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la cour d’assises rend son verdict ce vendredi

Le verdict très incertain risque de mécontenter les parties civiles, indignées par les réquisitions « trop clémentes » de l’accusation et de la défense qui ont demandé l’acquittement de la plupart des accusés.

Après sept semaines d’audiences, la cour d’assises spéciale de Paris doit rendre vendredi soir son verdict contre les huit accusés impliqués, à des degrés divers, dans l’assassinat du professeur Samuel Paty par un jeune islamiste tchétchène radical en 2020.

Le verdict, très incertain, risque de mécontenter les parties civiles, indignées par les réquisitions “trop ​​indulgent” de l’accusation et de la défense qui ont demandé l’acquittement de la plupart des accusés en contestant le« intention terroriste » de l’accusé. Le tribunal composé uniquement de magistrats professionnels devrait faire connaître sa décision « à partir de 20 heures ».

Le parquet requiert des peines comprises entre 18 mois de prison avec sursis et 16 ans de réclusion criminelle.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a requis des peines comprises entre 18 mois de prison avec sursis et 16 ans de réclusion criminelle à l’encontre des huit accusés âgés de 22 à 65 ans. Le Pnat a demandé au tribunal une requalification à la baisse des infractions reprochées à quatre des huit accusés. Exit ainsi la complicité d’assassinat terroriste, passible de la réclusion à perpétuité, qui a pesé sur deux «amis» – ce qu’ils contestent – ​​des tueurs : Naïm Boudaoud, 22 ans et Azim Epsirkhanov, 23 ans.

La veille de l’attentat, les trois jeunes se sont rendus à Rouen pour acheter un couteau (pas celui qui a servi à décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur les lieux du crime. A l’audience, Boudaoud et Epsirkhanov ont répété qu’Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était “un cadeau” pour son grand-père. Le jour de l’attentat, le 16 octobre 2020, Boudaoud, le seul à savoir conduire, a accompagné le tueur dans un magasin d’armes d’airsoft puis l’a déposé près du collège où enseignait Samuel Paty.

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« Soutien logistique »

Si les deux jeunes formaient «le soutien logistique dont Anzorov avait besoin»il n’a pas pu être démontré qu’ils avaient connaissance de son projet meurtrier, a indiqué le parquet qui a renoncé à la complicité et n’a retenu que l’association de malfaiteurs terroriste (AMT), passible de 30 ans d’emprisonnement. Les magistrats du Pnat ont requis 14 ans d’emprisonnement assortis d’une période de sûreté de deux tiers contre Boudaoud et 16 ans d’emprisonnement également avec période de sûreté de deux tiers contre Epsirkhanov.

Considéré comme l’instigateur du « campagne de haine » qui a fait Samuel Paty “une cible”Brahim Chnina, 52 ans, et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, sont poursuivis pour AMT. Le parquet a requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle avec période de sûreté de deux tiers contre le premier et de 12 ans de réclusion criminelle avec période de sûreté de deux tiers contre le second.

Brahim Chnina, père de l’écolière qui a menti en accusant le professeur d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il avait présenté une caricature de Mahomet, a posté des messages et une vidéo hostiles au professeur à partir du 7 octobre. Abdelhakim Sefrioui, fondateur de l’association pro-Hamas (aujourd’hui dissoute) “Cheikh-Yassine Collective”a décrit Samuel Paty comme “voyou” dans une autre vidéo.

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« Djahdosphère »

Mais rien ne prouve qu’Anzorov ait vu la vidéo de Sefrioui, ont souligné ses avocats, ajoutant qu’ils n’avaient pas non plus rencontré l’assassin de Samuel Paty. Chnina et Sefrioui qui se sont rendus ensemble au collège de Samuel Paty le 8 octobre n’auraient pas agi ensemble, ont également avancé leurs avocats pour contester l’accusation de l’AMT à leur encontre. Il n’y avait pas« intention terroriste »selon eux. Leur campagne numérique était “concerté”estime au contraire le parquet.

Les quatre autres accusés, dont une femme, appartiennent à la « jihadosphère » qui était en contact avec Anzorov sur les réseaux sociaux. Alors qu’ils sont poursuivis pour AMT, le parquet a souhaité une requalification à la baisse des délits pour deux d’entre eux : provocation du terrorisme et 18 mois de prison avec sursis requis contre Priscilla Mangel, 36 ans, et apologie du terrorisme et un an de prison requis contre Yusuf Cinar, 22 ans.

Le parquet a requis 5 ans de prison dont 18 mois avec sursis contre Ismaël Gamaev, 22 ans, (le seul des huit accusés à avoir reconnu sa culpabilité) et 3 ans de prison dont 2 ans avec sursis contre Louqmane Ingar, 22 ans.

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