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Des associations dénoncent « l’instrumentalisation » des musulmans par François Legault, qui lie camps pro-palestiniens et islamisme

François Legault a pointé du doigt vendredi les camps pro-palestiniens établis à Montréal lorsqu’il a été interrogé sur sa volonté d’interdire la prière en public. Une sortie intervenue au moment où des associations lui reprochaient d’utiliser les musulmans à des fins politiques.

«Il y a des islamistes qui tentent de prendre le contrôle, et je vais protéger les valeurs québécoises», a déclaré le premier ministre vendredi matin à l’émission Je m’ennuie le matinsur les ondes du 98,5 FM.

François Legault reiterated sil veut aller plus loin que la loi sur la laïcité de l’Etat notamment pour interdire la prière en public.

A l’animateur qui lui a fait remarquer qu’il n’avait pas souvent entendu parler de problèmes liés aux musulmans priant en public, le Premier ministre a répondu « qu’à un moment donné », la « circulation était bloquée parce qu’ils faisaient des prières dans les rues ». mais qu’il y avait « plus que cela ».

« Il y a eu des camps pendant des semaines devant mon bureau, devant McGill. Et il y a des étudiants juifs qui avaient peur d’aller à l’école », a-t-il ajouté, avant de préciser qu’il s’agissait « des mêmes personnes ».

« À un moment donné, c’est un ensemble d’actions », dit-il, rappelant également que « dans les écoles », « les petites filles n’ont pas le droit de faire du sport », ce qui avait été évoqué dans le rapport de l’école de Bedford.

Lors d’un deuxième entretien, cette fois à Informations midià ICI Première, le Premier ministre a affirmé que ce sont « en grande partie les mêmes personnes que l’on retrouve dans les camps, dans les rues, ceux qui font peur au recteur de McGill et à la communauté juive ». Il a précisé que les séances de prière qui l’avaient perturbé s’étaient produites « à plusieurs reprises » au cours de l’été et que la police n’avait pas été prévenue « à l’avance » de leur tenue.

François Legault a soutenu que le conflit à Gaza ne devait pas être « importé » à Montréal et a défendu de cibler les musulmans. «Je connais plein de musulmans qui sont bien intégrés dans nos valeurs au Québec et il n’y a pas de problèmes avec les musulmans, mais on a un problème quand on a des islamistes qui tentent de prendre le contrôle de l’école et que ça se transforme en violence alors qu’on ont vu, puis dans des camps, empêchant ensuite les élèves d’aller à l’école. »

Les associations musulmanes inquiètes

Vendredi matin, la Table de consultation des organisations musulmanes du Québec (TCOM) a publié un communiqué pour exprimer « ses inquiétudes quant à l’instrumentalisation de la communauté musulmane à des fins électorales, notamment à travers les récentes déclarations du premier ministre du Québec concernant prières publiques.

Les signataires du document sont le Centre culturel islamique du Québec, l’Association des étudiants musulmans de l’Université Laval, l’Association des musulmans du Grand Lévis, l’Association des Mosquées de la Capitale, l’Association socio-culturelle islamique louperivoise, BelAgir-Québec et la section locale. de l’Association musulmane canadienne.

Le communiqué fait allusion à la sortie du premier ministre lors du bilan de la session parlementaire du 6 décembre, au cours de laquelle M. Legault a avancé l’idée d’interdire pour la première fois la prière en public. « Nous étudions toutes les possibilités, y compris le recours à la clause dérogatoire. Nous ne voulons pas voir des prières dans les rues», a alors déclaré François Legault. Selon lui, la prière doit être faite « dans une église, dans une mosquée, mais pas dans les lieux publics ». «Voir des gens prier dans les rues, dans les parcs publics, ce n’est pas quelque chose qu’on veut au Québec», a-t-il déclaré.

La disposition dérogatoire permet aux gouvernements de déroger formellement à certains articles de la Charte canadienne des droits et libertés.

Les propos du premier ministre, soutient le TCOM, détournent « l’attention des véritables préoccupations des Québécois », comme la francisation, la hausse du coût de la vie, l’accès aux soins de santé et au logement, ainsi que le maintien des infrastructures essentielles, comme les routes, écoles et hôpitaux.

Ils ajoutent que « ce type de discours populiste » risque « de diviser davantage la société québécoise et d’affaiblir l’harmonie sociale », et qu’il « renforce les stéréotypes et alimente la méfiance envers les Québécois de confession musulmane ».

Le groupe conclut en se disant toutefois « ouvert » à « un dialogue sur la question des prières publiques, dans le but de trouver des solutions équilibrées et en harmonie avec les valeurs d’inclusion et de respect mutuel qui fondent notre nation ».

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