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Laurent Wauquiez estime que suspendre la réforme sans financement serait « irresponsable » ; Yaël Braun-Pivet n’est « pas opposée » à en « rediscuter »

Le président du groupe Droite républicaine, Laurent Wauquiez, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, le 16 décembre 2024. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Parviendra-t-il à convaincre l’opposition de lui donner sa chance, sans perdre le soutien de la « base commune » ? A deux jours de la déclaration de politique générale que François Bayrou doit prononcer mardi à l’Assemblée nationale, le gouvernement négocie avec la gauche – à l’exception de La insoumise (LFI) – des mesures dans le budget pour éviter qu’il ne soit voté. pour la censure, comme elle l’a fait avec Michel Barnier il y a un mois.

Le principal point de discussion concerne les concessions autour de la réforme des retraites. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a fait un pas à ce sujet dimanche 12 janvier. Sans le dire explicitement pour un « suspension » de la réforme 2023, l’élu a estimé que cette dernière « n’[était] pas parfait »et même “injuste”et qu’il « il y a encore beaucoup de sujets à discuter »que ce soit sur la pénibilité, les carrières longues ou les retraites des femmes.

« Ce qui me convient, c’est qu’on reparle. Après, si on doit s’arrêter pour discuter à nouveau avec un cycle de discussion très court, je n’y suis pas opposé en principe, mais ce que je veux dans ces cas-là, c’est qu’on soit vraiment d’accord pour vraiment mettre les choses sur la table pendant ces six mois de discussion et dont nous nous engageons tous à vraiment discuter »un dit Mmoi Braun-Pivet, invité de « Questions politiques » sur France Inter.

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De son côté, Laurent Wauquiez, chef de file des députés Les Républicains (LR) et dont le groupe est membre du « socle commun », a prévenu le Premier ministre, estimant que« envisager de revenir sur la réforme des retraites sans proposer la moindre piste de financement est irresponsable », dans une interview avec parisienpublié dimanche soir.

Crainte que François Bayrou « donne tout à gauche »

Sans brandir la menace d’une motion de censure, ce dernier craint que François Bayrou “donnez tout à gauche”. “J’ai le sentiment que la priorité du gouvernement est de négocier une assurance-vie avec le Parti socialiste, quelles qu’en soient les conséquences pour le pays”dit M. Wauquiez, appelant à « Protéger la France de la tempête de la dette qui menace ».

“Je ne voterai pas pour un budget avec de nouvelles augmentations d’impôts”, assure également le député de Haute-Loire, qui réclame une réduction des dépenses publiques pour obtenir « un budget qui protège les Français d’une crise de la dette ». Dans ce contexte, “suspendre [la réforme des retraites] sans scénario alternatif, c’est comme sauter dans le vide sans parachute. Ce sera sans la droite républicaine ! »dit-il. Le président du Sénat, Gérard Larcher, avait d’ailleurs adressé la veille dans le même journal un « message clair » concernant la réforme : « Ni abrogation ni suspension ! »

Interrogé sur les déclarations de M. Larcher plus tôt dimanche, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure a minimisé l’influence de la droite, qui ne compte que 47 députés. “Cela suppose qu’à un moment donné, on arrête tous d’avoir un rhume quand Gérard Larcher tousse”a-t-il déclaré sur BFM-. M. Faure, de son côté, a dit s’attendre à ce que François Bayrou prononce le mot lors de sa déclaration de politique générale. « suspension ».

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“Ça bouge”

« À l’heure où nous parlons ce matin, le compte n’en est pas encore là »a prévenu le leader des socialistes, rappelant que des discussions sont toujours en cours avec l’exécutif et qu’il ne connaît pas encore les décisions de M. Bayrou. “En l’état, certes, nous censurerions, mais mon souhait personnel et celui des socialistes n’est pas de chercher à censurer pour le plaisir de censurer”il a ajouté.

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Olivier Faure a précisé que l’objectif du PS n’était pas de « tendre un piège au gouvernement »mais au contraire « trouver les bonnes raisons pour que les Français disent « oui, il y a eu une discussion, oui, ils ont réussi à trouver des compromis » ». « Nous voulons nous assurer que nous avons à la fois garanti notre système de retraite par répartition et que nous l’avons fait en ne faisant pas peser la charge du financement sur les plus précaires »il a expliqué.

Interrogée sur RTL et Public Sénat, la leader des Écologistes, Marine Tondelier, a fait écho aux déclarations du député de Seine-et-Marne. « Des petits pas se font, ça bouge »dit-elle en prévenant : « Nous voulons un geste fort et ils doivent céder. » « Aujourd’hui, nous n’avons aucune raison de ne pas voter la censure »dit-elle. « J’ai donné les conditions – nécessaires, mais pas suffisantes – pour que nous ne [la] ne votons pas »elle a continué, citant “la fin de l’application de la réforme des retraites et 7 milliards [au minimum] pour l’environnement. »

Déjà, Benjamin Lucas, député de Génération·s et porte-parole du groupe Écologiste et Social à l’Assemblée, a annoncé qu’il voterait personnellement la censure. De son côté, La France insoumise continue de maintenir la pression sur ses alliés du Nouveau Front Populaire : «Ceux qui refusent la censure valident le coup d’État de Macron en juillet dernier en refusant les résultats des élections»a tonné son chef, Jean-Luc Mélenchon, sur son blog.

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Le RN « donne sa chance » à François Bayrou

Samedi matin, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a déclaré “qu’aujourd’hui tout [était] sur la table ». Après une semaine d’intenses échanges à Bercy avec des responsables politiques de l’opposition, les ministres Eric Lombard (économie), Amélie de Montchalin (comptes publics) et Catherine Vautrin (santé et travail) ont été reçus samedi à Matignon pour présenter la synthèse de leurs travaux au Premier ministre.

Rien n’a filtré de ces discussions, mais à gauche et au sein de la majorité, certains attendent un geste envers les partis de gauche afin de parvenir à un accord de non-censure. Le principal groupe macroniste à l’Assemblée, Ensemble pour la République (EPR), a annoncé vendredi qu’il “contre une suspension sèche à ce stade”.

Dimanche, le député EPR Antoine Armand, ancien ministre de l’économie du gouvernement Barnier, a souligné sur BFM-TV la nécessité d’être « ouvert au dialogue »dans le « respect des équilibres financiers ». Plus fermé, le garde des Sceaux Gérald Darmanin a répété que « [sa] position politique [était] ne pas toucher à cette difficile réforme”.

LFI, qui a refusé d’entrer dans ces négociations, a déjà annoncé une motion de censure, qui sera examinée jeudi ou vendredi. Si cette motion a peu de chance d’être adoptée, le Rassemblement national (RN) ayant pour l’instant décidé de « donnez une chance au produit » Bayrou, ce sera l’occasion pour le Premier ministre d’évaluer l’ampleur de son éventuel soutien à gauche.

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D’ici là, les discussions se poursuivront. Au-delà de la question des retraites, les questions fiscales et de dépenses publiques continueront d’alimenter les négociations entre le gouvernement et le Parlement. Le Sénat doit donc reprendre ses débats sur le budget de l’Etat à partir de mercredi, jusqu’à la fin de la semaine, avant la convocation éventuelle d’une commission mixte paritaire pour s’accorder sur les points de vue du Sénat et de l’Assemblée. .

Le Monde avec l’AFP

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