Syrie –
Beyrouth et Damas s’engagent à construire des liens durables
Le Premier ministre libanais et le nouveau dirigeant syrien ont affirmé samedi vouloir construire des « relations stratégiques durables ».
AFP
Publié aujourd’hui à 3h39 Mis à jour il y a 4 minutes
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Le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh, et le Premier ministre libanais, Najib Mikati, ont affirmé samedi depuis Damas l’engagement des deux pays à construire des liens stratégiques durables, après des décennies de relations ambiguës.
Cette première visite d’un chef de gouvernement libanais depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011 intervient alors que les deux pays voisins cherchent à améliorer leurs relations depuis la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre.
“Il y aura des relations stratégiques durables, avec de grands intérêts communs”, a déclaré Ahmad al-Chareh lors d’une conférence de presse commune, estimant que l’élection de Joseph Aoun comme président conduirait à une “situation stable” au Liban.
« Résoudre tous les problèmes par la consultation et le dialogue »
L’élection jeudi de Joseph Aoun a mis fin à une vacance de plus de deux ans à la présidence libanaise, imputée par ses détracteurs au mouvement pro-iranien Hezbollah, qui a perdu un allié stratégique avec la chute d’Assad.
Ahmad al-Chareh a appelé à oublier « l’esprit des relations passées » entre les deux pays et à « donner une chance » aux deux peuples d’établir des « relations positives ». […] fondée sur le respect et la souveraineté des deux États. “Nous essaierons de résoudre tous les problèmes par la consultation et le dialogue”, a-t-il déclaré.
Les nouvelles autorités ont en outre indiqué qu’Ahmad al-Chareh avait appelé samedi Joseph Aoun pour le féliciter.
« Respect mutuel, égalité et souveraineté nationale »
Lors de l’appel, les deux dirigeants ont « confirmé leur volonté d’œuvrer à la construction et au renforcement des relations positives entre la Syrie et le Liban ». […] et les points communs qui les unissent.
Najib Mikati a souligné que les nouvelles relations entre les deux pays doivent être fondées sur « le respect mutuel, l’égalité et la souveraineté nationale ». « La Syrie est la porte d’entrée naturelle du Liban vers le monde arabe, et tant que tout ira bien, le Liban ira bien », a-t-il ajouté.
La Syrie a été pendant trois décennies une force politique et militaire dominante au Liban, où elle est intervenue lors de la guerre civile de 1975-1990 et où de nombreux assassinats de personnalités politiques lui sont imputés.
Fichiers en attente
Il a retiré ses troupes en 2005 sous la pression locale et internationale, après l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.
Les tensions entre les deux pays sont également nées du soutien militaire apporté par le Hezbollah à l’ancien président Bachar al-Assad, allié de Téhéran, lors de la guerre civile en Syrie qui a fait plus de 500 000 morts.
Face aux récents développements dans les deux pays, les responsables espèrent ouvrir un nouveau chapitre dans leurs relations et résoudre les questions en suspens.
L’afflux de deux millions de réfugiés syriens
Najib Mikati a souligné que le retour des réfugiés syriens était « urgent pour les deux pays », indiquant qu’il avait perçu chez Ahmad al-Chareh une volonté de résoudre cette question.
Le Liban a été particulièrement touché par l’afflux de deux millions de réfugiés syriens fuyant les combats, et l’effondrement économique du pays fin 2019 a aggravé une situation déjà fragile.
Najib Mikati a déclaré que la délimitation des frontières terrestres et maritimes était une « priorité » et a annoncé le projet d’une commission mixte sur cette question, parallèlement aux efforts de « lutte contre la contrebande aux frontières ». Il a souligné la nécessité de renforcer les mesures de sécurité mutuelle pour protéger les deux pays.
Une frontière de 330 kilomètres
Ahmad al-Chareh a toutefois précisé que la priorité de son gouvernement était la situation intérieure et le maintien de l’ordre.
La Syrie, qui partage une frontière de 330 kilomètres avec le Liban, a refusé à plusieurs reprises de délimiter ses frontières avec son voisin pendant les années Assad, en faisant une zone facilement accessible pour les passeurs.
Les délégations diplomatiques étrangères se sont succédées à Damas
Le 3 janvier, les autorités syriennes de transition ont imposé de nouvelles restrictions d’entrée aux Libanais.
Depuis la chute d’Assad, les délégations diplomatiques étrangères se succèdent à Damas, la dernière en date étant celle de l’envoyé spécial du sultanat d’Oman, cheikh Abdulaziz al-Hinai.
Oman, où Bachar al-Assad s’est rendu en février 2023, était le seul pays du Golfe à avoir entretenu des relations diplomatiques avec la Syrie pendant la guerre.
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