C’est une obligation fédérale depuis 2007, mais les mesures ne prennent effet que maintenant : pour promouvoir le multilinguisme, chaque jeune doit pouvoir vivre une expérience d’échange linguistique pendant sa scolarité. Et s’il reste encore du chemin à parcourir, les signaux sont bons : après une baisse importante pendant la pandémie, l’année scolaire 2022/2023 a vu un nombre record d’élèves poser leurs valises pour traverser le Röstigraben, rapporte le « Tages-Anzeiger ». .
“Nous sommes satisfaits du développement, mais le potentiel est loin d’être épuisé”, résume Christine Keller, responsable de Movetia, l’agence nationale pour la promotion des échanges linguistiques. Même si des chiffres fiables n’existent pas en raison de la répartition cantonale de cette tâche, une estimation fournie par Movetia évalue le nombre d’échanges à près de 27’000 l’année dernière. En 2017, ils n’étaient que 17 000.
L’une des raisons qui explique ce succès est l’obligation depuis l’été dernier pour les établissements post-obligatoires (lycées, gymnases, collèges) de proposer à leurs étudiants des expériences d’échange.
Le Valais, modèle en la matière, explique aussi sa réussite par une administration suffisamment dotée en ressources et particulièrement créative. « De vrais entrepreneurs dans l’administration », glisse Christophe Darbellay, conseiller d’État chargé de l’éducation. Car la difficulté réside dans la recherche de familles d’accueil : dans certains cas, un échange pur et simple est possible, mais un important travail de mise en réseau et de démarchage est également nécessaire.
Un travail minutieux, mais payant : la plupart des étudiants reviennent « ravis », constate Yann Lenggenhager, enseignant mais aussi organisateur d’échanges à Zurich. “Pour moi, les Suisses alémaniques ont toujours été “les autres”, mais ce n’est plus le cas”, raconte Simon, biennois de 16 ans, dans les colonnes de Tagi. Qui ajoute : « Je vis dans une région où connaître l’allemand aide énormément sur le marché du travail. Je fais aussi cela pour mon avenir.
De quelques jours à un an
Les échanges en Suisse sont organisés par les écoles et les autorités cantonales, et peuvent durer de quelques jours à une année complète, dans un cadre académique et extrascolaire, de l’école obligatoire à l’université. Pour trouver la bonne information par canton, l’agence Movetia regroupe les contacts par canton.
Ecoles francophones ouvertes à snatchzertütsch
Le Parlement vaudois a accepté en 2023 un postulat visant à introduire le suisse allemand dans les écoles. Et le canton ne fait pas exception : à Genève, certains étudiants peuvent suivre des cours d’éveil aux dialectes alémaniques dans le cadre des cours d’allemand. À Neuchâtel, un cours d’éveil au suisse allemand est désormais proposé à la fin de l’école obligatoire. En Valais, le Grand Conseil a refusé en 2012 de sensibiliser les écoles secondaires au dialecte. Ailleurs, nous préférons nous concentrer sur les échanges allemands et linguistiques.
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