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De la loi martiale à la destitution, onze jours de chaos politique en Corée du Sud

A 22H23Le président Yoon se présente pour un discours inattendu et déclare la loi martiale, sur fond de blocage budgétaire au Parlement dominé par l’opposition. L’impopulaire dirigeant de 63 ans affirme vouloir protéger le pays des « forces communistes nord-coréennes » et « éliminer les éléments hostiles à l’État ».

4 décembre

00H27

Les députés ont tenté de se réunir en urgence à l’Assemblée nationale mais l’institution a été scellée et reprise par des militaires. Les forces spéciales tentent de déloger les élus qui ont quand même réussi à pénétrer dans l’hémicycle. Le personnel parlementaire bloque leur accès avec des meubles. Des milliers de personnes se rassemblent dehors pour exiger le départ du président Yoon.

01H03

Les 190 députés présents ont voté à l’unanimité la levée de la loi martiale. Les troupes commencent à se retirer.

Chants : « Arrêtez Yoon Suk Yeol ! » multiplier.

04H29

Le président réapparaît à la télévision et abroge la loi martiale, avant de disparaître.

14H43

L’opposition annonce qu’elle va déposer une requête en destitution, tandis que certains de ses élus déposent plusieurs plaintes pour « rébellion » contre le président, ses anciens ministres de la Défense et de l’Intérieur et d’autres figures majeures de la brève loi martiale.

Lire aussi : En Corée du Sud, le Parlement destitue le président Yoon Suk Yeol

5 décembre

Le chef du Parti du pouvoir populaire (PPP) du président Yoon, Han Dong-hoon, a déclaré que son parti s’opposerait à la motion. Ce dernier n’a besoin que du soutien de huit députés du PPP pour être adopté.

La police annonce l’ouverture d’une enquête pour « rébellion », notamment contre Yoon Suk Yeol. L’ancien ministre de la Défense Kim Yong-hyun, considéré comme ayant poussé le président à imposer la loi martiale, est interdit de quitter le pays. Il avait démissionné la veille.

6 décembre

Vendredi matin, Han Dong-hoon a changé de ton et jugé que la Corée du Sud serait en « grand danger » si Yoon Suk Yeol restait au pouvoir.

Le chef des forces spéciales, Kwak Jong-geun, affirme avoir reçu l’ordre de « faire sortir » les députés rassemblés au Parlement la nuit de la loi martiale. Tardivement, le PPP réaffirme qu’il rejettera la motion.

7 décembre

10h00

Yoon Suk Yeol se ressaisit. « J’ai causé de l’anxiété et des désagréments au public. Je présente mes sincères excuses”, a-t-il déclaré, assurant qu’il ne déclarerait pas une seconde loi martiale, avant de s’incliner devant les téléspectateurs. Mais il ne démissionne pas et indique qu’il remet son avenir entre les mains du PPP.

16H00

Quelque 150 000 manifestants anti-Yoon se rassemblent devant le Parlement.

17h00

La motion de destitution doit être soumise au vote.

Peu avant 18h00presque tous les députés du PPP ont boycotté le vote et l’ont fait échouer faute de quorum.

21H30

La requête est déclarée nulle et Yoon Suk Yeol est temporairement sauvegardé.

Lire : Yoon Suk-yeol, le président impopulaire qui a conduit la Corée du Sud dans une embardée démocratique

8 décembre

Han Dong-hoon affirme que le PPP a « obtenu » la démission du président Yoon. L’ancien ministre de la Défense Kim Yong-hyun est arrêté.

9 décembre

L’opposition, qui prévoit de soumettre une deuxième motion aux voix le 14, accuse le parti au pouvoir de « deuxième coup d’État », après la loi martiale.

Il est également interdit au président Yoon de quitter le pays.

10 décembre

Mardi soir, Kim Yong-hyun a été accusé d’avoir joué un “rôle majeur dans une rébellion” et d’avoir commis “un abus de pouvoir pour entraver l’exercice de ses droits”.

11 décembre

Dans la matinée, première réaction de la Corée du Nord : le Sud est plongé dans le « chaos ».

La justice rapporte que Kim Yong-hyun a tenté de se suicider en prison.

La police tente de fouiller la présidence mais est empêchée d’accéder au bâtiment principal par la sécurité.

12 décembre

Yoon Suk Yeol prend la parole et défend sa loi martiale, assurant qu’il « se battra jusqu’à la dernière minute ». La police perquisitionne le quartier général du commandement militaire chargé de défendre la capitale Séoul.

13 décembre

Le chef de l’opposition Lee Jae-myung exhorte les députés du PPP à voter pour la motion. Sept députés du PPP déclarent qu’ils soutiendront la motion, soit un de moins que ce qui est nécessaire pour qu’elle soit adoptée.

14 décembre

Samedi en milieu de journée, les manifestations ont commencé. La police dénombre 200 000 personnes lors de la manifestation anti-Yoon devant l’Assemblée nationale et 30 000 pro-Yoon à Gwanghwamun, la place centrale de Séoul.

Vers 17h00le résultat du vote tombe : 204 élus pour la motion et 85 contre, pour trois absences et huit bulletins nuls.

Yoon Suk Yeol est suspendu, en attendant que la Cour constitutionnelle valide ou non la mise en accusation.

Devant le Parlement, des dizaines de milliers de manifestants explosent de joie. L’opposition salue une « victoire du peuple et de la démocratie ». Le Premier ministre Han Duck-soo, qui hérite de la présidence par intérim, promet de « garantir une gouvernance stable ».

 
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