Il est évident que le régime de Bachar al-Assad a pris son - depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, déclenchée au lendemain du « Printemps arabe ». Mais l’Algérie, qui croyait, à tort ou à raison, que son régime pouvait subir le même sort que celui de Damas, était l’un des rares pays à soutenir ce dernier. Exactement comment empêcher qu’un bastion ou un barrage ne cède la place à un tsunami. Certes, la Russie, autre alliée d’Alger, était intervenue militairement en Syrie pour aider son régime, mais surtout pour défendre une position stratégique en Méditerranée, au niveau de sa base aéronavale de Tartous. Deux autres alliés d’Alger, le Hezbollah libanais et l’Iran, ont assuré momentanément le maintien, à bout de bras, du pouvoir de Bachar al-Assad, avant de connaître leur récente débâcle militaire qui, à son tour et par domino, a accéléré la chute du pouvoir syrien. régime.
La coalition hétéroclite de rebelles syriens (islamiques, kurdes, libéraux, druzes, etc.) n’a eu besoin que d’une douzaine de jours, du 27 novembre, jour du lancement de leur fulgurante offensive, à ce dimanche 8 décembre, pour chasser Bachar al-Joseph. -Assad de Damas, où lui et son père ont successivement exercé le pouvoir absolu pendant un demi-siècle.
À contre-courant des événements
Sans aucune vision d’anticipation, accrochée aux principes d’une autre époque, Alger a, une fois de plus, et jusqu’aux derniers sursauts du régime syrien, ramé contre la vague de l’actualité au Moyen-Orient. Mais force est de constater que Bachar al-Assad n’avait plus aucune chance de se maintenir au pouvoir face à l’avancée des rebelles qui prenaient les unes après les autres les principales villes syriennes (Alep, Hama…). Cela n’a pas empêché le régime algérien de s’empresser de publier, mardi 3 décembre, un communiqué officiel dans lequel il annonce son soutien absolu au pouvoir syrien, face, selon Alger, à un “agression terroriste».
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Dans ce communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères rapporte que le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, avait, le même mardi 3 décembre, «un entretien téléphonique avec le ministre des Affaires étrangères et des Expatriés de la République arabe syrienne, Bassam Sabbagh« . Et d’ajouter que les échanges ont permis au chef de la diplomatie algérienne de “prendre acte des derniers développements de la situation dans le nord de la Syrie et réaffirmer la position constante de l’Algérie, du gouvernement et du peuple, et sa solidarité absolue avec la République arabe syrienne, pays frère, face aux menaces terroristes qui menacent son souveraineté, unité, intégrité territoriale, sécurité et stabilité du pays».
En outre, l’Algérie a promis à la Syrie la convocation d’urgence d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour examiner ce que les médias algériens ont décrit comme «attaque terroriste», ainsi qu’une réunion d’urgence du Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel pour faire face à la situation.
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Ces gestes creux ne sont pas sans rappeler l’affront infligé par la Ligue arabe à l’Algérie, qui a catégoriquement refusé d’inviter la Syrie au 31e sommet arabe organisé le 1er novembre 2022 à Alger. Avant d’accorder cette « initiative » à l’Arabie Saoudite, lors du sommet arabe qui a suivi.
Le moment de la déclaration officielle algérienne de soutien au régime syrien était également mal choisi, car il a été publié à un moment où Bachar al-Assad avait probablement déjà décidé de quitter le pays. Cela montre à quel point le régime algérien était, comme à son habitude, aveugle dans l’évaluation des données géopolitiques. En s’accrochant à un allié mourant, il a prouvé au monde qu’il était bâti dans la même argile que le régime de Bachar al-Assad. La chute de ce dernier et sa fuite honteuse ont dû laisser des sueurs froides au tandem Tebboune-Chengriha. En fait, la Syrie d’Assad présente de nombreuses similitudes avec le régime d’Alger. Et ce socle commun annonce probablement une communauté de destins.
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