Ministres Les Républicains (LR) et François Rebsamen pour la gauche : la composition du gouvernement de François Bayrou « avance » et son annonce est imminente, après une première semaine à Matignon riche en polémiques.
Nommé le 13 décembre au terme d’une journée rocambolesque, le patron du Modem continue ce week-end d’affiner son équipe, qu’il souhaite soudée et la plus ouverte possible. «Ça avance. La structuration des grands centres ministériels est figée”, a expliqué le président des députés Modem, Marc Fesneau, dans “La Tribune Dimanche”, confirmant que la liste gouvernementale complète devrait être présentée “immédiatement” et “avant Noël”.
Pas lundi, jour de deuil national
En effet, le président Emmanuel Macron rentre en France dimanche matin, après trois jours complets hors de France, à Mayotte, puis à Djibouti et en Éthiopie, ouvrant une fenêtre pour une annonce.
Lundi, il y a peu de chances qu’un gouvernement soit annoncé, en raison du jour de deuil national décrété par le chef de l’Etat pour les Mahorais dont l’île a été dévastée par le cyclone Chido. Il y aurait encore mardi 24 décembre, juste avant que la France ne plonge dans les fêtes de fin d’année.
66% insatisfaits
Gouvernement ou pas, François Bayrou débute sa mission avec une note historiquement basse, avec 66% d’insatisfaits selon le baromètre Ifop-Journal du Dimanche.
Après avoir rencontré les partis et groupes parlementaires un à un, puis tous ensemble, le Premier ministre se heurte à plusieurs obstacles pour se démarquer des choix opérés par son prédécesseur, Michel Barnier. Les Républicains ont tardé à donner leur accord pour accepter de participer au gouvernement, même si François Bayrou a annoncé son intention de maintenir le très droitier ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Mais samedi soir, après avoir échangé avec François Bayrou, le chef des députés LR Laurent Wauquiez a confirmé à ses troupes qu’il s’orientait vers une participation du parti au gouvernement, sous réserve d’engagements écrits du Premier ministre « avec des précisions sur la feuille de route ». ».
Evoquant son « cas personnel », selon les participants à cette réunion, Laurent Wauquiez a déclaré : « La seule configuration possible pour moi, c’était Bercy (le ministère des Finances) avec une feuille de route claire, notamment pas d’augmentation des impôts. Il n’existe pas de telle feuille de route. Il (François Bayrou) m’a proposé autre chose, j’ai refusé.»
“Rejoindre le gouvernement aujourd’hui est tout sauf confortable”, a déclaré l’autre homme fort de LR, Bruno Retailleau, dans le “JDD”. Mais “si la droite ne prend pas ses responsabilités, malgré les assurances reçues sur ses lignes rouges, alors François Bayrou n’aura d’autre choix que de se tourner vers la gauche”, estime-t-il. C’est justement le flanc gauche qui reste le plus difficile à convaincre pour le champion de la « coresponsabilité ».
« Consterné » par la pauvreté du projet
Jeudi, le chef du parti socialiste Olivier Faure a quitté Matignon déçu, se disant “consterné par la pauvreté de ce qui était proposé” et n’excluant pas de censurer le tout nouveau Premier ministre, un des premiers alliés d’Emmanuel Macron.
Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement refuse tout accord avec François Bayrou, lui a emboîté le pas, jugeant que le quatrième premier ministre de l’année « ne survivra pas à l’hiver » sans avoir été censuré par l’Assemblée nationale. Comme Michel Barnier le 4 décembre sur le projet de budget de la Sécurité sociale.
Pourtant, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, a annoncé dans « La Tribune Dimanche » qu’il était « prêt » à rejoindre le gouvernement, vantant sa « relation de confiance » de longue date avec François Bayrou. Mais ces derniers doivent faire des « concessions significatives » à la gauche, a prévenu samedi l’eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann, évoquant notamment les retraites.
Le maire de Pau a accepté le principe d’ouvrir une discussion pour revoir la réforme portant l’âge de la retraite à 64 ans, mais sans suspendre la réforme en cours. Sans « vraiment négocier » avec la gauche, le Premier ministre exigerait une « reddition » de cette dernière plutôt que de créer les conditions d’un « compromis », a prévenu Raphaël Glucksmann.
(AFP)
Related News :