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Alep, la deuxième ville de Syrie, échappe au contrôle du régime, selon une ONG

Alep, la deuxième ville de Syrie, échappe au contrôle du régime, selon une ONG

Alep, deuxième ville de Syrie, n’est plus sous le contrôle du régime pour la première fois depuis 2011, a annoncé dimanche une ONG après une fulgurante offensive lancée par une coalition de groupes rebelles dirigés par des islamistes.

Les combattants rebelles ont lancé mercredi une offensive contre les forces du régime de Bachar al-Assad, soutenues par la Russie et l’Iran, dans le nord-ouest de la Syrie, capturant des dizaines de localités avant d’atteindre Alep, le cœur économique du pays, dominé par sa citadelle historique.

Le début de cette offensive a coïncidé avec l’entrée en vigueur d’une trêve au Liban entre Israël et le Hezbollah, allié de la Syrie et de l’Iran.

Au total, plus de 330 personnes ont été tuées, selon l’OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni qui s’appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie.

Ces combats sont les premiers de cette ampleur depuis 2020 en Syrie, où la guerre civile débutée en 2011, impliquant des belligérants soutenus par plusieurs puissances régionales et internationales, et des groupes jihadistes, a laissé un pays fragmenté en différentes zones d’influence.

Avec le soutien militaire fondamental de la Russie et de l’Iran, le régime syrien a lancé en 2015 une contre-offensive qui lui a permis de reprendre progressivement le contrôle d’une grande partie du pays, puis en 2016 de la ville entière d’Alep.

Le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et ses alliés « contrôlent la ville d’Alep, à l’exception des quartiers contrôlés par les forces kurdes. Pour la première fois depuis le début du conflit en 2011, Alep échappe au contrôle des forces du régime syrien», a déclaré dimanche à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

– « Sans aucune résistance » –

Le HTS, dominé par l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, et des factions rebelles syriennes, certaines soutenues par la Turquie, ont lancé mercredi une offensive depuis la région d’Idleb, proche d’Alep, leur dernier bastion en fuite devant le régime.

Ils sont entrés dans Alep vendredi, en ont occupé la majeure partie samedi « sans rencontrer de résistance significative », selon l’OSDH, atteignant la citadelle et s’emparant des bâtiments gouvernementaux, des prisons et de l’aéroport international.

L’ONG a fait état samedi de frappes aériennes russes sur Alep, les premières depuis 2016.

Les rebelles ont défilé dans les rues, déployé leur drapeau devant un commissariat de police et arraché un portrait d’Assad, selon des images de l’AFP.

Bachar al-Assad a assuré samedi que son pays était capable de “vaincre les terroristes”.

Selon l’OSDH, les rebelles ont également avancé samedi dans les provinces d’Idlib et de Hama, prenant le contrôle de “des dizaines de points stratégiques sans aucune résistance”.

L’armée syrienne a renforcé son déploiement autour de la ville de Hama, au centre du pays, a annoncé dimanche l’OSDH.

L’armée a confirmé la présence de combattants hostiles au régime dans “une grande partie” d’Alep et a déploré “des dizaines” de morts et de blessés dans l’offensive.

L’Iran “soutient fermement l’armée et le gouvernement” de ce pays, a déclaré dimanche le chef de la diplomatie Abbas Araghchi avant son départ pour Damas.

Samedi, Téhéran a également appelé à une « coordination » avec Moscou face à cette offensive.

La Maison Blanche a estimé que le régime syrien subissait les conséquences de « son refus » d’engager un dialogue politique et de sa « dépendance à l’égard de la Russie et de l’Iran ».

Le nord-ouest de la Syrie a connu un calme précaire ces dernières années grâce à un cessez-le-feu parrainé par Moscou et Ankara, établi après l’offensive du régime en mars 2020.

– Couvre-feu –

Les rebelles ont imposé un couvre-feu de 24 heures à Alep, jusqu’à 17 heures dimanche (14 heures GMT), “pour assurer la sécurité des habitants”.

“Les lignes du régime se sont effondrées à un rythme incroyable, ce qui a pris tout le monde par surprise”, a déclaré Dareen Khalifa, experte à l’International Crisis Group.

HTS et les rebelles contrôlent de vastes zones de la province d’Idlib, ainsi que des parties des provinces d’Alep, Hama et Lattaquié.

De leur côté, les Kurdes syriens ont établi une administration autonome dotée d’une force militaire dans de vastes zones du nord-est du pays.

L’armée turque, qui contrôle plusieurs régions du nord de la Syrie après en avoir expulsé les forces kurdes, a appelé vendredi à “mettre fin” aux “attaques” sur Idlib après les raids russes et syriens.

Débutée en 2011, après la répression brutale des manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie a fait un demi-million de morts.

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