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l’agence S&P accorde un sursis inattendu à la

By Gilles Boutin

Publié
il y a 13 minutes,

mis à jour à 22h26

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À la surprise générale et au grand soulagement du gouvernement, l’agence américaine a maintenu la note de la dette française à « AA- », perspective « stable ». Un choix inattendu dans un contexte politique et budgétaire instable.

Drame sur la dette française. Contre toute attente, l’agence américaine Standard & Poor’s maintient sa note inchangée, la laissant en «AA-»perspective “écurie”. «Malgré l’incertitude politique, nous attendons de la qu’elle se conforme – avec retard – au cadre budgétaire européen et qu’elle consolide progressivement ses finances publiques à moyen terme.», a indiqué l’agence américaine dans un communiqué. L’annonce ne manque pas de surprendre, les trois autres agences (Fitch, Moody’s et Scope Ratings) ayant toutes réduites cet automne leur évaluation de la dette souveraine française. Une correction le moins et point de vue “négatif” aurait été reçu sans surprise.

Cependant, S&P a choisi de s’en tenir à sa note de mai dernier, lorsqu’elle l’a relevée de «AA» a «AA-». L’agence a ensuite sanctionné le «détérioration de la situation budgétaire» du pays. « Le déficit budgétaire de la France en 2023 a été nettement plus élevé que prévu »» avait justifié la société américaine, doutant que le déficit puisse revenir sous les 3 % du PIB d’ici 2027. Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron annonçait la dissolution de l’Assemblée nationale. Puis le dérapage du déficit 2024 s’est confirmé, passant de 5,1% à 6,1% (contre 4,4% initialement anticipé). Autant de mauvais points qui auraient pu conduire S&P à se montrer moins indulgent.

Pic de la dette en 2027

Le gouvernement Barnier nouvellement installé a fait de la relance budgétaire sa mission centrale, avec un objectif initial de 60 milliards d’euros d’économies, afin de renouer avec le déficit. “environ 5%”. A force de concessions pour gagner le vote des alliés politiques ainsi que du RN, et ainsi éviter la censure, cet objectif semble bien difficile à maintenir. « Les agences doivent savoir que le gouvernement français est sérieux et méthodique, et que nous ferons ce que nous disons »a toutefois assuré le Premier ministre dans un entretien accordé à Figaro . Michel Barnier a rappelé au passage que la Commission européenne avait approuvé en début de semaine la trajectoire budgétaire pluriannuelle soutenue par la France. Celui-ci prévoit que la dette atteindra son maximum en 2027, à 116,5%, avant d’entamer enfin sa baisse. Le déficit, quant à lui, retomberait sous la barre des 3% en 2029.

Cette trajectoire, en ne donnant pas l’impression de céder à un excès d’optimisme, a probablement pesé dans le choix de Standard & Poor’s d’accorder un sursis à la France. Par ailleurs, l’agence de notation ne s’aligne pas sur les inquiétudes des marchés : le taux d’intérêt auquel l’Etat français emprunte à 10 ans a brièvement dépassé celui de la Grèce, atteignant 3,05% mercredi, ce qui fait que les investisseurs le considéraient comme aussi risqué prêter à Athènes comme à Paris… Dans l’attente de la décision de S&P, le taux français est monté à 2,9% ce vendredi.

Cependant, la dette française n’est pas à l’abri d’une dégradation vers la catégorie « A ». “Il faudrait trois feux verts pour éviter une dégradation de la note d’ici trois ou quatre mois ou lors de la prochaine révision officielle du printemps.prévient Norbert Gaillard, économiste et consultant indépendant : que le gouvernement reste en place, qu’il présente un budget cohérent pour 2025 et qu’il se traduise par une réduction du déficit pour l’année prochaine qui soit significative et crédible. Pour l’exécutif, face à une Assemblée nationale en pleine effervescence, la bataille de la dette est encore loin d’être gagnée.

France

 
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