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Bayrou reçu par Emmanuel Macron en fin de journée

François Bayrou dispose d’une oreillette installée sur le plateau de 2, mais personne ne lui dicte ce qu’il dit.

AFP

Le président Emmanuel Macron et son Premier ministre François Bayrou devaient se rencontrer dimanche soir à l’Élysée, signe supplémentaire de l’imminence d’un nouveau gouvernement, à deux jours des vacances de Noël. Emmanuel Macron et François Bayrou se sont déjà exprimés à deux reprises dimanche, et le Premier ministre est en train de procéder aux « derniers ajustements » pour la composition du gouvernement, a-t-on appris auprès des proches de ce dernier.

Cette même source a ajouté que les échanges entre les deux chefs de l’exécutif « se sont bien déroulés » mais n’a pas précisé quand le gouvernement serait annoncé. François Bayrou a réaffirmé jeudi vouloir présenter son gouvernement « pendant le week-end », « au moins avant Noël ». Emmanuel Macron est rentré en France dimanche matin, après un déplacement à Djibouti et en Ethiopie.

Pas lundi, jour de deuil national

Lundi, il y a peu de chances qu’un gouvernement soit annoncé, en raison du jour de deuil national décrété par le chef de l’Etat pour les Mahorais dont l’île a été dévastée par le cyclone Chido. Il y aurait encore mardi 24 décembre, juste avant que la France ne plonge dans les fêtes de fin d’année.

66% insatisfaits

Gouvernement ou pas, François Bayrou débute sa mission avec une note historiquement basse, avec 66% d’insatisfaits selon le baromètre Ifop-Journal du Dimanche.

Après avoir rencontré les partis et groupes parlementaires un à un, puis tous ensemble, le Premier ministre se heurte à plusieurs obstacles pour se démarquer des choix opérés par son prédécesseur, Michel Barnier. Les Républicains ont tardé à donner leur accord pour accepter de participer au gouvernement, même si François Bayrou a annoncé son intention de maintenir le très droitier ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Mais samedi soir, après avoir échangé avec François Bayrou, le chef des députés LR Laurent Wauquiez a confirmé à ses troupes qu’il s’orientait vers une participation du parti au gouvernement, sous réserve d’engagements écrits du Premier ministre « avec des précisions sur la feuille de route ». ».

Evoquant son « cas personnel », selon les participants à cette réunion, Laurent Wauquiez a déclaré : « La seule configuration possible pour moi, c’était Bercy (le ministère des Finances) avec une feuille de route claire, notamment pas d’augmentation des impôts. Il n’existe pas de telle feuille de route. Il (François Bayrou) m’a proposé autre chose, j’ai refusé.»

“Rejoindre le gouvernement aujourd’hui est tout sauf confortable”, a déclaré l’autre homme fort de LR, Bruno Retailleau, dans le “JDD”. Mais “si la droite ne prend pas ses responsabilités, malgré les assurances reçues sur ses lignes rouges, alors François Bayrou n’aura d’autre choix que de se tourner vers la gauche”, estime-t-il. C’est justement le flanc gauche qui reste le plus difficile à convaincre pour le champion de la « coresponsabilité ».

« Consterné » par la pauvreté du projet

Jeudi, le chef du parti socialiste Olivier Faure a quitté Matignon déçu, se disant “consterné par la pauvreté de ce qui était proposé” et n’excluant pas de censurer le tout nouveau Premier ministre, un des premiers alliés d’Emmanuel Macron.

Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement refuse tout accord avec François Bayrou, lui a emboîté le pas, jugeant que le quatrième premier ministre de l’année « ne survivra pas à l’hiver » sans avoir été censuré par l’Assemblée nationale. Comme Michel Barnier le 4 décembre sur le projet de budget de la Sécurité sociale.

Pourtant, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, a annoncé dans « La Tribune Dimanche » qu’il était « prêt » à rejoindre le gouvernement, vantant sa « relation de confiance » de longue date avec François Bayrou. Mais ces derniers doivent faire des « concessions significatives » à la gauche, a prévenu samedi l’eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann, évoquant notamment les retraites.

Le maire de Pau a accepté le principe d’ouvrir une discussion pour revoir la réforme portant l’âge de la retraite à 64 ans, mais sans suspendre la réforme en cours. Sans « vraiment négocier » avec la gauche, le Premier ministre exigerait une « reddition » de cette dernière plutôt que de créer les conditions d’un « compromis », a prévenu Raphaël Glucksmann.

(AFP)

 
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