L’AE recommande de réduire d’« au moins 12 % » l’objectif de consommation finale d’énergie à l’horizon 2030 pour atteindre les objectifs européens.
La feuille de route énergétique de la France doit être plus ambitieuse en termes de réduction des consommations, juge l’Autorité de l’environnement (AE) dans un avis publié jeudi sur la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Elle recommande donc « réduire d’au moins 12 % l’objectif de consommation finale d’énergie d’ici 2030 pour atteindre les objectifs européens »parmi diverses recommandations visant à « compléter ou approfondir » la feuille de route énergétique de ce pays pour les dix prochaines années, mise en consultation publique début novembre. Les 27 de l’UE ont adopté un plan de bataille pour le climat en 2021, avec un ensemble de mesures appelées «Convient pour 55 ans» (« Prêt pour 55 »), en référence à l’objectif de l’UE de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, ventilées par secteur, par rapport à 1990.
Dans son avis consultatif, l’Autorité rappelle que pour la consommation finale d’énergie destinée à l’usage énergétique, « l’ambition est de passer de 1 545 TWh en 2022 à 1 060 TWh en 2050 avec deux jalons en 2030 et 2035 ». « Le cap indiqué pour 2030 n’est pas suffisant pour respecter la nouvelle directive sur l’efficacité énergétique dans le cadre du paquet « Fit for 55 » qui suppose d’atteindre 1 243 TWh en 2030 »contre une hypothèse de 1 410 TWh. « La PPE signale clairement cette situation du scénario « central » de la PPE3 et indique que d’autres leviers devront être mobilisés pour respecter les objectifs européens »souligne l’Autorité environnementale. Elle ajoute que la réduction de la consommation totale d’énergie finale se décompose en trois actions : « Donner la priorité à la sobriété et à l’efficacité énergétique », « Réduire la consommation d’énergie dans tous les secteurs » et « Rendre durable le système de certificats d’économie d’énergie ».
Par ailleurs, d’une manière générale, l’Autorité considère que « la formulation des actions est souvent peu prescriptive »tandis que l’EPI “dispose pourtant de leviers efficaces pour imposer certaines mesures, que ce soit dans le décret qui traduira juridiquement un certain nombre de dispositions ou dans les appels d’offres du ministère chargé de l’énergie”. Début novembre, le gouvernement a présenté la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) ainsi que la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), avec une réduction de 30% en 2030 de la consommation énergétique par rapport à 2012 et de 50% en 2050. Une version révisée du SNBC devrait être finalisée au premier trimestre 2025, selon l’Autorité environnementale.
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