Le Premier ministre Ousmane Sonko, en visite en Gambie depuis mercredi, a co-présidé hier à Banjul la cérémonie d’ouverture de la deuxième session du forum économique sénégalo-gambien avec le vice-président de la République islamique de Gambie, Muhammed BS Jallow. . Du haut de sa tribune, le Chef du Gouvernement a saisi cette occasion solennelle pour appeler à la densification et à la redynamisation de la coopération bilatérale qui existe entre les deux Etats depuis plusieurs décennies.
Banjul, moins poussiéreuse que Dakar mais plus chaude, accueille depuis hier, et pendant deux jours, un forum dont le thème est axé sur l’économie, le commerce et l’investissement. Bref, l’harmonisation de l’environnement des affaires dans ces deux Etats. Et c’est le centre international de conférences Sir Dawda Kairaba Jawara, jouxtant l’avenue qui mène au cœur de la Sénégambie, qui a accueilli cette rencontre de haut niveau. A l’ouverture dudit forum, dans une salle comble, le Premier Ministre de la République du Sénégal, accompagné d’une importante délégation, a d’abord rappelé à l’assistance que le Sénégal et la Gambie n’ont jamais cessé d’être un même peuple uni par l’histoire et par les deux fleuves (Casamance et Gambie). Un beau patrimoine qui, selon lui, doit être préservé à tout prix pour le bénéfice des générations futures. Restant sur cette dynamique, Ousmane Sonko, qui a co-présidé avec le vice-président de la Gambie, Muhammed BS Jallow, cette deuxième session du forum économique, commercial et d’investissement sénégalo-gambien, a fortement plaidé pour la densification de la coopération qui unit les deux Nations.
Dans son discours prononcé en wolof, le Chef du Gouvernement a déclaré que rien ne peut entraver l’avenir de ces deux Etats en matière de coopération, d’investissement et de commerce. Hier, à Banjul, on a beaucoup parlé de revenir sur l’état de mise en œuvre des directives du dernier Conseil présidentiel tenu à Banjul le 1er août 2023. Une initiative que salue Ousmane Sonko. « En 2023, un Conseil présidentiel a réuni les deux Etats. Aujourd’hui (hier), nous sommes encore là pour poursuivre les réflexions. C’est l’occasion pour moi de saluer le leadership des Présidents Adama Barrow et Bassirou Diomaye Faye, qui continuent d’entretenir les bonnes relations qui ont toujours existé entre les deux pays. Cela signifie que chaque État doit œuvrer pour que cette coopération devienne une réalité. Notre coopération teintée de cordialité doit être renforcée au quotidien », a-t-il prêché, précisant qu’un comité de coopération commerciale a été récemment organisé pour redynamiser davantage la relation d’investissement entre le Sénégal et la Gambie.
Des transports rentables pour les Etats
Sur le sol gambien, le Premier ministre de la République du Sénégal a avancé l’idée de faire du transport intra-État un véritable outil d’intégration économique. Car, a-t-il insisté, de 2000 à 2023, le trafic commercial a généré 117 milliards de FCFA. L’objectif, a indiqué le Premier ministre, est d’atteindre 500 milliards FCFA dans les années à venir. « A ce niveau, on constate une évolution, mais des efforts restent à faire. La somme de 117 milliards FCFA peut être multipliée par cinq ou dix. C’est notre objectif. Nous devons faire en sorte que la Gambie soit utile au Sénégal, de même au Sénégal et dans tous les secteurs », a soutenu Ousmane Sonko, sous les applaudissements nourris de l’assistance au centre international de conférences Sir Dawda Kairaba Jawara à Banjul.
Le développement n’est pas une course olympique, comme l’a dit l’autre. Le chef du gouvernement sénégalais en est bien conscient. Il a en revanche soutenu que pour faire émerger les deux Etats, il suffit de se concentrer et d’investir davantage dans les secteurs clés, notamment l’énergie, les infrastructures, les transports terrestres, maritimes et fluviaux, mais aussi le tourisme, les hydrocarbures, l’industrie et la pêche. Tous ces secteurs, a précisé Ousmane Sonko, sont des secteurs potentiels. « Je suis convaincu que nous pouvons développer nos pays. Avec la Gambie, nous voulons un partenariat gagnant-gagnant », a-t-il déclaré.
Discours panafricaniste pour la souveraineté du continent
Entre le Premier ministre Ousmane Sonko et le panafricanisme, c’est une véritable histoire d’amour. Depuis la Gambie, où il effectue une visite de travail et d’amitié les 19 et 20 décembre 2024, le Chef du gouvernement a invité les dirigeants africains à croire en la souveraineté de l’Afrique. Ousmane Sonko, qui a profité de son déplacement à Banjul pour évoquer leur politique de transformation systémique du pays, à travers la « Vision Sénégal 2050 », a demandé au pouvoir de suivre la vitesse exponentielle de développement des autres continents de la planète. En outre, a-t-il suggéré, il faut renforcer tout ce qui peut contribuer à faire de l’Afrique un marché unique. Poursuivant son discours devant un public enthousiaste, le Premier ministre a rappelé que les 15 pays qui composent la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) doivent tout faire pour parvenir à la mise en place d’un marché commun doté d’un tarif douanier à l’extérieur afin d’être plus compétitif. Selon Ousmane Sonko, tout va très vite. « Notre priorité, c’est l’Afrique, la sous-région, mais aussi notre voisin immédiat : la Gambie. Nous devons tous accepter de travailler ensemble pour relever ces défis majeurs », a conclu le successeur de l’ancien Premier ministre, Me Sidiki Kaba.
De notre envoyé spécial à Banjul, Gaustin DIATTA
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