l’essentiel
Quand le bâtiment s’en va, tout s’en va ! Mais lorsque le bâtiment ne fonctionne plus, la FBTP du Lot tire la sonnette d’alarme et appelle à une relance des investissements, pour éviter une catastrophe économique en 2025/2026.
« La crise nationale qui s’annonce dans le secteur du bâtiment sera très forte avec des répercussions partout », prévient Eric Grenier, président de la FBTP du Lot. Dans le contexte actuel, le secteur anticipe un impact dans le Lot, comme cela a rarement été le cas ces dernières années.
Fin du prêt à taux zéro, limitation des terrains à bâtir avec artificialisation foncière nette nulle (ZAN), inflation des matériaux et des coûts de construction ou encore durcissement des normes sur les bâtiments… « La combinaison donne des sueurs froides aux gestionnaires d’immeubles, aux entreprises et artisans lotois qui pointent du doigt l’absence d’une véritable politique de logement et de réhabilitation.
« Il faut comprendre que lorsque rien n’est favorable aux primo-accédants, c’est tout le cercle vertueux de la construction qui s’effondre derrière lui. Les primo-accédants ont un effet de levier en quittant le logement locatif pour investir dans une maison, toute une dynamique sociale s’enclenche avec eux », explique Eric Grenier. Et pour l’instant, tout est au point mort.
L’impact d’une baisse des investissements et des commandes publiques
Dans le même -, la FBTP46 constate une baisse de la commande publique. Pour Mathieu Montagnac, son 1er vice-président : « Les investissements des collectivités territoriales du Lot peuvent représenter jusqu’à 80 % de l’activité du secteur. En 2024, le déclin a été brutal. Depuis trois mois, il n’y a plus d’appel d’offres et dans 6 mois, nous n’aurons plus de travaux.
40 % de faillites d’entreprises en plus en 2024 qu’en 2023
Pour s’en convaincre, il suffit de regarder quelques chiffres listés par Jean-Philippe Battut, co-président du syndicat professionnel lotois : « En 2024, nous enregistrerons 40 % d’entreprises du secteur de la construction qui déposent le bilan, en comparaison de l’année 2023. . C’est énorme ! Même la crise de 2008 ne nous a pas beaucoup touchés.»
Tout le monde rappelle que depuis 6 à 8 mois, l’activité de construction ralentit dans le Lot. « Les aides de l’État à France Relance ont maintenu artificiellement les investissements, et donc les marchés. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Arrêter d’investir est la dernière chose à faire. On comprend que les collectivités manquent de financements, mais elles ont des coûts de fonctionnement exorbitants. Regardez le conseil départemental de la Haute Garonne qui prévoit de supprimer 500 postes (NDLR : sur 7 200 agents)», compare Mathieu Montagnac.
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Un cri d’avertissement est lancé par la FBTP46, par la voix de son vice-président TP, Fabrice Brousse : « Nos élus doivent prendre conscience de cette situation catastrophique. Dans le Lot, nous employons 2 645 personnes dans le bâtiment et près d’un millier dans les travaux publics. Nous sommes en train d’arrêter les contrats d’intérim. Avant, on ne trouvait pas de personnel, aujourd’hui ce sont les agences d’intérim qui peuvent nous aider. redémarrage”.
Tous prônent le bon sens et font appel à la raison. « Sur les marchés publics, il est bon de rappeler à nos élus du Lot que c’est le plus offrant qui peut aujourd’hui s’affirmer (NDLR : en tenant compte de la qualité et du prix) et non plus le moins offrant. (prix le plus bas) pour sélectionner les entreprises et que cela vaut la peine de faire travailler nos entreprises locales.
En attendant, ils espèrent que le gouvernement de François Bayrou reprendra rapidement les annonces de l’ancien Premier ministre Barnier sur la relance et la simplification de Ma Prime Rénove, l’assouplissement de la ZAN, le prêt à taux zéro, etc.
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