Après s’être spécialisé dans le domaine, Salif Tapsoba, jeune entrepreneur écologiste, se lance dans la collecte des déchets. A Ouagadougou, précisément dans la commune de Toudoubwego (banlieue nord) où il a installé son unité de collecte, de tri et de traitement des déchets, il est bien connu des riverains.
« Les jeunes ont tendance à dire que la vie à la campagne est difficile. Pour ceux qui refusent de travailler, ces propos n’ont rien de surprenant. Notre unité offre un travail décent qui permet à nos salariés de vivre dignement», dit-il.
Dans sa mission quotidienne, Salif est entouré de plusieurs équipes qui se répartissent les tâches. Certains sont destinés à la collecte, d’autres au traitement. Minata Sawadogo, une journalière, travaille sur le chantier depuis maintenant 14 mois. “Mon rôle dans la filière est de trier les déchets, de les broyer mécaniquement et de laver les résidus. Ils sont ensuite séchés au soleil et triés à nouveau. C’est un travail un peu difficile, mais ça me convient parfaitement», souligne-t-elle.
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Une fois triés et broyés, les déchets sont ensuite conditionnés dans des sacs et vendus à des entreprises chinoises basées localement et utilisés pour fabriquer des emballages, des canettes, des tapis et divers matériaux.
Les salariés de Salif gagnent l’équivalent de 1 500 FCFA par jour pour les hommes et 1 000 francs pour les femmes. L’unité fonctionne à pleine capacité six jours par semaine.
«Pour être honnête, je suis satisfait des revenus que je gagne ici. Je suis payée à la semaine et je gagne entre 3’000 et 3’500 francs par jour. En fin de semaine, quand je reçois mon salaire, je suis satisfait, car cela me permet de prendre soin de moi et de ma petite famille.», explique Alidou Ouédraogo, employé depuis quatre ans dans l’unité Salif.
Ces gains sont à comparer avec le SMIC interprofessionnel garanti qui a augmenté de 46,65% en février 2023, passant de 30 684 FCFA (environ 46,8 euros) à 45 000 FCFA (environ 68,6 euros).
Pour la pérennité de ses activités, Salif, avec le soutien des autorités, souhaite mettre à disposition des populations des poubelles publiques qui permettront non seulement de maintenir propre leur cadre de vie, mais également de favoriser la collecte des déchets, véritable source de revenus pour les ménages.
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Au niveau mondial, l’ONU s’est inquiétée dans un rapport publié fin février 2024 quant à la progression de la production de déchets plastiques. De 2,3 milliards de tonnes en 2023, le volume des déchets pourrait atteindre 3,8 milliards en 2050. Or, le même document rappelle «une véritable économie circulaire, de meilleures pratiques industrielles et une gestion complète des déchets résiduels permettraient même de générer un gain net de plus de 100 milliards de dollars annuellement. Au Burkina Faso, Salif Tapsoba est à suivre. Les avantages sont substantiels.
Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondence)
22/12/2024 à 10h14
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