Les utilisateurs des réseaux sociaux du monde arabe ont réagi à l’attaque d’un marché de Noël en Allemagne, partageant des affirmations non vérifiées et des republications.
L’attaque contre le marché de Noël de la ville allemande de Magdebourg a suscité de vives réactions dans le monde arabe.
Plusieurs pays arabes, dont l’Arabie Saoudite et le Qatar, n’ont pas tardé à condamner l’attaquequi a déjà fait au moins cinq morts et 200 blessés.
Les réactions ont été mitigées sur les réseaux sociaux, la plupart reflétant la polarisation sectaire, ethnique et politique actuelle dans le monde arabe.
Les opinions religieuses du suspect alimentent le débat
Les utilisateurs des réseaux sociaux dans les pays arabes n’ont pas tardé à discuter des origines religieuses de l’auteur présumé de l’attaquesoulignant qu’il aurait renoncé à l’islam et serait devenu athée, selon des messages publiés sur son compte X.
Beaucoup ont critiqué la couverture médiatique occidentale de l’attaque, certains affirmant qu’elle n’avait pas reçu beaucoup d’attention.
Certains ont affirmé que l’incident n’était pas sensationnaliste comme c’est souvent le cas pour des attaques similaires, alléguant que lorsque l’auteur de l’attaque est musulman, la couverture médiatique est plus importante. .
La nationalité de l’auteur de l’attaque discutée
Les réseaux sociaux ont souligné que le suspect, qui s’appellerait Taleb A. selon la presse allemande, était un dissident du régime saoudien et que Riyad l’aurait déchu de sa nationalité et demandé à Berlin de l’extrader. L’Allemagne aurait refusé de le faire.
Certains sont même allés jusqu’à affirmer que l’Arabie saoudite avait prévenu les autorités du danger que représentait le suspect.
Un contenu non vérifié a également été diffusé, faisant état d’une conversation WhatsApp datant de plus d’un an entre une jeune Saoudienne et les services de sécurité allemands avertissant que Taleb A. pourrait commettre un attentat en Allemagne. Ce contenu n’a pas été officiellement vérifié.
De nombreux utilisateurs des réseaux sociaux ont critiqué le traitement réservé par les pays occidentaux aux dissidents arabes sous prétexte de protéger les droits de l’homme et la liberté d’expression, affirmant que l’Allemagne subit le plus gros de cette approche et que l’Occident en général paie le prix de ses positions.
L’Iran et les chiites
Dans un contexte de relations tendues entre Téhéran et la plupart des pays arabes, certaines réponses ont tenté de lier la République islamique à l’idéologie de l’auteur de l’attentat, qui serait originaire de Qatif, à l’est de l’Arabie saoudite, où une minorité chiite vit.
L’un d’eux a déclaré qu’il avait un peu de Khomeini dans le cœur, selon un message posté sur X.
Certains ont lié l’incident à l’Iran, qui soutient le régime syrien renversé, et ont affirmé qu’il s’agissait d’une tentative de représailles contre Berlin pour la protection par l’Allemagne des civils syriens pendant la guerre civile qui a ravagé le pays.
D’autres, cependant, ont souligné la position du suspect à l’égard de l’Iran, affirmant qu’il avait publié des contenus anti-Téhéran et pro-israéliens. Il a également retweeté les messages d’Ahmed al-Chara, le chef des rebelles qui ont renversé le régime de Bachar al-Assad en Syrie.
Opposants à l’Arabie Saoudite
Le Nationalité L’identité de l’agresseur a également été évoquée par les opposants à l’Arabie Saoudite sur les réseaux sociaux.
Certains ont réclamé des restrictions sur les passeports saoudiens dans le but, selon eux, d’empêcher de nouvelles attaques terroristes dans le monde.
Syrie
D’autres ont tenté d’établir un lien entre l’attaque de Magdebourg et les récents développements en Syrie et la chute du régime de Bachar al-Assad.
Certains utilisateurs des réseaux sociaux ont accusé l’agresseur d’être un partisan du régime d’Assad et ont même accusé son frère d’être à l’origine de l’attaque, affirmant que Maher al-Assad, réfugié au Kurdistan irakien, avait contacté des cellules dormantes en Europe et leur a fourni de l’argent pour lancer des opérations similaires dans plusieurs pays européens quelques heures seulement avant l’incident de Magdebourg.**
Les partisans des nouveaux dirigeants islamistes de Damas, dirigés par Ahmad al-Charaa, le chef de Hayat Tahrir al-Sham, ont lié l’idéologie de l’attaquant islamophobe aux appels à un régime laïc en Syrie après Assad, affirmant que « le terrorisme et l’apostasie » étaient deux faces d’une même pièce.
L’attentat de Magdebourg et la question kurde
Certains partisans de la communauté kurde ont tenté d’associer le moment de l’attaque à la position de l’Allemagne à l’égard des Kurdes syriens, qui les appelle à déposer les armes et à conclure un accord de paix avec le nouveau régime en place en Syrie.
Quant à leurs opposants, ils affirment que l’agresseur était un partisan du PKK et des Forces démocratiques syriennes (FDS) en Syrie.
Bien que les autorités allemandes aient déclaré qu’il s’agissait d’un acte individuel, il semble que certains tentent de couvrir chaque attaque sous un couvert sectaire ou politique, l’incident reflétant un niveau élevé de polarisation et de tension dans une région déchirée par la guerre et les troubles politiques.
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