Une nouvelle escalade entre Alger et Paris intervient dans la crise datant de juillet dernier, après la reconnaissance par la France de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et alors que l’affaire Boualem Sansal empoisonne le climat entre les deux pays. Ce dimanche 15 décembre, plusieurs médias, dont le quotidien gouvernemental El Moudjahid, ont annoncé la convocation, la semaine dernière, de l’ambassadeur de France, Stéphane Romatet, par le ministère algérien des Affaires étrangères.
Une « tentative d’introduction de grandes quantités d’armes »
La convocation est liée, selon ces médias, à la diffusion, il y a une semaine, par les chaînes de télévision d’État, du témoignage d’un Algérien, ex-membre de l’organisation État islamique, qui aurait été recruté par un officier de la DGSE opérant à Alger. pour notamment « créer un groupe terroriste à Alger » et « déstabiliser le pays ». La diplomatie algérienne aurait également reproché à l’ambassadeur « une tentative d’introduire d’importantes quantités d’armes et de munitions en Algérie via le port de Béjaïa, en provenance du port de Marseille en France », selon le quotidien El Khabar.
Armement qui était destiné, selon ces médias, au Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK, déclaré « entité terroriste » par Alger). Les Affaires étrangères algériennes auraient également critiqué l’ambassadeur pour avoir tenu « des réunions réunissant, autour de diplomates français de divers grades, principalement des agents consulaires relevant de la DGSE, des personnes connues pour leur hostilité déclarée et permanente à l’égard des institutions algériennes ».
«Campagnes de diffamation et de désinformation»
« Les autorités algériennes ont tenu à inscrire [à l’ambassadeur] les récentes campagnes de dénigrement et de désinformation menées contre notre pays depuis le sol et le territoire français », précise El Moudjahid, faisant référence à la campagne de solidarité menée en France avec l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Campagne « d’une virulence sans précédent par son intensité répétée et coordonnée par les milieux de l’extrême droite française », à tel point qu’Alger se dit aujourd’hui fondé à la considérer comme « en lien direct et étroit avec certaines sphères du pouvoir français ».
“La patience algérienne a des limites qui, dans ce cas-ci, ont été dépassées, notre pays se donnant donc pleinement le droit de répondre dans l’urgence, avec intensité et gradation, à ces actes et actions agressifs, malveillants et qui n’ont pas trop duré”, a déclaré une « Source » à ces médias.
Jean-Noël Barrot, le ministre français (démissionnaire) des Affaires étrangères, a dénoncé dimanche sur France Inter des « accusations infondées ».
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