Christophe Castaner monte au créneau. La nomination, révélée en décembre, de l’ancien ministre de l’Intérieur (2018-2020) au sein d’un comité destiné à conseiller le géant chinois Shein sur les questions de responsabilité sociale des entreprises (RSE) avait suscité la polémique, l’entreprise de fast fashion étant régulièrement pointée du doigt. soucieux de son impact environnemental et des conditions de travail de ses collaborateurs. Le secteur français du prêt-à-porter a dénoncé un « partenariat honteux ».
Jusqu’alors, il s’était peu exprimé sur les raisons qui l’avaient conduit à cette reconversion ni sur les critiques qu’il recevait. Dans La Tribune Dimanche, publiée ce dimanche, Christophe Castaner brise le silence. Il explique que c’est pour lui la suite logique de son travail de conseil, Shein faisant partie de la douzaine d’entreprises que l’ancien ministre accompagne dans leur stratégie de développement, rappelle l’hebdomadaire.
« Shein est une jeune entreprise qui a connu une croissance rapide » et qui « atteint une maturité qui lui permet d’adopter une démarche d’amélioration continue sur chacun de ses marchés. Elle a compris que c’était à elle, en tant qu’acteur important, de prendre des initiatives vertueuses », défend-il.
Certains de ses détracteurs estimaient qu’il n’avait été choisi que pour son carnet d’adresses et pour mener des missions de lobbying. Des accusations qui l’agacent. « Certaines personnes pensent que je suis assez stupide pour n’avoir que la capacité d’avoir un carnet d’adresses. C’est un mépris selon lequel, parce que nous sommes issus de la politique et que nous nous dirigeons vers le secteur privé, nous ne serions pas capables de faire autre chose”, a-t-il déclaré.
Christophe Castaner s’en prend également au projet de loi visant à taxer les produits de la fast-fashion pour les rendre moins attractifs. Le texte attend d’être examiné par le Sénat, après avoir été adopté en mars 2024 par l’Assemblée nationale. “Nous sommes en train de créer une TVA sur des produits jugés trop populaires : il y a un effet moralisateur dans tout ça qui m’exaspère”, a-t-il déclaré, assurant que Shein “démocratise la mode pour tout le monde”.
L’avocate et ancienne secrétaire d’Etat Nicole Guedj et l’ancien directeur du Medef Bernard Spitz ont également été nommés à ses côtés au sein de la même instance pour conseiller l’entreprise de fast-fashion. La marque propose en moyenne 7 200 nouveaux modèles de vêtements par jour.
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