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Prédire le climat de demain en utilisant la plus vieille glace de la planète

Échantillon de glace extrait à 2800 mètres de profondeur en Antarctique.

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Des chercheurs internationaux ont extrait de l’Antarctique un échantillon de la glace la plus ancienne de la planète, datant de 1,2 million d’années. Son étude permettra de mieux prévoir le changement climatique. La contribution de l’Université de Berne, en Suisse, est cruciale pour le projet.

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13 janvier 2025 – 11h51

«C’est un moment historique pour la science du climat et de l’environnement», déclare Carlo Barbante, coordinateur du projet européen Beyond EPICA.Lien externe. La glace extraite en Antarctique pourrait révéler le lien entre le cycle du carbone et la température de notre planète, poursuit le professeur de chimie analytique de l’université Ca’ Foscari de Venise.

Pour la première fois, les scientifiques pourront se faire une idée précise de l’évolution du climat au cours des 1,2 millions d’années écoulées, indique un communiqué.Lien externe à partir du 9 janvier. Grâce à la glace collectée, ils espèrent comprendre les changements climatiques passés qui sont restés jusqu’à présent largement inexpliqués.

« Il s’agit d’un moment historique pour la science du climat et de l’environnement. »

Carlo Barbante, Au-delà d’EPICA

Le projet Beyond EPICA, auquel participe également la Suisse, a été lancé en 2009 et est coordonné par l’Institut des sciences polaires du Conseil national italien de la recherche. Il vise à reconstituer une partie de l’histoire climatique de la Terre grâce à l’analyse d’échantillons de glace prélevés à près de 3 kilomètres de profondeur en Antarctique.

Grâce à ce projet, la science peut approfondir notre compréhension de la manière dont le système climatique réagit aux changements des gaz à effet de serre, explique Carlo Barbante à swissinfo.ch. Cela améliorera les futurs modèles et projections climatiques.

« Notre passé contient une grande partie de notre présent et de notre avenir : pour comprendre le climat de demain, nous devons comprendre les mécanismes cachés du fonctionnement de notre système Terre », explique-t-il.

>> À lire : Le trésor évanescent des glaciers suisses

1,2 million d’années d’histoire climatique dans une carotte de glace

Des chercheurs de douze institutions scientifiques, dont l’Université de Berne, ont extrait la carotte de glace de Little Dome C, un champ isolé du plateau antarctique, à proximité de la station franco-italienne Concordia. L’équipe internationale a travaillé plus de 200 jours sur une période de quatre ans, avec des températures moyennes de -35°C en été.


Vue aérienne du site de forage Little Dome C en Antarctique.

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Le forage a atteint une profondeur record de 2 800 mètres, à l’endroit où la glace de l’Antarctique rencontre la roche. La glace extraite représente un témoignage sans précédent de l’histoire climatique de la Terre, souligne Carlo Barbante.

Les bulles d’air piégées dans la glace fournissent des informations sur les températures atmosphériques et les concentrations de CO2, de méthane et d’autres gaz à effet de serre au cours des 1,2 millions d’années écoulées. Les connaissances actuelles permettent de remonter dans le temps « seulement » 800 000 ans.

Plus précisément, la carotte de glace Beyond EPICA fournira des informations sans précédent sur la transition du Pléistocène moyen. Au cours de cette période, il y a entre 900 000 et 1,2 million d’années, l’étendue des croûtes de glace dans l’hémisphère Nord a radicalement changé, ce qui a eu un impact profond sur le climat. .

L’intervalle entre une glaciation et la suivante s’est considérablement allongé, passant d’environ 40 000 à 100 000 ans. La raison de ce changement est « l’un des mystères les plus complexes de la science du climat », selon l’Université de Berne.

>> La vidéo suivante montre comment les échantillons de glace sont extraits en Antarctique :

Contenu externe

La participation « déterminante » de la Suisse

Les échantillons de glace arriveront en Europe vers la fin mars. Ils seront analysés par des laboratoires en Allemagne, Suisse, Italie, et Grande-Bretagne.

L’Université de Berne utilisera une technique innovanteLien externe des faisceaux laser qu’elle a développés le Laboratoire fédéral d’essais et de recherche sur les matériaux (Empa). Cette technique permet de mesurer les gaz à effet de serre contenus dans la glace avec une extrême précision, sans contaminer les échantillons avec l’air ambiant et sans faire fondre la glace. L’analyse ne nécessite qu’un échantillon de glace d’un centimètre d’épaisseur.

Grâce à ces travaux pionniers, il sera possible d’effectuer des mesures de gaz à effet de serre avec la précision et la résolution temporelle nécessaires dans ces vieilles glaces, selon Hubertus Fischer, professeur de physique expérimentale du climat à l’Université de Berne et l’un des dirigeants de le projet Beyond EPICA.

La participation de la Suisse est «décisive» au projet, et pas seulement en termes de financement, souligne Carlo Barbante. La contribution suisse s’élève à 3 millions de francs suisses, celle de la Commission européenne à 11 millions d’euros (10,3 millions de francs suisses).

La technique de quantification du CO2 présent dans les minuscules bulles d’air emprisonnées dans les couches de glace les plus profondes, explique-t-il, sera également utile à d’autres laboratoires internationaux aux États-Unis, en Chine, en Corée du Sud et en Australie.

Relu et vérifié par Virginie Mangin. Traduit de l’italien avec DeepL par Emilie Ridard/ptu.

 
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