CeuxEntretien avant la scène –
Dany Boon est-il un clown ?
Sept ans après sa dernière prestation solo, l’acteur revient avec “Le clown n’est pas un métier”. Pour admirer son nez rouge, rendez-vous le 11 mars à la Genève Arena.
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- Dany Boon revient seul sur scène sept ans après son précédent spectacle.
- « Le clown n’est pas un métier » joue à la Genève Arena le 11 mars 2025.
- Enfant, le comédien Ch’ti rêvait de monter sur scène.
- Issu d’un milieu modeste, il étudie d’abord les arts graphiques avant de se consacrer à sa carrière d’humoriste.
Parmi les stars du cinéma français, on demande le clown. Un « zouave », une « andouille », disaient ses professeurs. Adolescent, ses bulletins scolaires le sermonnaient noir sur blanc : « Le clown n’est pas un métier ! » Près d’un demi-siècle s’est écoulé, c’est un titre parfait pour un spectacle qui fait rire. Voici Dany Boon, 58 ans, bombardé en clown en chef à l’occasion de son retour en solo sur scène, sept ans après « Dany de Boon des Hauts-De-France ». Réalisé par l’inaltérable Isabelle Nanty. Dès janvier sur la route, visite des Arènes de Genève sur 11 mars.
Dring. Bonjour Dany. Aimez-vous les clowns? Depuis quand? Est-ce que ça s’apprend ? Et surtout : le clown est-il un métier difficile ? Il prit sa petite voix douce, son discours empreint de ch’tijamais tonitruant, toujours vif. L’acteur le mieux payé du nord de la France protège peut-être ses millions, mais l’enfant d’un prolétaire reste un garçon adorable. Et c’est certainement ce qui lui vaut encore le soutien d’un large public. Un exemple de son propre style ? On demande à Dany Boon s’il se souvient de son plus beau cadeau de Noël. Sa réponse : « Enfant, j’ai gagné un costume de cosmonaute lors d’une tombola Prisunic dans laquelle j’ai failli m’étouffer. Aujourd’hui, je suis claustrophobe.
Le rire et l’absurde
“J’ai toujours eu la certitude que ma vie se passait sur scène, que je devais faire rire les gens.” Il est issu d’une famille « modeste » comme il le dit, d’un père camionneur, d’une mère femme de ménage. Ahmed est né en Kabylie. Danièle a grandi à Armentières. Leur fils Daniel Farid Hamidou aimerait changer le monde, parfois. « Un jour, j’ai écrit une lettre pour le Théâtre de Lille, que je n’ai jamais osé envoyer. Je m’imaginais gravir les échelons du théâtre, en commençant par être balayeur.
Nous visons le cahier de l’élève. Pas brillant. Sur le bureau, nous repérons un livre. Dany Boon avide de littérature ? Voir… « Dans les livres français, il y avait deux croquis de Raymond Devos. C’est justement en les lisant que j’ai réalisé qu’on pouvait rire et faire l’absurde. Et qu’on puisse rester gentil, sans tomber dans la vulgarité. L’absurde c’est génial, c’est intemporel, on peut toujours en rire.
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Raymond Dévos. S’il y a un « clown » qui a grandement inspiré Dany Boon, c’est bien lui, ce parangon du non-sens et de la dérision disparu en 2006. « Puisqu’on m’a demandé de faire un discours, je vous fais savoir tout de suite que je vais parler sans rien dire… ». « J’étais très proche de lui, témoigne Dany Boon. Un jour qu’il devait jouer à Morges-sous-Rire, Raymond, malade, me demanda de le remplacer. Durant la soirée, je lui ai quand même demandé de monter sur scène. Il a fait quarante minutes de show !
Retour à l’école. A l’affiche de son nouveau solo, Dany Boon n’est pas encore Dany Boon, mais ce jeune garçon souriant qui rêve d’une carrière sur scène. « Le clown n’est pas un métier » aurait failli être appelé « Peut faire mieux ». Encore une de ces petites phrases tueuses qui épinglent un écolier sur toi comme un insecte dans une boîte. «Je trouve cela pervers. Ceci ne s’adresse pas à vous, mais aux parents. Vous rapportez votre cahier en vous dirigeant vers l’échafaud. Comme si un patron vous demandait d’apporter un mot à votre femme.
“Tu vas finir à la rue !”
D’Armentières, Dany Boon est parti “très vite”. Il a 14 ans et vient de réussir le concours d’entrée à l’école d’art Saint-Luc de Tournai, en Belgique voisine. « J’ai trouvé ma vie dans le dessin. Et de l’humour. En faisant le clown, pourrait-on dire. « Mes parents étaient inquiets. Ils m’ont prévenu : tu ne te rends pas compte, tu vas finir à la rue ! Mes professeurs d’art me disaient : fais ce que tu aimes, fais en sorte d’être heureux, même si le public reste intime.
Il avait 16 ans, écrit son premier spectacle, signe son premier contrat. Ce sera une vie dans la rue, en fait, à faire du mime, à jouer de la guitare. “Je jouais dans des centres commerciaux, j’étais le guide automatisé.” Surtout, Dany Boon, aimait déjà les histoires, et mangeait de tout : « Au théâtre ce soir », la série télé de Pierre Sabbagh, le cinéma aussi, la comédie américaine de préférence, Billy Wilder, Frank Capra, l’acteur, le réalisateur britannique Peter Sellers, le réalisateur Jacques Tati. du côté français. L’absurde, toujours.
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Soyez un clown, alors ! « Oui, j’aime ça, j’aime faire rire avec le corps, avec les instruments de musique. Et puis, c’est une passion. C’est beaucoup de travail, sans impression de travail… Avec Isabelle Nanty, nous avons travaillé tout l’été dans un théâtre près de Paris, nous travaillerons encore en janvier avant la première.
Dany Boon nous parlera encore de « l’instinct » qui l’anime sur scène, des émotions d’enfance encore bien présentes. « Ces émotions, dit-il, ressenties lorsque je faisais rire ma mère si elle ne se sentait pas bien… ». Réparer avec humour, l’idée lui plaît. « Il y a un bonheur immense quand on fait rire les gens dans la vraie vie, devant les gens. J’ai toujours eu ça. Pour le reste, j’ai une vie normale, je fais mes courses, j’emmène les enfants au cinéma. Et si je voyage avec une compagnie low-cost, la seule différence, c’est que je prends des photos de tout l’avion.
Dany Boon, « Le clown n’est pas un métier », 11 mars 2025, Arena, Genève. Infos : livemusic.ch
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