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le troisième Premier ministre du Sud-Ouest

En rejoignant Matignon, François Bayrou devient le troisième Premier ministre issu du Sud-Ouest et de l’ex-Aquitaine, après Jacques Chaban-Delmas (1969-1972) et Alain Juppé (1995-1997), tous deux maires de Bordeaux, la capitale régionale. En élargissant rétrospectivement les frontières de la région à l’actuelle Nouvelle-Aquitaine, on y ajoutera le Corrézien Jacques Chirac (1974-1976 et 1986-1988) ainsi que celui qui fut son chef du gouvernement de 2002 à 2005, le Poitevin Jean- Pierre Raffarin.


Jacques Chirac, Jacques Chaban-Delmas et Alain Juppé, ici lors de la campagne présidentielle de 1995.

C. VIOUJARD/ARCHIVES SO

Reste que le Béarnais, si l’on met de côté sa carrière de chef de parti du CDS (Centre des sociaux-démocrates) au MoDem et son mandat de député européen de juillet 1999 à juin 2002, est le seul à afficher une telle appartenance locale. ses racines électorales comme ses racines. Né à Bordères (64) dans une famille d’agriculteurs, le futur professeur agrégé de lettres classiques a toujours été élu sur son territoire natal. Que ce soit comme conseiller général de 1982 à 2008 avec la présidence du Département de 1992 à 2001 ; comme député, élu une première fois en 1986 et battu en 2012 par la socialiste Nathalie Chabanne, alors qu’il avait voté pour François Hollande contre Nicolas Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle ; et bien sûr en tant qu’élu palois en 1989 après avoir affronté le maire PS André Labarrère, puis devenu maire en 2014 puis de nouveau en 2020.

Son lointain prédécesseur à Matignon, Jacques Chaban-Delmas, n’avait d’autre lien avec la région que son nom de résistant, emprunté au château de Chaban en Dordogne. Et il n’a atterri à Bordeaux que parce qu’il cherchait une base électorale. Il avait le nez creux puisqu’il séjourna au Palais-Rohan de 1947 à 1995.

Ministre de Juppé

Son successeur, Alain Juppé, est certes né à Mont-de-Marsan et y a étudié jusqu’à son baccalauréat avant de s’exiler sur les bords de Seine pour l’ENA et la Normale Sup. Après une malheureuse tentative électorale dans sa ville natale, il effectue ensuite sa carrière professionnelle et politique à Paris, auprès de Jacques Chirac qui n’hésite pas une minute à le nommer à Matignon jusqu’à la dissolution ratée de 1997. Un de ses ministres , chargé de l’Éducation nationale, s’appelait François Bayrou.

La promotion de Chaban à Matignon par Georges Pompidou fut moins fluide et moins cordiale. Les deux hommes ne se ressemblaient pas et s’aimaient encore moins, mais le président n’avait guère le choix. Le chef de l’Etat manque de s’étouffer lorsqu’il entend son Premier ministre promettre une Société Nouvelle, le nom de son projet politique, lors de son discours de politique générale. Un discours qui, en revanche, inspire encore aujourd’hui les politiques, dont François Bayrou.

La relation entre Bayrou et Macron devrait être à mi-chemin entre les deux précédentes. Entre eux, une complicité qui n’exclut ni agacement ni chicane ainsi que la méfiance d’un président envers un Premier ministre du vieux monde qui n’a pas attendu son élection. Mais Pompidou avait cette large majorité, celle que Macron n’a plus depuis 2022. Cela change tout.

 
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