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la métropole du Grand Paris accorde de nouvelles dérogations aux véhicules les plus polluants

Les véhicules classés Crit’Air 3, interdits au sein de la Zone de Basses Emissions à partir de 2025, pourront enfin circuler librement dans la ZFE 139 jours par an.

Les véhicules les plus polluants, bientôt interdits de circulation dans la Zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris, pourront déroger aux restrictions 24 jours sur 24 et seront exemptés de contrôle pendant un an, a annoncé lundi la métropole. , qui a regretté le désengagement de l’Etat de ce système. A partir du 1er janvier 2025, les automobilistes titulaires d’un véhicule Crit’Air 3 (certificat de qualité de l’air), c’est-à-dire les véhicules diesel immatriculés avant 2011 et les voitures essence avant 2006, pourront bénéficier d’un “Pass 24 heures” pendant 24 jours pour circuler librement dans la ZFE, en plus des week-ends, soit 139 jours au total. Plus de 420 000 véhicules sont concernés par ces nouvelles restrictions, déjà appliquées aux vignettes Crit’Air 4 et 5.

La ZFE regroupe une grande partie du Grand Paris : 77 communes sur les 131 que compte la métropole, dans le périmètre formé par l’autoroute A86, du lundi au vendredi de 8h00 à 20h00. Vingt-deux catégories socioprofessionnelles seront pourront également y circuler librement, comme les véhicules approvisionnant les marchés, les déménageurs, les équipes de cinéma ou les ouvriers travaillant à des horaires irréguliers. Les véhicules des associations d’intérêt général, ainsi que les véhicules prioritaires (pompiers, police, SAMU…), ne sont pas non plus concernés. Tous les véhicules Crit’Air 3 seront également dispensés de contrôle pendant un an, pour une durée « phase pédagogique » où les maires devront distribuer un livret aux automobilistes, a annoncé Patrick Ollier, le président de la Métropole du Grand Paris (MGP).

Devant les élus réunis au Conseil Métropolitain, il s’est dit « extrêmement déçu » que les contrôles automatisés, que l’Etat est chargé de mettre en place, n’auront lieu qu’en 2026. En l’absence de contrôles, la ZFE risque d’être seulement “virtuel”a regretté auprès de l’AFP Sylvain Raifaud, co-président du groupe écologique, social et citoyen de la MGP. “C’est une pensée magique.”a commenté Emmanuel Grégoire, président du groupe socialiste, écologiste et républicain de la métropole.

Paris et Lyon au-dessus des seuils de pollution

Les élus métropolitains ont également fustigé la récente décision du gouvernement de supprimer l’aide à la reconversion que la métropole complétait jusqu’ici, une mesure considérée comme “antisocial” par le conseiller environnemental David Belliard. Cette aide diminuera de « 22 000 euros pour l’achat d’un véhicule neuf à 10 000 euros »a déploré Patrick Ollier, demandant au gouvernement de « Revoir votre feuille de route ». « Plus de 90 % des aides de la Métropole ont bénéficié aux ménages les plus pauvres »a-t-il soutenu début décembre, mettant en garde contre le risque de « affaiblir l’acceptabilité sociale » de ZFE. « C’est un niveau de désengagement de l’État qui est choquant. Il rejette la responsabilité des ZFE sur les collectivités alors même qu’il a été condamné à deux reprises (en 2021, ndlr) pour son inaction sur la question de la qualité de l’air.protesta Sylvain Raifaud.

Douze grandes villes françaises ont déjà mis en place une ZFE. Seules les métropoles parisiennes et lyonnaises sont obligées de limiter la circulation des véhicules Crit’Air 3 à partir du 1er janvier car ils dépassent les seuils de pollution pour deux types de polluants (particules fines et dioxyde d’azote). A Lyon, où un maximum de 52 jours de dérogation seront accordés par an pour les voitures Crit’Air, les travailleurs travaillant en horaires décalés seront exemptés de l’interdiction de circuler pour les véhicules Crit’Air 3 dans la ZFE, a indiqué le président écologiste de la ZFE. le lundi. Grand Lyon, Bruno Bernard, lors d’un conseil métropolitain. Le dispositif ZFE, encadré par la loi climat et résilience de 2019, vise à réduire la pollution de l’air et ses effets sur la santé. Quelques « 4 970 décès prématurés par an dans la Métropole du Grand Paris pourraient être évités si les recommandations de l’OMS étaient respectées »selon la consultation publique lancée par la MGP.

 
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