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la Cour Constitutionnelle entame l’examen de la destitution du président déchu

Corée du Sud : la Cour constitutionnelle entame l’examen en impeachment du président déchu

La Cour constitutionnelle sud-coréenne tiendra sa première réunion lundi pour discuter du calendrier de la procédure de destitution contre Yoon Suk Yeol, le président évincé par le Parlement pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale.

La Cour constitutionnelle a environ six mois pour se prononcer sur la validité de cette motion adoptée samedi soir par les députés, qui ont ainsi suspendu le leader impopulaire et sanctionné la brève loi martiale de la nuit du 3 au 4 décembre qui avait stupéfié le pays et précipité c’est l’automne.

S’il est confirmé, M. Yoon sera évincé et une élection présidentielle devra avoir lieu dans les deux mois. Le gagnant sera investi le lendemain du résultat, sans la période de transition habituelle.

Durant cette période, qui durera jusqu’à huit mois, le Premier ministre Han Duck-soo exercera les fonctions de ministre par intérim. Dans ses premiers mots en tant que leader intérimaire, il s’est engagé à faire tout son possible pour assurer un « gouvernement stable ».

Le président de la Cour, Moon Hyung-bae, a promis une « procédure rapide et équitable » immédiatement après le vote.

La Cour constitutionnelle compte normalement neuf juges, mais trois d’entre eux ont pris leur retraite en octobre sans être remplacés, en raison de l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays.

Si six voix sont nécessaires pour ratifier une destitution, une décision unanime sera nécessaire pour destituer Yoon Suk Yeol.

Mais selon la plupart des experts, l’issue du scrutin ne fait guère de doute, tant les violations de la Constitution et de la loi alléguées par M. Yoon sont flagrantes.

Le chef de l’opposition Lee Jae-myung a déclaré dimanche qu’une décision rapide était “le seul moyen de limiter les troubles nationaux et d’alléger les souffrances du peuple”.

Star politique impliquée dans des affaires qui pourraient lui coûter son éligibilité, Lee fait figure de favori parmi les analystes en cas de nouvelles élections. En 2022, il a perdu face à M. Yoon avec la plus faible marge de l’histoire de la Corée du Sud.

Lee Jae-myung a été reconnu coupable en novembre de violation des lois électorales, mais le verdict a été suspendu. S’il est reconnu coupable, il ne pourra plus comparaître.

S’il était toutefois élu avant la décision, les débats seraient arrêtés, en raison de l’immunité présidentielle.

– Enquête pour « rébellion » –

Yoon Suk Yeol a stupéfié le pays en déclarant à la surprise générale la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement pour le museler, avant de reculer six heures plus tard sous la pression de l’Assemblée nationale et des manifestants.

Le chef du Parti du pouvoir du peuple (PPP), Han Dong-hoon, a annoncé sa démission lors d’une conférence de presse lundi, présentant ses « sincères excuses à tous ceux qui ont souffert sous la loi martiale ».

M. Han avait publiquement soutenu la motion de destitution. “Je ne regrette toujours pas” son adoption, a-t-il assuré.

L’impopulaire dirigeant déchu, 63 ans, fait désormais l’objet d’une enquête pour « rébellion », un crime théoriquement passible de la peine de mort, et n’est plus autorisé à quitter le pays.

L’ancien procureur vedette a « refusé » de comparaître devant le tribunal dimanche, les procureurs ayant annoncé qu’ils le convoqueraient une seconde fois.

Si la destitution est confirmée, il deviendrait le deuxième président sud-coréen officiellement démis de ses fonctions, après Park Geun-hye en 2017.

Pour Mme Park, accusée de corruption, la Cour a ratifié la décision du Parlement 92 jours après son vote.

Il existe cependant un précédent inverse. En mars 2004, les parlementaires ont également adopté une motion de destitution contre Roh Moo-hyun, mais elle a été invalidée deux mois plus tard par la Cour constitutionnelle.

La Corée du Nord, qui a atténué ses réactions depuis le début des troubles dans le pays voisin, a qualifié lundi Yoon Suk Yeol de “chef de la rébellion”, selon l’agence de presse officielle KCNA.

Comme d’habitude, M. Yoon a également été qualifié de « marionnette » par les médias d’État nord-coréens, qui le considèrent comme sous contrôle américain.

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