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la controverse politique se cache derrière la tristesse

La police patrouille sur un marché de Noël vide et bouclé, où une voiture a percuté la foule, tôt le 21 décembre 2024, à Magdebourg, dans l’est de l’Allemagne. Au moins une personne a été tuée et 68 autres blessées le 20 décembre 2024 dans ce qui serait soupçonné d’être une attaque contre un marché de Noël dans la ville de Magdebourg, selon les autorités locales. (Photo de John MACDOUGALL / AFP)

AFP

« Scholz, fais de la politique pour le peuple. Asseyez-vous à la table avec l’AfD », le parti d’extrême droite allemand, crie Kevin Bäcker, un entrepreneur de 36 ans. Devant la place du temple protestant, couverte de bouquets de fleurs et de bougies rouges, quelques dizaines de citoyens se rassemblent en silence.

Seul M. Bäcker a laissé exploser sa colère lorsque le leader social-démocrate Olaf Scholz et le leader de l’opposition conservatrice Friedrich Merz sont arrivés pour soutenir les habitants après cette attaque qui a fait au moins 5 morts et plus de 200 blessés.

A quatre jours de Noël, Magdebourg, ville de l’Est de l’Allemagne d’environ 250 000 habitants, est en deuil : près du lieu du drame, des passants marchent, le visage fermé, sur les trottoirs où des gants d’infirmières bleu ciel jonchent encore le sol.

Mais à deux mois des élections législatives anticipées allemandes, certains soulèvent la question de la responsabilité politique de ce carnage et de l’accueil d’étrangers dont l’auteur présumé est saoudien.

Comme partout en Europe, l’extrême droite est en hausse en Allemagne et, dans l’est du pays, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a enregistré des scores records aux élections régionales de septembre. Dans les sondages, elle arrive en deuxième position pour les élections législatives de février, derrière les conservateurs.

“J’ai passé une très mauvaise nuit”, raconte Fred Köhler, un concierge de 63 ans originaire de Magdebourg, “car ce sont encore les Allemands qui sont écrasés”.

L’attentat de Magdebourg s’est produit huit ans après celui de Berlin où un camion bélier a tué 13 personnes, jusqu’ici le plus meurtrier en Allemagne, commis par un islamiste tunisien.

Même si les raisons de l’attentat de Magdebourg restent floues et que l’auteur présumé est qualifié d’islamophobe par le gouvernement, la fièvre monte.

“Tout cela se passe avec l’autorisation de notre régime à Berlin, qui tolère cela”, ajoute M. Köhler, très en colère contre tous les partis traditionnels, les conservateurs de l’ex-chancelière Angela Merkel, qui ont pratiqué une politique généreuse d’immigration, de politique sociale. les démocrates de Scholz, les Verts et les libéraux.

“Tous ces gens importants vont fêter Noël en toute tranquillité”, s’énerve-t-il. Comme son ami Andreas Hecht, retraité de 74 ans, venu déposer des fleurs avec lui, il suggère que l’AfD pourrait apporter la solution aux problèmes de sécurité du pays.

D’autres sont beaucoup plus mesurés. « On est bouleversés, sans voix et on se dit qu’on aurait pu être là à ce moment-là », confie Harm Boems, un jeune étudiant de 19 ans, les larmes aux yeux. Pour lui, il est important “de se concentrer quelques heures, quelques jours (…) sur les victimes, les gens qui ont souffert”. « Peut-être que les politiques au niveau fédéral sont responsables d’une manière ou d’une autre », conçoit-il. Mais il souligne que des mesures de sécurité avaient été prises pour protéger ce marché très populaire pendant les vacances, où les familles venaient déguster du pain d’épices, des saucissons et boire du vin chaud au milieu de petits chalets illuminés vendant des produits artisanaux.

“Il est très important de ne pas laisser les politiciens exploiter cette attaque”, prévient le germano-américain Knut Panknin, qui a déposé une gerbe de fleurs aux côtés de son compagnon afro-américain. “Les politiques doivent se soucier de la sécurité et de l’ordre mais en même -, ils ne doivent pas abandonner le terrain aux populistes”, ajoute ce quinquagénaire qui vit à Washington et est venu passer les vacances de fin d’année dans sa famille à Washington. Allemagne. Et il rappelle : « la majorité des crimes en Allemagne sont commis par des citoyens allemands ».

 
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