Aux Etats-Unis, les contaminations par le virus de la grippe aviaire H5N1 s’accélèrent.
La grippe aviaire s’attaque aux oiseaux et aux élevages de volailles depuis trente ans. Il circule désormais de plus en plus parmi les mammifères, pour la plupart domestiques. Et à terme, le virus pourrait même devenir une menace pour l’homme. Face au danger, les États-Unis sont, cette année, en première ligne.
De l’autre côté de l’Atlantique, en l’espace d’un an, plus de 840 troupeaux de vaches laitières ont été touchés par la maladie. Des traces du virus ont été détectées chez des phoques, des ours, des loutres et même des chiens et des chats. L’évolution récente de la grippe aviaire suggère qu’elle circule chez plus de 30 espèces différentes de mammifères.
Les chercheurs parlent de « panzootie »
Du jamais vu ces dernières années. Les chercheurs parlent donc de « panzootie », autrement dit de pandémie chez les animaux. De quoi mettre à mal l’administration Biden, accusée de ne pas avoir pris le problème à bras le corps lorsque les premiers cas d’infections chez les bovins ont été constatés il y a près d’un an. Après des mois d’atermoiements, les producteurs et transformateurs laitiers sont désormais tenus de fournir, à la demande des autorités, des échantillons de lait cru afin d’identifier la présence éventuelle du virus, depuis le 16 décembre.
Le nombre croissant d’infections chez les mammifères inquiète les experts qui craignent qu’une forte circulation de la maladie ne facilite une mutation du virus. La souche pourrait, dans les mois à venir, être capable de contaminer beaucoup plus facilement les cellules humaines. Le scénario catastrophe avec des infections interhumaines, comme cela a pu être le cas lors de la pandémie de Covid-19 ?
La détection récente de la grippe aviaire chez des personnes n’ayant aucun contact connu avec un animal infecté renforce les craintes à cet égard. Une étude récente publiée dans la revue Science estime que le virus n’aurait besoin que d’une seule mutation avant de contaminer plus facilement le corps humain.
Selon le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste à l’Institut de santé globale de l’Université de Genève, seules trois mutations du virus sont actuellement nécessaires avant que le H5N1 ne devienne hautement transmissible à l’homme.
Dans ce contexte, plusieurs éléments suggèrent que « la grippe aviaire frappe à notre porte et pourrait déclencher une nouvelle pandémie », estime Meg Schaeffer, épidémiologiste à l’institut américain SAS. Reste désormais à évaluer la virulence du virus sur les organismes.
Premier cas grave de contamination humaine par le virus H5N1
La détection récente d’un premier cas grave de contamination humaine par le virus H5N1 aux Etats-Unis fait craindre le pire. Le patient, hospitalisé en Louisiane et âgé de 65 ans, est dans un « état critique » et « souffre d’une maladie respiratoire grave ». Avant lui, une soixantaine de contaminations au virus ont été détectées aux Etats-Unis depuis le début de l’année.
Malgré tout, les autorités sanitaires américaines se veulent rassurantes, affirmant que leur évaluation du risque pour la santé publique n’a pas changé et reste « faible ». “Aucune propagation de la grippe aviaire (sous-type) H5 d’une personne à l’autre n’a été détectée”, ont-ils déclaré.
Autre facteur qui invite à l’optimisme : l’Europe semble actuellement épargnée par la maladie. En France, aucun foyer de contamination n’a été déclaré depuis un mois… Même si le ministère de l’Agriculture appelle à une « vigilance constante ».
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