surcharge, le chauffeur du camion pourrait faire face à des accusations criminelles

Le camionneur impliqué dans un accident à Vallée-Jonction mercredi a dépassé la charge autorisée sur la pente raide où s’est produit le drame, selon son entrepreneur. Il pourrait faire face à des accusations criminelles, selon la Sûreté du Québec (SQ).

« Le camion transportait un conteneur de grain du port de Montréal jusqu’à Sainte-Marie. […] C’était légal pour la route à 20 268 kilos lorsqu’il a été pesé et inspecté à Sainte-Julie», confie le fondateur de Transport Verville Ltée, Raymond Verville, à TVA Nouvelles, précisant que l’inspection n’a révélé aucun problème majeur.

Même s’il était autorisé à circuler sur les routes du Québec, le conducteur du véhicule lourd n’aurait jamais dû passer par le boulevard du Cap. Il dépassait de plus de cinq tonnes le poids maximum des véhicules autorisés à emprunter la pente de 12 % qui se termine par une intersection en « T ».

La conductrice décédée circulait dans sa voiture sur la route 173 lorsque le camion surchargé qui descendait la pente abrupte de la route 112 a tenté de tourner à gauche. Le poids de la cargaison et la force exercée lors du virage ont fait tomber le poids lourd à la renverse sur la voiture, ne laissant aucune chance à son occupante, une jeune femme de 26 ans de Saint-Joseph-de-Beauce.

La porte-parole Béatrice Dorsainville de la SQ explique que le conducteur du poids lourd « pourrait faire face à des accusations criminelles » en lien avec l’événement tragique qui a coûté la vie à la jeune femme. Aucune arrestation n’a été effectuée dans cette affaire pour le moment.

Famille en colère

Peu après 14 h 30 jeudi, la mère d’Alexandra Poulin, la victime, s’est rendue sur les lieux du drame pour lui rendre hommage et déposer des fleurs au bas de la pente auprès de quelques proches en larmes.

Entre la douleur et la colère, elle ne compte pas rester les bras croisés.

«Je ferai tout pour que cela ne se reproduise plus et qu’il n’y ait plus jamais de camions sur cette côte», a expliqué Nathalie Poulin, déterminée à agir.

Signe du caractère dangereux du secteur, le bâtiment commercial situé au pied de la côte du Cap a même été déplacé de plusieurs mètres afin de ne plus être en ligne directe après au moins deux accidents sur place.

Entreprise sous conditions

L’entreprise dont le nom apparaît sur le camion, Groupe Verville Intermodal, est un sous-traitant de Transport Verville Ltéé. Cela a fait l’objet d’une vérification de comportement par la Commission des transports du Québec (CTQ) en mars 2024.

Après avoir analysé la preuve et entendu les gestionnaires en cour, le commissaire au dossier, M. Frédéric Pagé, a modifié la cote de sécurité de l’entreprise de transport de « satisfaisante » à « conditionnelle » puisqu’elle a été cotée à 20 fois pour des manquements à la sécurité entre le 9 juillet et 2021 et 8 juillet 2023.

Raymond Verville se dégage toutefois de toute responsabilité dans l’accident. Bien qu’il soit inscrit au nom de l’entreprise, le véhicule « appartient à un chauffeur routier sous-traitant » qui en assure lui-même l’entretien.

Conscients des difficultés de l’entreprise à gérer l’état de ses véhicules, les dirigeants ont embauché un inspecteur chargé de veiller à la conformité de l’ensemble du parc.

Elle doit également respecter diverses conditions imposées par la CTQ, comme la transmission des fiches d’entretien préventif tous les trois mois pour tous ses véhicules et son calendrier d’entretien préventif jusqu’en juillet 2026.

Selon l’avocate Marie-Andrée Gagnon-Cloutier du cabinet de la présidente de la commission, le Groupe Verville a « respecté chacune des mesures imposées par la CTQ depuis que la décision a été rendue ». Il s’agissait également de la première infraction au dossier de l’entreprise.

– With the collaboration of Jean-François Racine and TVA Nouvelles