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Les Etats-Unis en contact « direct » avec les rebelles islamistes

(Damas) Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré samedi que son pays avait établi des “contacts directs” avec Hayat Tahrir al-Sham (HTS), le groupe islamiste à la tête de la coalition qui a pris le pouvoir en Syrie, menant à la chute du pouvoir. de Bachar al-Assad.


Publié à 12h01

Mis à jour à 12h24

La Turquie, acteur majeur du conflit en Syrie et soutien des nouvelles autorités, a également rouvert son ambassade à Damas après plus de 12 ans de fermeture.

La police de la circulation sous les nouvelles autorités a été déployée samedi dans les rues de la capitale, où les agents municipaux nettoient les routes. La plupart des commerces ont rouvert, dont le célèbre souk al-Hamidiyé, dans le vieux Damas, selon des correspondants de l’AFP sur place.

Lire ” La presse en Syrie : libre à donner le vertige »

« Il faut relancer rapidement l’activité du souk », estime Amjad Sandouq, un commerçant. « Le régime est tombé, mais l’État n’est pas tombé, Dieu merci. »

« Les Syriens eux-mêmes »

Après une offensive de 11 jours, une coalition de factions rebelles dirigée par le groupe sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a capturé une grande partie du pays aux forces gouvernementales le 8 décembre, mettant fin à un demi-siècle de pouvoir d’Assad. famille.

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PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Des rebelles islamistes radicaux de la coalition HTS se déplacent dans une camionnette à Damas, le 12 décembre.

HTS, dirigé par Abou Mohammad al-Jolani, affirme avoir rompu avec le jihadisme, mais reste classé comme « terroriste » par plusieurs capitales occidentales, dont Washington.

« Nous avons été en contact avec HTS et d’autres parties », a déclaré Blinken aux journalistes après les discussions sur la Syrie à Aqaba, en Jordanie.

Il n’a pas fourni plus de détails sur les circonstances de ces échanges, mais lorsqu’on lui a demandé si les États-Unis avaient eu un lien direct, il a répondu : « Contact direct, oui ».

M. Blinken a précisé que ce contact s’inscrivait notamment dans le cadre des efforts visant à retrouver Austin Tice, un journaliste américain kidnappé en 2012 au début de la guerre civile en Syrie.

M. Blinken terminait une tournée régionale qui l’a conduit en Turquie, en Irak et en Jordanie, pays voisins de la Syrie.

A Aqaba, M. Blinken a participé à des discussions réunissant des diplomates arabes, européens et turcs qui, selon lui, aboutiraient à une déclaration commune affirmant : « Nous sommes convenus que le processus de transition doit être dirigé et contrôlé par les Syriens eux-mêmes et parvenir à une paix inclusive et représentative. gouvernement. »

« Transition pacifique »

« Les droits de tous les Syriens, y compris ceux des minorités et des femmes, doivent être respectés. L’aide humanitaire doit parvenir aux personnes qui en ont besoin », a-t-il ajouté.

Également présent en Jordanie, Geir Pedersen, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, a appelé à œuvrer pour éviter « l’effondrement des institutions syriennes », et aux ministres des Affaires étrangères de huit pays arabes à mener une transition « pacifique ».

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PHOTO ANDREW CABALLERO-REYNOLDS FOURNIE PAR REUTERS

Geir Pedersen, envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie

Face aux inquiétudes de la communauté internationale, le nouveau premier ministre chargé de la transition jusqu’au 1est En mars, Mohammad al-Bashir, a promis cette semaine un Etat de droit et “garantissant les droits de tous”.

A Damas, la Turquie a rouvert son ambassade samedi en présence du nouveau chef de mission Burhan Koroglu, selon un journaliste de l’AFP.

La chancellerie a fermé ses portes en mars 2012, un an après le début de la guerre civile en Syrie, déclenchée par la répression des manifestations pro-démocratie, et après les appels du gouvernement turc à la démission de M. Assad.

Bombardements israéliens

Depuis 2016, la Turquie exerce une influence considérable sur le nord de la Syrie, entretenant des relations avec HTS qui a lancé son offensive contre le pouvoir depuis Idlib (nord-ouest), son fief.

« Unis, unis, unis, le peuple syrien est uni », est devenu le leitmotiv des Syriens depuis que M. Assad a fui avec sa famille en Russie.

Mais la liesse s’accompagne de la douloureuse quête des Syriens qui recherchent leurs proches disparus pendant les décennies de répression d’Assad, accusé des pires exactions.

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PHOTO BAKR ALKASEM, AGENCE FRANCE-PRESSE

Les gens recherchent leurs proches disparus grâce aux corps retrouvés samedi dans la prison de Saydnaya.

Plusieurs groupes armés et puissances internationales ont été impliqués dans la guerre en Syrie, qui a fait plus d’un demi-million de morts, poussé quelque six millions de Syriens, soit un quart de la population, à fuir et fragmenté le pays.

Le leader du HTS, Ahmad al-Chareh, Jolani de son nom de guerre, a dénoncé samedi l’incursion des troupes israéliennes dans le sud du territoire après la chute d’Assad, mais a affirmé que son pays était trop « épuisé » par la guerre. s’engager dans un nouveau conflit.

Le Hezbollah libanais a dit espérer que les nouvelles autorités ne normaliseront pas leurs relations avec Israël, ennemi juré du mouvement chiite pro-iranien. Il a en outre indiqué que son mouvement, qui acheminait notamment ses armes via la frontière syro-libanaise, ne pouvait plus s’approvisionner via la Syrie.

Israël, voisin sud de la Syrie, a mené de nouvelles frappes sur des « sites militaires de l’ancien régime » à Damas et sa banlieue, détruisant un institut scientifique et un « aéroport militaire », selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. homme (OSDH).

Les frappes ont également visé des « entrepôts de missiles balistiques » et des lance-roquettes à Qalamoun, dans la banlieue de Damas, a ajouté l’OSDH.

Ces raids visent à « détruire ce qui reste des capacités militaires de la prochaine armée syrienne », selon l’Observatoire.

 
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