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Leadership du Parti libéral du Canada

Avant de nous lancer collectivement dans l’analyse des candidats à la direction du Parti libéral du Canada (PLC) et de la qualité de leurs campagnes respectives, il est impératif de soulever deux enjeux dans cette course.


Publié hier à 17h00

Audrey Brennan

Chercheur postdoctoral en science politique à l’INRS

1. Attendons la validation des candidatures par le PLC

Peu importe nos allégeances politiques ou ce que nous pensons des libéraux, ou de toute personne liée à Justin Trudeau, nous devons nous rappeler que les gens qui conçoivent les règles pour le remplacer à la tête du PLC n’en sont probablement pas à leur premier rodéo.

Nous le verrons lorsque toutes les conditions de dépôt d’une candidature seront révélées. Dans une course à la direction, les partis érigent toujours des barrières à l’entrée pour empêcher quiconque d’aspirer au poste de chef. Ces barrières incluent, entre autres, les frais d’inscription – annoncés à 350 000 $⁠1 –formes particulièrement intrusives⁠2 et un certain nombre de signatures.

Enfin, on ne connaît pas encore les modalités dans lesquelles les candidatures seront traitées.

Rappelons que c’est le Parti libéral du Canada qui aura le dernier mot. Alors, quels dossiers de candidature seront retenus ?

Difficile à dire, à moins que le parti n’annonce que toute personne répondant aux critères sera automatiquement acceptée. À ce jour, nous ne savons toujours pas si le PLC prendra la décision de permettre uniquement aux députés libéraux fédéraux de participer à la course. Après tout, comment expliquer à la population, et aux partis d’opposition, que la personne choisie pour diriger le parti gouvernemental n’a pas de siège au Parlement ?

Pour information, le PLC ne serait pas la première partie dans cette situation. Les conservateurs de l’Alberta ont choisi Danielle Smith pour diriger le parti en 2022, et elle n’était pas au Parlement3.

2. Démocratie interne, ingérence étrangère et « libéraux enregistrés »

Veuillez me pardonner de ne pas m’attarder sur tous les risques d’ingérence étrangère. Ce n’est pas parce que ce n’est pas important, bien au contraire, mais il n’y a pas assez de place.

Malgré les mesures annoncées par le PLC, la porte reste grande ouverte à une ingérence dans le processus lui-même, comme lors de la campagne électorale du Parti conservateur du Canada.4.

Le PLC se dit démocrate, et il le fait en accordant le droit de vote à tous les « libéraux inscrits ».1. Mais le PLC, il faut le souligner, comme plusieurs autres partis politiques fédéraux et provinciaux, choisit lesquels des candidats méritent l’approbation du parti, et donc le privilège de passer à un vote démocratique interne. Par conséquent, au-delà d’une candidature soutenue par une puissance étrangère, c’est la sécurité même du scrutin dans cette course à la direction qui présente le plus grand risque d’ingérence étrangère.

Comment les bulletins de vote seront-ils protégés ? Y aura-t-il un vote en ligne ? Quelles mesures garantissent l’intégrité du vote ?

En résumé, les parties, y compris le CLP, sont bel et bien ouvertes. Mais cette ouverture présente le risque que des puissances étrangères puissent influencer un vote démocratique. Malheureusement pour le PLC, il lui faudra donner l’exemple s’il veut être irréprochable à l’issue de cette course à la direction.

En particulier, le parti a le devoir et la responsabilité de communiquer clairement comment le processus électoral sera protégé contre toute ingérence. Ensuite, et cela est tout aussi impératif, le CLP doit disposer d’un plan public clair et rigoureux précisant comment ses organes entendent gérer tout doute d’ingérence ou d’ingérence dans tous étapes de la course à la direction.

1. Lire « Parti libéral du Canada – Le prochain chef sera connu le 9 mars »

2. Voir un exemple d’un tel formulaire (voir page 12, en anglais)

3. Lisez « Danielle Smith est la nouvelle chef du PCU – et la prochaine première ministre de l’Alberta »

4. Consultez le « Rapport spécial sur l’ingérence étrangère dans les processus et institutions démocratiques du Canada » (page 32, en anglais)

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