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Bilan alarmant sur les violences policières en Suisse romande

L’usage permanent des menottes est également dénoncé par la commission.

Getty Images/fStop

Entre le 19 et le 28 mars 2024, le Comité anti-torture (CPT) du Conseil de l’Europe a enquêté sur les conditions de détention préventive dans quatre cantons romands : Genève, Fribourg, Valais et Vaud. Il a publié mardi un rapport complet et une synthèse de ses observations. Depuis 1991, c’est la neuvième fois que le CPT réalise ce travail en Suisse, les dernières fois en 2015 et 2021.

L’objectif de cette visite était d’examiner le traitement réservé aux personnes privées de liberté par la police et placées en détention avant jugement exécutoire. Dans ce contexte, une attention particulière a été portée à la mise en œuvre des recommandations formulées par le Comité suite à sa visite de 2021 et notamment des « recommandations de longue date ».

Comme lors des deux précédentes visites en 2015 et 2021, le Comité a noté que « la plupart des personnes détenues ou récemment privées de liberté » par la police, avec lesquelles la délégation s’est entretenue, « ont indiqué que les agents des forces de l’ordre avaient s’est comporté de manière appropriée à leur égard, et ce dans les quatre cantons visités ».

Genève, Vaud et Valais

Mais la plupart ne signifient toujours pas tout le monde. Le comité déplore : « La délégation a de nouveau reçu plusieurs allégations de mauvais traitements physiques et de recours excessif à la force de la part de personnes récemment arrêtées par la police, notamment au moment de leur interpellation dans les cantons de Genève et de Vaud, mais aussi dans le canton du Valais.

Coups et gifles

Les mauvais traitements subis comprennent « des morsures de chiens policiers, des coups de matraque, des coups à la tête, des coups de poing et de pied sur différentes parties du corps, ainsi que des gifles, sans que les personnes opposent – ​​selon elles – aucune résistance ». D’autres, dans les prisons de Bois-Mermet, Sion ou Champ-Dollon, ont témoigné de « plaquages ​​violents au sol, écrasements de la tête avec le pied et pressions exercées avec le genou sur la nuque ou le dos des personnes appréhendées, même s’ils auraient été retenus. Ils dénoncent enfin des « pénétrations anales lors de fouilles ».

Le Le CPT a également noté un problème majeur de surpopulation carcérale. Au moment de la visite, le taux d’occupation de la prison de Bois-Mermet était de 166 % et celui de Champ-Dollon était de 132 %.

Le racisme dans la police

Le CPT a également recueilli des témoignages faisant état d’« insultes proférées à l’égard de personnes arrêtées par la police, y compris à caractère xénophobe et raciste, notamment à l’encontre de personnes d’origine africaine et arabe, mais aussi des Balkans dans plusieurs cantons visités ».

Une nouvelle fois, le CPT recommande aux autorités genevoises, vaudoises et valaisannes de prendre les mesures nécessaires « afin de rappeler régulièrement et de manière appropriée à tous les policiers que toute forme de mauvais traitements – y compris les insultes ou injures à caractère raciste et les menaces – infligés à des personnes privées de liberté est inacceptable et sera puni en conséquence.

Les dérives dénoncées ?

Les autorités suisses ont eu connaissance du rapport l’été dernier sur lequel elles ont pu se prononcer. «Les autorités cantonales concernées assurent qu’elles ne tolèrent aucun mauvais traitement de la part des policiers», rapporte le CPT, «et que d’éventuels abus sont systématiquement dénoncés et font l’objet d’une enquête. Ils informent le CPT des mesures envisagées pour réduire la surpopulation carcérale, les formes alternatives d’exécution des peines étant privilégiées autant que possible.

Le CPT reste toutefois préoccupé « de constater que plusieurs de ses recommandations, dont certaines formulées depuis longtemps, n’ont toujours pas été mises en œuvre par les autorités suisses qui devraient prendre des mesures concrètes en ce sens ».

Dans son rapport, le CPT recommande également « que des mesures efficaces soient prises pour poursuivre les policiers accusés d’actes de mauvais traitements, pour revoir les méthodes d’interrogatoire de la police, notamment en généralisant l’enregistrement audiovisuel, ainsi que pour interdire le recours à la contrainte dans les locaux de la police. contexte.

 
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