Il fut un - où lorsqu’on voulait défier un adversaire, on jetait son gant par terre et on se retrouvait le lendemain sur un terrain neutre, dans un combat pour l’honneur. Jeudi 19 décembre, lors de sa traditionnelle conférence de presse annuelle de quatre heures et brouettes, le président russe Vladimir Poutine, visiblement enthousiasmé à l’idée d’effrayer le monde avec son nouveau jouet, le missile balistique à moyenne portée Orechnik, a offert aux Occidentaux son arme personnelle. version d’un duel high-tech au 21e siècle. « Laissez-les déterminer une cible, dit Kyiv, se moqua-t-il. Qu’ils y concentrent toutes leurs défenses anti-aériennes, nous lancerons une frappe [d’Orechnik] là-bas, et nous verrons ce qui se passe.
Le sourire complice de Poutine a peut-être fait frissonner certains des 27 dirigeants de l’Union européenne réunis au même moment à Bruxelles autour du président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour assurer que ce dernier veut vraiment faire la paix, sans encore vraiment savoir ce qu’est la sécurité. garanties à fournir à l’Ukraine. Clack, dans la nuit de jeudi à vendredi, les pilotes russes rabattent le cockpit de leur chasseur MiG-31K, décollent dans le ciel russe de Briansk et s’apprêtent à ramener les rêveurs sur terre. La cible, Kyiv, est verrouillée sur le radar. A 6h50, l’alerte anti-aérienne renforcée, balistique, retentit dans la capitale ukrainienne, soudain soulevée par plusieurs ondes de choc.
« Nous devons juste nous demander : êtes-vous en vie ?
« Des machines à grande vitesse en direction de Kyiv ! » annonce instantanément l’armée de l’air ukrainienne. Selon Serhii Popko, chef de l’administration militaire de Kiev, la ville est attaquée par cinq missiles balistiques russes Iskander, mais aussi des missiles KN-23, nord-coréens lancés sur une capitale européenne, ainsi que deux missiles hypersoniques Kinjal, reconnaissables entre tous à le bruit de leur détonation. A l’oreille, la défense anti-aérienne, qu’elle soit américaine ou allemande, résiste bien. La majorité des projectiles ont apparemment été interceptés, mais dans plusieurs quartiers centraux de Kiev, des débris tombant verticalement ont provoqué de nombreux incendies, tandis qu’un missile s’est écrasé dans le centre-ville.
Très vite, des images de la rue Velyka Vasylkivska, l’une des principales artères du centre-ville, ravagée par l’explosion et les flammes, ont émergé sur les réseaux. Le corps principal d’un missile intercepté s’est écrasé sur le toit du centre d’affaires de Toronto, à deux pas du stade olympique de Kiev, détruisant façades et véhicules dans un quartier très peuplé et dynamique. Un hôtel Holiday Inn voisin, six ambassades et un nombre important d’appartements résidentiels ont également été endommagés, tuant une personne et en blessant douze. Une partie des vitraux de la rosace de la cathédrale Saint-Nicolas, vaste édifice néogothique érigé entre 1899 et 1909 et dédié au culte catholique, a été brisée. Au lever du jour, tandis que les pompiers éteignaient les incendies, les habitants sortaient des immeubles sous des couvertures, choqués, le visage ensanglanté.
“C’est comme une roulette russe meurtrière, les Russes continuent de frapper Kiev, et ce n’est qu’une question de chance quant à l’endroit où leurs missiles atterriront, témoigne Tetiana Pechonchyk, militante au centre Zmina, dédié à la défense des droits humains. Cette fois, il a atterri à quelques pâtés de maisons de chez moi, comme c’était le cas il y a deux ans. Nous devons juste nous demander : êtes-vous vivant ? Oui, nous sommes vivants. Vous tenez bon ? Ouais, nous tenons le coup. Sur les ondes de Suspilne ou de Radio NV, certains experts se demandent si la veille au soir, Volodymyr Zelensky n’aurait pas donné à Poutine un prétexte pour déchaîner sa colère matinale en se déchaînant sur les réseaux sociaux.
“Dovboyob, connard de ta race!”
Après avoir entendu le maître du Kremlin fulminer d’une manière complètement cynique et franchement morbide selon laquelle “la guerre est intéressante” que ça bouge, et que les balles sifflent, ça change de l’ennui et de l’ennui du quotidien, Zelensky voit rouge, et le X, jeudi soir, le président ou son bras droit de communication tape. « Les gens meurent et il trouve ça intéressant… Dovboyob ! Les Ukrainiens sourient. C’est l’une des insultes les plus trash de la langue ukrainienne. Quelque chose comme « espèce de connard stupide de ta race ». Les dirigeants ukrainiens ont des raisons d’être en colère. Jeudi soir, la vice-Première ministre Olha Stefanichyna a révélé que le pays venait de subir l’une de ses pires cyberattaques.
Des pirates informatiques russes ont pénétré le registre civil national, le registre unifié des personnes morales et des entrepreneurs individuels, ainsi que celui des propriétaires. Délai de réponse estimé pour restaurer les données : deux semaines. Toujours dans la nuit de jeudi à vendredi, de manière audacieuse, voire presque suicidaire, des troupes amphibies russes ont tenté de traverser le Dniepr à Kherson, au sud de l’Ukraine, pour y établir une tête de pont, deux ans après avoir quitté la ville. Deux groupes de reconnaissance russes auraient été anéantis, la ville massivement bombardée et laissée sans électricité. A Bruxelles, les dirigeants européens, Emmanuel Macron en tête, parlent de « stabiliser le chemin de la paix ». Encore faudrait-il que les Russes veuillent la faire.
Related News :