Vieillissement de la population, hausse des coûts et des salaires, « les dépenses de santé augmentent deux à trois fois plus vite que la richesse nationale », rappelle le président de la Mutualité Éric Chenut.
« Une augmentation qui suit les dépenses de santé assumées par les mutuelles »: la Mutualité française, qui représente près de 500 mutuelles en France (19,9 millions de personnes couvertes), a confirmé mercredi la hausse annoncée du coût des complémentaires santé en 2025.
Une hausse « inévitable » de + 6 %, soit + 5,3 % en moyenne pour un contrat individuel, et + 7,3 % pour les contrats collectifs. « Nous comprenons que les gens s’interrogent sur cette augmentation mais elle est au niveau strictement nécessaire pour maintenir la protection de tous » » précise le président de la Mutualité, Éric Chenut, dans un communiqué.
Vieillissement de la population, maladies chroniques, nouveaux défis en matière de prévention, hausse des coûts… les raisons de la hausse
Vieillissement de la population, augmentation des maladies chroniques, augmentation légitime des tarifs des professionnels de santé… « Les dépenses de santé augmentent deux à trois fois plus vite que la richesse nationale »et « les mutuelles adaptent leurs cotisations pour continuer à protéger la santé des personnes avec responsabilité, solidarité et équité, l’augmentation des cotisations a été décidée en assemblée générale en ce qui concerne les dépenses, et les transferts de charges », affirme la Mutualité française, chiffres à l’appui.
Pour les dépenses : le nombre de personnes de plus de 65 ans a augmenté de + 26 % en dix ans, 30 % de la population souffre d’une maladie chronique, la consultation chez le médecin généraliste a augmenté de + 5 euros depuis octobre 2023.
2025 devrait également être “une année exceptionnelle, avec un appel au transfert des charges incluses dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale”,rappelle la Mutualité.
Si le PLFSS est tombé, l’avenir reste incertain. Il force « les mutuelles sans but lucratif pour régulariser les cotisations ».
Selon une enquête de la Drees, également publiée le 18 décembre, pour 100 euros de cotisations santé collectées, 81 euros sont remboursés aux adhérents.
Quel impact sur le budget mensuel ?
Une hausse moyenne de +6%, ça veut dire quoi ? “En moyenne, la majoration sera d’environ 4 euros par mois et par personne” détaille la Mutualité française.
Une fuite en avant qui n’en finit plus ?
La hausse des cotisations, qui s’est accélérée depuis trois ans, est-elle une fuite en avant ? En tout cas, il n’est pas envisageable de le voir s’arrêter, explique la Mutualité française, qui rapporte « de nouvelles dépenses de santé à venir dans les années à venir ».
Elle envisage également de poursuivre le « augmentation des prix des soins et traitements plus chers »: +1,6 billion d’euros.
La prévention aussi, avec « financer les examens bucco-dentaires pour les moins de 25 ans et le traitement préventif de la bronchiolite ».
L’étude de la Drees, qui s’achève en 2023, avec déjà une hausse de +6%, rapporte le « le taux d’augmentation des cotisations santé le plus élevé depuis 2012 ».Ce qui n’a pas empêché « Les organismes complémentaires seront déficitaires en 2023 ».
La France, une exception ?
« Les systèmes sont très différents, il est difficile de comparer le coût des mutuelles »explique la Mutualité, qui a du mal à établir une comparaison avec nos voisins européens.
En revanche, elle précise que « le reste des dépenses de santé après prise en charge par l’assurance maladie obligatoire et l’assurance maladie complémentaire est d’environ 7 % »C’est « le deuxième niveau le plus bas parmi les pays de l’OCDE ».
Ce qui ne veut pas dire grand chose individuellement : “Le coût restant à payer pour un patient atteint d’une maladie de longue durée est en moyenne de 840 euros”précise la Mutualité française, et « Plus de 10 millions de personnes ont bénéficié d’équipements sans avoir à débourser de leur poche ».
Related News :