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peines de un à 16 ans de prison pour l’accusé, les deux amis du tueur reconnus coupables de complicité d’assassinat

Vincent Brengarth, l’un des avocats de M. Sefrioui, a immédiatement annoncé que son client faisait appel de sa condamnation. Ouadie Elhamamouchi, un autre avocat du prédicateur, a déclaré que son client était désormais « un prisonnier politique ». «Je me désolidarise de ces propos», a toutefois nuancé Me Brengarth, montrant des failles dans la défense du prédicateur.

Si le quantum des peines n’est pas très différent de ce que réclamait le parquet, le tribunal présidé par Franck Zientara a choisi de maintenir le délit de « complicité » pour les deux amis d’Abdoullakh Anzorov, un islamiste tchétchène radical de 18 ans, abattu par la police peu après son acte.

Les quatre autres prévenus, dont une femme, appartenant à la « jihadosphère » qui était en contact avec Anzorov sur les réseaux sociaux, ont également tous été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis des peines allant de 18 mois de prison avec sursis à 16 ans de réclusion criminelle à l’encontre des huit accusés âgés de 22 à 65 ans.

La veille de l’attentat, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov avaient accompagné Anzorov à Rouen pour acheter un couteau (pas celui utilisé pour décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur les lieux du crime. A l’audience, Boudaoud et Epsirkhanov ont répété qu’Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était « un cadeau » pour son grand-père.

Le jour de l’attentat, le 16 octobre 2020, Boudaoud, le seul à savoir conduire, a accompagné le tueur dans un magasin d’armes d’airsoft puis l’a déposé près du collège où enseignait Samuel Paty.

“Samuel Paty n’était ni un martyr ni un symbole” : le parquet antiterroriste exclut la complicité des deux accusés

« Prise de conscience de la radicalité »

Les deux jeunes « étaient conscients du radicalisme d’Anzorov » et « qu’il avait la volonté de porter atteinte à l’intégrité physique d’un tiers », a indiqué le tribunal.

Toutefois, a souligné le président Zientara, “il n’est pas démontré que (les deux jeunes) aient été informés de l’intention d’Anzorov de tuer Samuel Paty”.

Les magistrats du Pnat avaient requis 14 ans de prison avec sûreté aux deux tiers contre Boudaoud et 16 ans de prison également avec sûreté de deux tiers contre Epsirkhanov.

Le tribunal n’a pas retenu à leur encontre la période de sûreté des deux tiers.

Brahim Chnina, père de l’écolière qui a menti en accusant le professeur d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il avait présenté une caricature de Mahomet, a posté des messages et une vidéo hostiles au professeur à partir du 7 octobre.

Abdelhakim Sefrioui, fondateur de l’association pro-Hamas (aujourd’hui dissoute) « Collectif Cheikh-Yassine », a qualifié Samuel Paty de « voyou » dans une autre vidéo.

Mais rien ne prouve qu’Anzorov ait vu la vidéo de M. Sefrioui, ont souligné ses avocats, ajoutant que leur client n’avait pas rencontré l’assassin de Samuel Paty.

MM. Chnina et Sefrioui, qui se sont rendus ensemble au collège de Samuel Paty le 8 octobre, n’auraient pas agi ensemble, avaient également fait valoir leurs avocats pour contester l’accusation d’association de malfaiteurs terroriste qui pesait sur eux.

“Le tribunal a considéré que (MM. Chnina et Sefrioui) avaient préparé les conditions d’un acte terroriste”, a indiqué M. Zientara.

Le tribunal a également condamné Priscilla Mangel, 36 ans, à 3 ans de prison pour incitation au terrorisme et Yusuf Cinar, 22 ans, reconnu coupable d’apologie du terrorisme, à un an de prison.

Le tribunal a condamné Ismaël Gamaev, 22 ans, (le seul des huit accusés à avoir reconnu sa culpabilité) à 5 ans de prison dont 30 mois avec sursis et à 3 ans de prison dont 2 avec sursis le Réunionnais Louqmane Ingar.

 
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