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Le président par intérim menacé à son tour de destitution par l’opposition sud-coréenne

Le parti d’opposition sud-coréen a annoncé son intention de demander au Parlement de destituer le Premier ministre et le président par intérim.

Le principal parti d’opposition sud-coréen a annoncé mardi son intention de demander au Parlement de destituer le Premier ministre et président par intérim Han Duck-soo pour son refus de promulguer deux lois visant à enquêter sur le président déchu Yoon Suk Yeol.

Le Parti démocrate avait donné au Premier ministre jusqu’à mardi pour promulguer les deux lois visant à créer des commissions d’enquête indépendantes spéciales, l’une sur la tentative ratée de M. Yoon d’imposer la loi martiale et de museler le Parlement. en y envoyant l’armée le 3 décembre, et l’autre sur des accusations de corruption contre son épouse, Kim Keon Hee.

Lors d’un conseil des ministres mardi, M. Han, président par intérim depuis la destitution de M. Yoon par le Parlement le 14 décembre, a annoncé qu’il refusait d’accéder à la demande de l’opposition, estimant que de telles lois devaient faire l’objet d’un consensus entre les partis.

“Nous n’avons pas d’autre choix que d’interpréter cela comme son intention de poursuivre la rébellion en recourant à des tactiques dilatoires”, a déclaré le chef de l’opposition à l’Assemblée nationale, Park Chan-dae. lors d’une conférence de presse.

Après avoir indiqué qu’il souhaitait déposer une motion en ce sens mardi, il a finalement précisé en fin de journée qu’il avait décidé d’attendre jusqu’à jeudi.

Si cette procédure aboutit, ce sera la première destitution d’un président par intérim après celle du président titulaire dans l’histoire de la Corée du Sud.

Enquête pour « rébellion »

La Constitution sud-coréenne prévoit que l’Assemblée nationale peut destituer le président à la majorité des deux tiers des voix, et le Premier ministre et les autres membres du gouvernement à la majorité simple.

L’opposition, qui dispose de 192 sièges sur 300 à l’Assemblée, affirme qu’elle n’a besoin que d’une majorité simple pour destituer M. Han, puisqu’il n’est que Premier ministre. Le Parti du pouvoir du peuple (PPP) au pouvoir soutient plutôt qu’une majorité des deux tiers est nécessaire, puisque M. Han est président par intérim.

Yoon Suk Yeol, suspendu, reste officiellement président du pays dans l’attente d’un arrêt de la Cour constitutionnelle confirmant ou infirmant la décision des députés.

Il fait également l’objet d’une enquête conjointe de la police, du ministère de la Défense et de l’agence anti-corruption pour « rébellion », un crime passible de la peine de mort.

Le Corruption Investigation Bureau, qui centralise les enquêtes, a convoqué M. Yoon pour un premier interrogatoire le 25 décembre à 10h00 sur ces événements qui ont stupéfié le pays.

Mais le bureau a annoncé lundi que sa convocation, envoyée par courrier au domicile et au bureau de M. Yoon, avait été refusée par le destinataire. Un email est également retourné à son expéditeur sans qu’il soit possible de déterminer s’il avait été lu ou non.

Dans le cas où M. Yoon refuserait de comparaître à nouveau le 25 décembre, le Bureau d’enquête a le choix entre envoyer une troisième convocation ou demander à la justice un mandat d’arrêt.

 
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