C’est le scénario qui était à l’étude plus tôt cet automne à l’hôtel de ville et qui a été adopté majoritairement le 10 décembre au soir par le conseil municipal. Quatre conseillers indépendants se sont opposés à l’adoption du budget 2025.
L’augmentation mentionnée inclut les taxes foncières et les tarifs de service ainsi que l’impact du nouveau rôle d’évaluation, qui a fait bondir les valeurs immobilières de 45 % en moyenne à Sherbrooke. Le taux d’imposition a donc été ajusté à la baisse, soit à 0,6746 $ par 100 $ d’évaluation pour une maison unifamiliale.
La facture fiscale des citoyens pourrait encore varier considérablement en 2025, en fonction de l’évolution de la valeur de leur propriété par rapport à la moyenne.
Quant aux immeubles à logements, de nouvelles sous-catégories apparaîtront en 2025 pour distinguer entre 2 à 5 logements, ceux entre 6 et 20 et enfin ceux de plus de 21 logements.
Là encore, l’impact du nouveau rôle a été pris en compte, et même atténué pour le multi-logement, décision politique adoptée plus tôt dans l’étude budgétaire.
« Nous avons toujours voulu ménager au maximum les locataires. […] Il serait illogique qu’ils soient pénalisés parce que les maisons ont pris de la valeur. Un locataire ne s’enrichit pas lorsque la valeur de son immeuble augmente, contrairement à un propriétaire », a mentionné la mairesse Évelyne Beaudin.
Pour l’essentiel, les équipes municipales ont effectué les calculs pour assurer l’équité de la pression fiscale entre les différentes catégories de bâtiments, a-t-elle précisé. L’idée est d’éviter des augmentations de loyer trop fortes pour les locataires, même si l’impact que peut avoir la Ville sur les baux reste indirect, le propriétaire étant celui qui propose les augmentations lors d’un renouvellement. Encore une fois, les chiffres donnés sont basés sur des moyennes, alors que les valeurs n’ont pas non plus augmenté de manière uniforme dans les immeubles d’habitation.
Les hausses moyennes de taxes dans les autres secteurs s’élèvent à 3,36% dans le commercial et à 3,35% dans l’industriel, tandis que les terrains vacants desservis connaîtront une augmentation de 14,5%, toujours en moyenne.
Pas de grande surprise
Ce budget 2025, d’un montant total de 476 millions de dollars, se veut globalement sobre, avec une augmentation des impôts “de l’ordre de 3%”, le respect de “toutes les orientations budgétaires” fixées et “pas d’ajout de projets imprévus”, a détaillé la maire.
S’il y avait eu un projet majeur à mentionner, cela aurait pu être la nouvelle bibliothèque de Fleurimont, mais le projet de 40 millions prévu à l’intérieur de l’église Sainte-Famille a été abandonné par le conseil lors de la séance du 1er octobre.
Autre choix politique fait au cours de l’année, la taxe sur les piscines ainsi que les vignettes pour le stationnement sur rue ont été retirées des nouvelles sources de revenus, un impact cumulé de 936 000 $ de moins dans les caisses.
Mme Beaudin a mis en avant une orientation financière dont elle est particulièrement fière, celle de pouvoir « s’affranchir » des profits des entreprises de cryptomonnaies en 2025. La Ville prévoit tirer 18,4 millions de revenus de ce secteur d’activité, ce qui représente presque l’équivalent de tous les autres revenus générés par Hydro-Sherbrooke, soit 21,6 millions.
Cependant, pas un seul dollar provenant de la cryptomonnaie ne permettra d’atteindre l’équilibre budgétaire, contrairement aux années précédentes. L’année dernière, par exemple, 2,3 millions de cryptodollars ont été utilisés à cette fin. Sherbrooke utilisera désormais ces revenus pour financer l’entretien de ses réseaux d’électricité, d’aqueduc et d’égouts.
De plus, Sherbrooke réduit également l’utilisation de ses surplus accumulés pour compléter le budget (7,75 millions, une baisse de 250 000 $) et augmente les immobilisations payées en espèces (11,5 millions, une hausse de 4,5 millions $). ) outre son fonds de roulement (32,1 millions, en hausse de 4,7 millions), l’ensemble des mesures résultant des orientations visant à assainir la gestion financière.
Actions d’itinérance
En 2025, Sherbrooke souhaite recueillir un million de dollars auprès des autres paliers de gouvernement pour ensuite soutenir les organismes communautaires qui œuvrent auprès de la clientèle en situation d’itinérance. « Il s’agirait d’offrir plus d’espaces pour accueillir ces personnes », a déclaré le maire Beaudin.
Près de 300 000 $ seront également investis pour ajouter des agents à l’Équipe mixte d’intervention psychosociale (ÉMIP) du Service de police de Sherbrooke. Les policiers de l’ÉMIP sont jumelés à un travailleur social du CIUSSS de l’Estrie-CHUS et patrouillent pour intervenir auprès de sujets vivant avec des problèmes de santé mentale.
Un effort particulier (1,4 million) est également au programme en 2025 afin de mettre en œuvre la planification stratégique récemment adoptée, par exemple en ajoutant des ressources pour créer un bureau de coordination stratégique ainsi qu’une équipe dédiée à la participation du public au sein de la direction de la communication. .
Egalement étudié précédemment à l’automne, le programme quinquennal d’investissements prévoit 144 millions en 2025, dont les deux tiers seront consacrés au maintien des actifs. Sur les cinq années couvertes, le total des immobilisations a atteint 531 millions.
À court terme, nous prévoyons encore lancer plusieurs projets tels que le plan d’urbanisme (1,3 million), l’agrandissement de l’écocentre Rose-Cohen (4,4 millions), la reconstruction de la piscine du Parc des Optimistes (0,7 million). ou la rénovation du centre récréatif Rock Forest (0,7 million), sont pour 2025 seulement, même si plusieurs de ces projets nécessiteront également d’autres investissements au fil des années.
C’est notamment le cas de la restauration du Théâtre de Grenade, édifice patrimonial appartenant à la Ville, qui n’est prévue qu’à partir de 2026 et pour les années suivantes, mais qui représentera un investissement important (17,7 millions).
La dette à long terme de Sherbrooke atteindra également la somme de 632 millions en 2025, soit 98,4 % des revenus totaux de la Ville, ce qui respecte le ratio visé. Sauf que ce dernier devrait progressivement augmenter les années suivantes pour se rapprocher du ratio de 110 %, identifié comme un maximum à ne pas dépasser.
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