Chronique internationale : Les chrétiens d’Orient dans la tourmente

C’est la fin du règne de Bachar al-Assad, les rebelles syriens ont mené une offensive impressionnante dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 décembre, ils ont pris la capitale, Damas. Le président syrien et sa famille se trouveraient à Moscou. Dans un entretien au Monde, l’analyste franco-syrien Jihad Yazigi voit dans la désintégration des institutions syriennes, notamment de l’armée, sous-payée et sous-équipée, la principale raison de la percée spectaculaire de la rébellion.

Environ 10 % de la population syrienne est chrétienne. Les chrétiens se répartissent en plusieurs confessions : les syriaques (appelés syriens en arabe, ou suryoyo ou souraya en syriaque moderne) sont de loin les plus nombreux, suivis par les grecs orthodoxes (environ 250 000, chrétiens de rite byzantin), viennent ensuite les melkites. Les grecs-catholiques (environ 200 000, chrétiens de rite byzantin réunis à Rome depuis 1724), les maronites, les syriaques, les Assyriens et les Chaldéens (aachuriyine et kaldane en arabe), protestants et catholiques romains (rite latin).

Il existe également une importante communauté arménienne vivant principalement à Alep, descendante des survivants du génocide de 1915 perpétré par les Ottomans pendant la Première Guerre mondiale. Il y avait environ 250 000 Arméniens en Syrie au début des années 1960, ils étaient 190 000 en 2010. Cela fait une semaine que les jihadistes sont entrés à Alep. Alep est aux mains de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) depuis une semaine. Ils entrèrent sans rencontrer aucune résistance. Avec presque aucun combat. […]

Il y a quinze ans, Alep comptait 150 000 chrétiens. Il n’en restait plus que 25 000, la guerre et les années de sièges de 2012 à 2016 les ont décimés. Aujourd’hui, personne ne peut dire combien de chrétiens restent à Alep. La communauté chrétienne en Syrie a traversé une succession de drames au cours des treize dernières années, marquées par la guerre, les bombardements, l’exode et les pénuries aggravées par les sanctions internationales qui pèsent sur l’ensemble de la population.

La disparition des chrétiens en Syrie signifierait la perte d’une partie essentielle de la civilisation chrétienne. Cependant, il n’y a aucune sensibilisation de la communauté internationale pour les aider, seulement des associations locales qui tentent de faire de leur mieux.

La France célèbre la réouverture de Notre-Dame de Paris. Une chapelle dédiée aux chrétiens d’Orient sera installée dans la cathédrale et inaugurée le 25 mai 2025 pour la Journée mondiale des chrétiens d’Orient. Les chrétiens d’Alep font aujourd’hui l’actualité avec le conflit syrien, il y a aussi les chrétiens du Liban (où ils occupent encore une position de pouvoir avec 50% des sièges au parlement), d’Egypte (où les coptes représentent plus de 15 % de la population), l’Irak, la Jordanie, l’Arménie, le Pakistan, l’Ethiopie qui méritent également tout notre soutien. En Irak par exemple, entre les exactions de l’organisation État islamique, les guerres et les embargos, l’Irak est désormais un pays traumatisé et blessé.

Les chrétiens d’Orient sont parmi les premières victimes : sous Saddam Hussein, ils étaient un million et demi dans le pays, ils ne sont plus que 150 000 aujourd’hui. C’est bientôt les vacances de Noël, les chrétiens d’Europe ne doivent pas oublier les chrétiens d’Orient !

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