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Qu’est-ce que le HFC-125, cette substance en augmentation rapide dans l’air repérée par les satellites

Nous polluons de plus en plus notre environnement et épuisons nos ressources à grande vitesse : activités industrielles, agriculture intensive, consommation de masse, explosion des technologies énergivores comme l’IA, production d’énergie, etc. D’autre part, la surveillance de la pollution et notamment composés atmosphériques n’a jamais été aussi précis qu’aujourd’hui.

Les données collectées par l’outil ACE-FTS (Atmospheric Chemistry Experiment – ​​Fourier Transform Spectrometer) embarqué à bord du satellite SCISAT permettent désormais d’observer finement la présence de substances auparavant difficiles à quantifier dans les couches supérieures de notre atmosphère. Parmi eux, Le HFC-125 occupe une place particulière qui mérite toute notre attention.

HFC-125, persona non grata de notre atmosphère

Le HFC-125 ou hydrofluorocarbone 125 (formule chimique : C2HF5) possède des propriétés thermodynamiques exceptionnelles qui en font un agent particulièrement préoccupant dans le contexte du réchauffement climatique. C’est un gaz à effet de serre avec un potentiel de réchauffement climatique (PRG) absolument vertigineux. Son rapport atteint 3 500:1 par rapport au dioxyde de carbone sur une échelle de - d’un siècle. Cela signifie que pour la même quantité de gaz rejetée dans l’atmosphère, le HFC-125 contribuera à piéger 3 500 fois plus de chaleur que le CO.2.

Cette molécule organique fluorée, synthétisée en laboratoire dans les années 1990, a été développée pour remplacer les chlorofluorocarbures (CFC) et les hydrochlorofluorocarbures (HCFC), composés dont l’interdiction progressive a été nécessaire en raison de leur action destructrice sur la couche d’ozone stratosphérique.

Sa stabilité chimique et ses remarquables propriétés thermiques – notamment sa capacité à absorber le rayonnement infrarouge et son point d’ébullition optimal de -48,1° C – en a rapidement fait un composé de choix pour les applications industrielles. On le retrouve ainsi massivement comme fluide caloporteur dans les systèmes de climatisation, comme agent réfrigérant dans les circuits de refroidissement, et comme agent extincteur dans les dispositifs de lutte contre l’incendie, notamment dans les zones à risque électrique où l’utilisation de l’eau est interdite.

Progression exponentielle documentée depuis l’espace

Des chercheurs de l’Université de Waterloo, mandatés par l’Agence spatiale canadienne, ont exploité les capacités du spectromètre ACE-FTS pour quantifier la répartition de ce composé entre 11 et 25 km d’altitude. Cette zone, à la frontière entre la haute troposphère et la basse stratosphère, n’avait jamais fait l’objet de telles mesures auparavant.

Les résultats sont clairs : en l’espace de deux décennies, les concentrations ont été multipliées par dixportée par une industrialisation galopante et la démocratisation des technologies de refroidissement, en particulier dans les économies émergentes. Parmi ceux-ci : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine (BRICS) et le Mexique, l’Indonésie, le Nigeria et la Turquie (MINT) comptent parmi les plus importants.

La persistance atmosphérique du HFC-125 amplifie la gravité de la situation. Sa capacité à piéger durablement la chaleur, combinée à sa longue durée de vie dans l’atmosphère, en fait, un acteur malheureusement central du changement climatique. Face à ce constat, la communauté internationale a intégré ce composé dans l’amendement de Kigali au Protocole de Montréal, visant à restreindre progressivement sa production et son utilisation.

Preuve que le CO2 est loin être notre seul ennemi dans l’atmosphère, et que d’autres gaz, moins connus du public, sont tout aussi dangereux. Les perfluorocarbures (PFC) et l’hexafluorure de soufre (SF6) utilisés dans l’industrie électronique, ou encore le protoxyde d’azote (N2O), produits par l’industrie et l’agriculture, font également partie de cette liste.

  • Le HFC-125, utilisé dans la climatisation et les systèmes industriels, est un gaz à effet de serre extrêmement puissant.
  • Sa concentration dans l’atmosphère a explosé en 20 ans, notamment dans les pays à forte croissance économique.
  • Avec sa longue durée de vie, il contribue fortement au changement climatique, malgré les tentatives de régulation internationale.

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