce, je pense que cela pourrait prendre beaucoup de temps. Nous espérons partir bientôt mais cela pourrait être dans six mois. »
Faire l’école à la maison avec papa
A Pont-Réan, la vie s’organise. Le bus est conçu pour accueillir toute la famille. Lits, salle de bain, cuisine, rangements, rien ne manque. « On se sent bien dans le bus car il est très bien isolé », observe Cécile. On a 30 m², c’est pas mal, comme dans un studio parisien. Quand on est connecté à l’électricité ou au gaz, ça va, mais nous avons eu très froid la première nuit ici car nous n’étions pas connectés. »
Entrepreneuse sur le web, cette dernière relance son activité tandis que Mathieu s’occupe de l’enseignement à domicile d’Antoine, en CM1, et de Nathan, en 5e. « Aujourd’hui, on le prend avec philosophie mais cela a pris du temps, raconte Mathieu. C’est moi qui suis allé chercher le bus. Nous aurions pu refuser de l’acheter. S’effondrer si vite, dans notre malheur, est quand même une bonne chose. Si cela s’était produit en Allemagne, nous aurions payé beaucoup plus pour le remorquage. »
« Le moral est bon »
Cécile dit : « Le moral est bon. Je suis naturellement positif. Surtout, elle se réjouit de « l’immense solidarité » autour de sa famille. « Chaque jour, nous avons des gens qui viennent nous demander si nous avons besoin de quelque chose, faire une course, prendre une douche. Les gens autour de nous sont super sympas. Les enfants aiment ça car ils rencontrent beaucoup de monde. C’était le but de ce voyage. Maintenant, nous aimerions juste repartir, avec un véhicule qui roule. »
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