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Entrée en vigueur chaotique du congé fiscal : les entreprises doivent continuer à facturer la TPS

L’entrée en vigueur du congé de la TPS sur de nombreux produits cause beaucoup de maux de tête aux commerçants québécois, qui n’ont été compensés jusqu’à présent que par un timide enthousiasme de la part des clients.

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« Ce matin, rien ne va ! » » s’impatiente Martin Guimond, propriétaire de la brasserie artisanale Saint-Bock, située sur la rue Saint-Denis à Montréal.

Au passage de JournalM. Guimond a constaté que malgré la visite d’un technicien de son entreprise de point de vente la veille du congé TPS, son système facturait toujours cette taxe, faisant l’objet d’une exonération sur de nombreux produits, dont la bière, à compter de samedi.

La mesure du gouvernement fédéral, qui pourrait coûter jusqu’à 2,7 milliards de dollars à l’État, prendra fin le 15 février. Elle est accueillie froidement par la plupart des commerçants rencontrés. La Revuequi tentent de s’y retrouver dans une liste de produits concernés que beaucoup jugent incohérente, allant des consoles de jeux vidéo aux repas au restaurant, en passant par les sapins de Noël, les journaux mais pas certains magazines.

Martin Guimond a également montré à notre représentant comment un shooter peut être taxé, mais ne plus l’être lorsqu’il est ajouté à une boisson gazeuse.

« Pour acheter des voix »

Même la chaîne Métro semblait incapable de suivre cette liste à la lettre. Au passage de Journal Samedi, un commerçant Métro du Plateau-Mont-Royal n’a pas perçu de TPS sur une bière double IPA à 8 % d’alcool, même si une limite de 7 % a été fixée par le gouvernement fédéral pour les boissons alcoolisées.

«Je pense que Trudeau est un cow-boy. Il l’a fait pour son propre bénéfice, afin d’acheter des voix sans penser à nous tous. Il s’en fiche», s’insurge Peter Sergakis, président du Syndicat des propriétaires de bars du Québec et propriétaire de 30 restaurants et bars.


Peter Sergakis, président du Syndicat des Barreaux Tenanciers du Québec.

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

« Nous avons du mal car avec nos anciennes caisses, il faut 3 heures pour faire les modifications, donc on ne peut pas le faire en un claquement de doigts à minuit. Les clients paient encore des impôts aujourd’hui et se plaignent un peu. Nous nous excusons et essayons de compenser en donnant quelques dollars ici et là», a expliqué M. Sergakis samedi après-midi.

«Imposer un congé fiscal partout aurait été plus simple parce que là, on doit tout décider», déplore Sani Verma, gérante de la Boutique Légende, dans le Vieux-Port de Montréal.


La boutique des légendes.

Photo Zoé Arcand.

Denis Robert, vice-président exécutif chez Payfacto, souligne que son entreprise a déjà reçu plus de 500 appels de clients éprouvant des problèmes. L’entreprise de point de vente estime détenir 60 % des parts de marché québécois.

«C’est vraiment un spectacle de merde [bordel]», résume M. Robert.

Certains commerçants ont toutefois pu appliquer la mesure sans tracas, comme la boutique Clément à Québec, où une employée à la caisse avait sa liste d’articles admissibles à l’exemption de taxe.

Sur les factures, les clients de ce magasin pour enfants distinguent très clairement les articles non taxés puisqu’ils sont suivis d’un x.

Faible impact sur le portefeuille

Ce congé fiscal est-il perçu comme une aide précieuse par les consommateurs ? Au Québec, certains avaient complètement oublié son existence.

«J’avais oublié qu’il y avait ça. […] Comme je n’ai pas beaucoup de - pour cuisiner, je pourrais en commander davantage», a déclaré Shirine Gauvin, une étudiante dépassée par la fin de séance rencontrée dans un café de la rue Saint-Joseph.

Myriam Côté, mère de deux enfants qui faisait ses courses chez Babies’R’Us, a raconté avoir attendu quelques jours pour que ses achats lui coûtent un peu moins cher.

« Ce n’est pas une grosse somme que nous économisons, mais tant que nous y sommes allés jeudi, nous avons attendu samedi », a-t-elle déclaré.


Les Babies « R »us des Galeries de la Capitales, à Québec.

Louis Deschênes

M. Sergakis ne voit pas actuellement plus de clients venir au restaurant pour profiter d’une facture moins élevée.

« C’est tellement compliqué, même pour le client, que les alcools à moins de 7 % seulement soient exonérés », souligne-t-il.

 
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