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Avant l’annonce du prochain gouvernement, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau reste omniprésent

Le nouveau Premier ministre François Bayrou consulte les forces politiques ce lundi et mardi pour tenter d’obtenir une majorité avant de former son gouvernement. Bruno Retailleau en fera-t-il partie ? Actualité oblige, le locataire de Beauvau est sur tous les fronts.

Publié le 16/12/2024 08:04

Mis à jour le 16/12/2024 08:13

- de lecture : 3min

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Bruno Retailleau lors d’une conférence de presse sur la situation à Mayotte samedi 14 décembre avec à sa gauche le nouveau Premier ministre François Bayrou. (YOAN VALAT/EPA)

Dans le quotidien de Bruno Retailleau, la censure n’a presque rien changé. Réunion sur la crise migratoire à Londres, réception du Pape en Corse et cyclone à Mayotte. Le ministre de l’Intérieur – qui a démissionné – est l’un des seuls encore sur le pont, en raison de l’actualité. Utile pour se montrer indispensable lorsque sa propre position est en jeu, et lorsque le nouveau chef du gouvernement multiplie les contacts pour constituer sa prochaine équipe. A sa sortie d’une cellule de crise à Mayotte, samedi 14 décembre, le nouveau Premier ministre a même cédé sa place lors d’un point presse. Une scène qui attire l’attention où l’on voit François Bayrou, comme agacé de ne pas être interrogé sur le sujet, quitter la scène, laissant ses ministres en plan, renforçant, peut-être involontairement, Bruno Retailleau.

Bruno Retailleau est le premier ministre démissionnaire que François Bayrou a reçu vendredi 13 décembre, quelques heures après sa nomination, pour échanger leurs visions sur l’avenir. “C’est un bon signal, assure à franceinfo un stratège de droite,“the best gateway to Les Républicains”. Car même si les relations sont tendues entre leur patron Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, les personnalités du parti ne jurent que par ce dernier. L’influent patron du Sénat Gérard Larcher continue de pousser son nom, de même pour Michel Barnier, qu’il qualifie en privé de « constant, fidèle, efficace, du début à la fin ». L’ex-sénateur donne des couleurs à la droite selon son entourage.

Autour de lui, nous sommes convaincus que sa présence au gouvernement permet au droit de « rouvrir un canal dans le cerveau des Français »confie un de ses proches à franceinfo. Il fallait avant « on travaille comme des chiens pour avoir une interview, maintenant un simple tweet et on a dix émissions derrière ». Pour certains, la période a permis à Bruno Retailleau de marquer les esprits, notamment la distance entre le président et le Premier ministre. “Il est sorti des silences”pense un élu macroniste. Cet espace lui a permis de se donner à fond, son entourage avoue qu’il ne se donne pas “les limites habituelles d’un ministre”, que le risque de censure l’incite à «incarner les combats et prendre des risques, là-dessus il est fils de [Nicolas] Sarkozy ».

Restera-t-il à Beauvau ? Trop tôt pour le dire, son entourage reste prudent : “Nous n’en sommes qu’au début des discussions sur la ligne globale du gouvernement, si nous devons poursuivre une politique éloignée de ses convictions, elle ne restera pas”. On comprend que le ministre démissionnaire puisse renoncer à un texte sur l’immigration, mais qu’il faudra se saisir du sujet. Pour François Bayrou l’équation est périlleuse : conserver le Vendéen risque de lui faire perdre la gauche, mais sans lui, ce serait devoir se passer de la droite.

 
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