Les fonctionnaires québécois préfèrent travailler à domicile. Le télétravail, qui a généré des économies annuelles de 120 millions de dollars pour le gouvernement Legault, a peu d’impact sur la performance des employés de l’État.
C’est ce qui ressort du premier bilan de la politique d’encadrement du télétravail du gouvernement québécois. Rappelons que depuis la pandémie, le travail hybride est désormais la norme chez les fonctionnaires, qui doivent travailler au minimum deux jours par semaine en personne.
Mais s’il n’en tenait qu’aux employés des ministères et organismes, le nombre de jours de travail à distance serait plus élevé. En effet, 63 % d’entre eux préféreraient que le nombre maximum de jours autorisés pour le télétravail soit porté à quatre ou cinq jours par semaine.
62% des fonctionnaires estiment également qu’ils sont plus efficaces à la maison qu’au bureau et qu’ils travaillent plus d’heures par jour en télétravail.
La nuance des montures
Ce n’est pas l’opinion des responsables gouvernementaux. À peine un manager sur quatre estime que l’efficacité de son équipe est plus élevée lorsqu’elle travaille à distance. La majorité des patrons jugent plutôt que la performance des salariés est équivalente, qu’ils soient en télétravail ou en présentiel.
Les cadres de la fonction publique estiment cependant qu’il est plus difficile d’évaluer les performances de leurs troupes lorsqu’elles ne sont pas au bureau. Ainsi, une majorité de managers souhaiteraient que leurs équipes ne travaillent pas plus de deux ou trois jours à domicile.
Selon des études documentées ces dernières années, « un mode de travail hybride semble avoir un impact neutre (ou légèrement positif) sur la productivité, en fonction notamment de la nature des tâches ».
Attraction?
Le télétravail est l’un des facteurs qui incitent les gens à vouloir travailler pour l’État. Mais ce sont surtout les salaires et les avantages sociaux, ainsi que la sécurité d’emploi, qui attirent les travailleurs.
Au bureau de la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, on préfère voir le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide. «Le premier bilan de la politique-cadre sur le télétravail, mise en œuvre en 2022, révèle que le télétravail en mode hybride a un impact positif sur la mobilisation des employés et sur l’attractivité de la fonction publique québécoise», a-t-on soutenu vendredi.
D’autant plus que le télétravail a permis d’économiser annuellement 120 millions de dollars par an. Sans parler de l’argent qui pourrait être économisé en modernisant et en optimisant les espaces de bureaux.
François Legault a déjà affirmé pouvoir réduire de 30 % les surfaces de bureaux des fonctionnaires et en convertir une partie en appartements en mode hybride.
Ainsi, les ministères et organismes qui procèdent à des réaménagements doivent « tenir compte des principes du milieu de travail par activités, notamment en priorisant les postes de travail non attribués », précise le document réalisé par le Conseil du Trésor, des experts de HEC Montréal et du CIRANO.
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