Le Maroc a imposé un droit antidumping définitif de 29,93% sur les importations de tomates en conserve en provenance d’Egypte, mesure entrée en vigueur le 24 décembre 2024. Cette décision, qui fait suite à une enquête pour pratiques commerciales déloyales, vise à protéger l’industrie locale contre concurrence des produits égyptiens, dont les prix ont fortement perturbé le marché marocain.
Le Maroc a franchi une étape décisive concernant l’importation de tomates en conserve en provenance d’Egypte, en instaurant un droit antidumping définitif d’une durée de 5 ans. Cette décision, entrée en vigueur le 24 décembre 2024, vise à défendre la filière locale contre les pratiques commerciales des producteurs égyptiens jugées déloyales.
Le 23 décembre 2024, l’Administration des Douanes et Droits Indirects (ADII) a publié la Circulaire n° 6618/211, officialisant l’application de ce droit antidumping permanent sur les importations de tomates en conserve en provenance d’Egypte. Ce droit, qui était appliqué provisoirement au taux de 29,93% depuis mai 2024, est désormais confirmé pour une durée de 5 ans. Cette décision fait suite à une enquête qui a mis en évidence les effets négatifs de l’importation de tomates en conserve bon marché, qui ont considérablement affecté l’industrie nationale. Cependant, cette mesure, bien qu’elle protège l’industrie locale, se traduit également par une perte en termes de recettes fiscales pour l’État, du fait de la réduction des importations et des droits de douane prélevés sur les produits concernés.
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Depuis 2018, les tomates égyptiennes en conserve sont systématiquement proposées à des prix bien inférieurs à ceux des produits locaux, avec un écart de prix qui est passé de 13% à 35% entre 2018 et 2022. Cette pratique de sous-cotation a eu un impact direct sur la compétitivité. des producteurs marocains, entraînant une baisse de leurs marges et une réduction de leur part de marché face à une offre bon marché. Dans son rapport d’avril 2024, la Fédération nationale agroalimentaire (FENAGRI) révélait une baisse de 14 % des parts de marché de la production locale, illustrant l’ampleur de l’impact de cette concurrence déloyale sur la filière. national.
L’enquête menée par les autorités marocaines a mis en évidence une différence notable entre les prix à l’exportation des tomates égyptiennes en conserve et ceux des produits locaux. La marge de dumping constatée atteint 29,93%, confirmant la pratique systématique de sous-cotation. En l’absence de coopération des producteurs égyptiens, les enquêteurs ont dû s’appuyer sur les données du marché local marocain, notamment dans les supermarchés, pour établir une comparaison équitable. Cette analyse a clairement révélé l’impact négatif sur la rentabilité des producteurs locaux.
Au fil des années, les importations de tomates en conserve en provenance d’Égypte ont considérablement augmenté, tant en volume qu’en part de marché. Cette augmentation des importations à bas prix a exercé une pression importante sur le marché marocain, entraînant une baisse des prix des produits locaux. Cette situation a non seulement affecté la rentabilité des producteurs, mais a également entraîné une stagnation de la création d’emplois dans le secteur.
Pour remédier à cette situation, le pouvoir exécutif a décidé d’imposer un droit antidumping définitif de 29,93%, calculé sur la base de la marge de dumping identifiée lors de l’enquête. Cette mesure vise à rétablir un équilibre concurrentiel sur le marché, à protéger les producteurs marocains et à préserver l’industrie locale.
Les accords commerciaux mondiaux, notamment ceux de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), permettent aux pays d’imposer des droits antidumping lorsqu’ils sont confrontés à des pratiques commerciales déloyales. En prenant cette décision, le Maroc agit dans le cadre des règles internationales pour protéger son économie tout en respectant ses engagements commerciaux.
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