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la réaction de Gisèle Pélicot, un nouveau procès en vue

Les 51 accusés du procès pour viol de Mazan ont été reconnus coupables et condamnés à des peines de prison jugées insuffisantes par les militantes féministes. Dominique Pélicot a écopé de la peine maximale. Gisèle Pélicot a réagi au verdict et se prépare à un nouveau procès.

Un verdict très attendu, mais loin de satisfaire tout le monde. Dominique Pélicot et les 50 autres accusés du procès pour viol de Mazan ont tous été reconnus coupables de viol aggravé ou d’agression sexuelle pour l’un d’eux, jeudi 19 décembre. Le principal accusé jugé pour avoir drogué, violé et livré son ex-femme à des inconnus a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle assortis d’une période de sûreté des deux tiers, soit environ 14 ans, par le tribunal correctionnel du Vaucluse. Il s’agit de la peine la plus lourde, mais aussi la seule à faire suite aux réquisitions prononcées par le parquet. Tous les autres prévenus ont écopé de peines inférieures à celles demandées : elles allaient de 3 ans de prison, dont 2 avec sursis, à 15 ans de prison, tandis que les réquisitions prévoyaient des peines allant de 10 à 18 ans de prison. , à une exception près pour l’accusé jugé pour agression sexuelle contre lequel 4 ans de prison avaient été requis.

Des peines jugées « trop faibles » par les enfants de Dominique et Gisèle Pélicot et largement insuffisantes aux yeux des militantes féministes venues soutenir Gisèle Pélicot et assister au verdict du procès pour viol de Mazan. “Honte à la justice”, scandait la foule devant le palais de justice d’Avignon. A l’inverse, les avocats de la défense ont salué les peines prononcées qu’ils jugent plus appropriées au regard des « exigences exagérées » qui avaient été formulées.

Si les condamnations ont suscité une grande colère et beaucoup de déception parmi les militantes féministes, c’est aussi le fait que six accusés soient sortis libres du procès Mazan qui a suscité un sentiment d’injustice. Ces six prévenus ont pu être libérés parce que les années de détention provisoire purgées avant la fin du procès couvraient la peine prononcée, ou parce qu’ils ont été condamnés à moins de 2 ans de prison. Les 44 autres accusés, outre Dominique Pélicot, iront tous en prison. La plupart des coupables ont regagné leur cellule jeudi 19 décembre pour ceux déjà incarcérés ou faisant l’objet d’un mandat de dépôt, mais trois d’entre eux seront incarcérés d’ici 4 mois pour raisons de santé.

Gisèle Pélicot’s reaction to the convictions

Ce verdict, quel qu’il soit, met fin au long procès des viols de Mazan qui a duré trois mois et demi, et en même - à « l’épreuve très difficile » surmontée par Gisèle Pélicot. La principale victime de cette affaire, devenue une icône dans la lutte contre les violences sexuelles, a brièvement réagi à l’issue du procès, remerciant le soutien qu’elle a reçu et dans lequel elle a puisé « la force de revenir chaque jour pour affronter ces longues jours d’audiences » dans cette « épreuve très difficile ». Quant aux peines, elle s’est abstenue de tout commentaire : “Je respecte le tribunal et le verdict.”

Aucune peine ne sera suffisante pour compenser les violences subies par Gisèle Pélicot et « aucune peine ne rendra sa vie détruite », a déclaré l’un de ses avocats, Me Antoine Camus vendredi 20 décembre sur franceinfo. Toutefois, le septuagénaire « comprend que la Cour a fait un effort pour individualiser les peines. Elle comprend aussi qu’il a dû y avoir un différentiel entre son ex-mari Dominique Pelicot et tous les autres”, a expliqué l’avocat.

Un nouveau procès des viols de Mazan

Le procès en première instance des viols de Mazan s’est terminé après près de quatre mois d’audiences, les 51 accusés, dont Dominique Pélicot, comme le parquet ont 10 jours pour faire appel du verdict. Le principal accusé et son avocat, Me Béatrice Zavarro, ont indiqué qu’ils profiteraient de ce délai pour prendre une décision qu’ils rendront publique le 29 décembre. Le parquet, potentiellement déçu des peines prononcées, pourrait décider de faire appel. Quant aux accusés, deux d’entre eux ont déjà annoncé un appel, qui débouchera inévitablement sur un nouveau procès. Celui-ci se tiendra devant une cour d’assises composée d’un juré populaire, tandis que le premier procès s’est déroulé devant une cour criminelle et un juré composé de magistrats professionnels. Une différence qui pourrait changer le verdict, les magistrats étant moins susceptibles de se laisser influencer par des considérations personnelles et capables d’aborder une telle affaire de viol avec plus de distance.

Gisèle Pélicot est prête et « aimerait s’impliquer » dans ce procès en appel, a annoncé son avocat Me Antoine Camus sur franceinfo : “Peut-être pas aussi intensivement que cela a été le cas au cours des quatre derniers mois, mais bien sûr, elle voudra être là.” Mais un tel procès n’aura pas lieu avant plusieurs mois et d’ici là Gisèle Pélicot “aspire à un peu de repos et retrouve peut-être, pour au moins quelques semaines, un peu d’anonymat”.

Dernières mises à jour

13h21 – David, le fils de Gisèle Pelicot, prend la parole

“Dominique Pelicot a pris la peine maximale, j’en suis satisfait”, a déclaré David Pelicot sur RTL, se disant “déçu” par certaines autres peines. Pour lui, son père « n’existe plus ». “Il restera mon père (biologique), mais il n’existe plus, j’ai effacé cet homme de ma mémoire”, a-t-il déclaré. A propos de son nom de famille, « David Pelicot est le fils aîné de Dominique Pelicot mais aussi de Gisèle Pelicot. C’est logique de garder ce nom, je n’ai aucune honte », a-t-il déclaré. défendu.

Selon lui, le procès « restera dans les mémoires » et doit « être un testament pour les générations futures ». “J’en appelle à Emmanuel Macron et François Bayrou : nous comptons sur eux pour qu’ils poursuivent le travail de lutte contre la soumission chimique”, a-t-il déclaré.

12h33 – Deux accusés font appel du procès pour viol de Mazan

Sur les 51 accusés, au moins deux font appel du verdict du procès pour viol de Mazan. Les deux hommes sont représentés par la même avocate, Me Isabelle Crépin-Dehaene, et ont été condamnés à 8 ans de prison pour avoir violé Gisèle Pélicot alors qu’elle était inconsciente. L’avocate a annoncé les décisions de ses clients quelques heures seulement après le prononcé du verdict.

11h20 – « Aucune peine ne fera détruire sa vie » à Gisèle Pélicot

Gisèle Pélicot n’a pas commenté hier les condamnations prononcées dans le procès pour viol de Mazan. Ce vendredi, l’un de ses avocats, Me Antoine Camus, a précisé l’état d’esprit de la septuagénaire sur franceinfo. “Aucune sentence ne lui rendra la vie détruite”, a-t-il déclaré, concédant l’aspect insuffisant des peines prononcées, mais il a assuré que son client “comprend que la Cour a fait un effort pour individualiser les peines”. “Elle comprend aussi qu’il doit y avoir une différence entre son ex-mari Dominique Pélicot et tous les autres”, a-t-il ajouté.

Apprendre encore plus

Des soupçons d’inceste, des accusés en cavale, ces points qui restent sans réponse

Certaines zones d’ombre persistent toutefois en la matière. Tout d’abord, l’affaire des photos de la fille de Pélicot en sous-vêtements n’est pas réglée. Lors de son interrogatoire, Dominique Pélicot a nié avoir pris ses photos et avoir abusé de sa fille Caroline Darian. Cette dernière se demandait si son père n’avait pas utilisé le même procédé qu’avec sa mère en la droguant, assurant qu’elle ne dormait jamais dans la position vue sur la photo, ou même s’il ne l’avait pas également prise physiquement. Cette question pourrait rester, pour le moment, sans réponse. Des photos des belles-filles de Dominique Pélicot ont également été retrouvées dans les dossiers de cette dernière.

Concernant les autres coaccusés, l’un d’eux est porté disparu. Hassan O., 30 ans, n’a pas pu être arrêté puisqu’il se trouve désormais au Maroc. Un mandat d’arrêt avait alors été émis contre lui, « équivalant à une mise en examen » pour viol aggravé. Il a été identifié sur l’une des vidéos de l’ordinateur de Dominique Pélicot. Malgré son absence au procès, l’accusé risque une condamnation par contumace. Il s’agit aussi de savoir si tous les hommes qui ont agressé Gisèle Pélicot ont été identifiés et donc traduits en justice, comme le soulève Libération.

 
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