Enfants et adolescents ont revisité « un deux trois, soleil » et le « défi mannequin » à la faveur d’un défi mettant en avant la sexualité des élèves. Les enseignants et les parents craignent que cette tendance née sur TikTok n’augmente le risque de harcèlement scolaire.
Dans les cours de récréation et sur les réseaux sociaux, les fameux jeux « un deux trois, soleil » mais aussi le « défi mannequin », à la mode sur Facebook et Instagram en 2016, ont laissé place à une déclinaison bien différente. Enfants et adolescents s’amusent à se lancer la phrase : « Le premier qui bouge est gay ». Dès lors, les joueurs doivent se figer comme une statue, au risque d’être comparés à une personne homosexuelle, de manière insultante, comme le rapporte Nouvel Observatoire .
Si ce jeu fait fureur à l’école, c’est sur TikTok qu’est née la « tendance ». Il se répandit ensuite dans le monde entier, aux Etats-Unis, en Amérique Latine, mais aussi au Japon, sous le nom «le premier qui bouge est gay». Des vidéos sont publiées quotidiennement et certaines atteignent jusqu’à 5 millions de likes. C’est surtout en juillet dernier que cette marque de mauvais goût a fait le buzz sur internet, lorsque le footballeur Zlatan Ibrahimović s’est lui-même essayé au jeu auprès de l’influenceur américain « IShowSpeed », aux 33,6 millions d’abonnés. abonnés sur YouTube. La vidéo du footballeur et du YouTubeur, devenue virale, a été relayée pendant plusieurs jours sur les réseaux sociaux.
Un risque supplémentaire de harcèlement
Ainsi, depuis la rentrée, cette tendance douteuse s’est progressivement imposée à l’école. « Cela circule depuis quelques -, notamment chez les garçons, notamment au collège. Strictement dans les classes nombreuses du primaire, mais pas tellement au lycée »indique Jean-Rémi Girard, président du Snalc (Syndicat national des lycées et collèges).
Si les établissements ont l’habitude de voir fleurir de nouvelles « tendances », comme le « Quoicoubeh » ou « l’Apanyan », qui « disparaissent généralement au bout de deux ou trois mois »précise Jean-Rémi Girard, cela pose plutôt problème. « Ce jeu concerne directement la discrimination. Les élèves peuvent propager de mauvaises idées sur la sexualité, mais aussi de fausses rumeurs contre leurs camarades de classe, qui peuvent très vite se transformer en harcèlement scolaire. Il est essentiel d’expliquer aux élèves que cette phrase est homophobe, pour qu’ils se rendent compte de la gravité des propos »poursuit le professeur.
Un « gibier sous-marin » difficile à détecter
De quoi stresser les parents, qui soulignent l’importance d’agir en conséquence face à ce phénomène. « L’homophobie est un crime puni par la loi. Et les enfants n’en sont pas conscients. Personne ne devrait être choisi pour ses préférences romantiques. La difficulté pour les équipes pédagogiques, c’est qu’il s’agit d’un jeu sous-marin : on ne voit pas forcément les élèves y jouer, et certains ne veulent pas en parler »détaille Grégoire Ensel, vice-président de la FCPE (Fédération des conseils de parents).
Pour lui, c’est aussi aux autorités d’agir, « pour réguler ces contenus facilement accessibles aux jeunes sur TikTok et autres »citant également la tendance virale de la « danse Superman », présentant des risques de blessures importants et désormais interdite dans certaines écoles. « Il faudrait aussi mettre en place une éducation aux médias et à la vie numérique pour enseigner aux étudiants les risques de tout ce qu’ils peuvent voir sur les réseaux »conclut le père.
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