(Québec) La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a été huée vendredi lors d’un discours qu’elle a prononcé lors des États généraux sur l’itinérance.
“C’est une catastrophe”, a déclaré un militant présent dans la salle, interrompant une intervention de M.moi Duranceau. D’autres ont chahuté et lancé des quolibets.
M.moi Duranceau était présent pour annoncer, en compagnie du ministre fédéral Jean-Yves Duclos, la construction « rapide » de 500 logements réservés aux personnes en situation d’itinérance : 22 projets d’habitation ont été retenus.
Lors de son discours, elle a fait valoir que les groupes communautaires tardaient à répondre à l’appel de projets. « Cela n’a pas été facile de déployer les 500 unités. Historiquement, ce n’était pas votre travail de construire des logements. Je m’attendais à ce que cela aille plus vite”, a déclaré M.moi Duranceau. La remarque a visiblement déplu au public.
Juge
Elle poursuit en affirmant que le programme de supplément au loyer n’est pas suffisamment utilisé. Des représentants de la communauté ont alors commencé à l’interrompre. Elle a ensuite affirmé que le gouvernement Legault avait mis fin aux expulsions avec une loi, ce qui a encore une fois provoqué l’ire de la salle.
Elle a conclu son discours sous des huées.
Son adjointe parlementaire, la députée caquiste Chantale Jeannotte, a ensuite pris la parole. “C’est la première fois que je parle devant une foule aussi nombreuse”, a-t-elle déclaré au micro. Elle a ensuite affirmé que « vous avez raison d’être indignés, et nous sommes tous indignés » face à la situation des sans-abri.
« Cela illustre la passion des gens d’ici et leurs attentes très élevées. On va essayer que ça se passe bien», a déclaré Boromir Vallée Doré, directeur général du Réseau québécois de solidarité itinérante, tentant de calmer le jeu.
Lors d’un point de presse, Mmoi Duranceau affirme avoir senti une « rage » au sein du public. Elle a indiqué avoir été mal comprise : elle souhaitait plutôt assouplir les critères d’obtention des subventions du complément de revenu. « Il est important que la colère qui s’exprime dans la salle se manifeste de manière très concrète, avec des exemples très concrets sur lesquels il faut travailler. Je sais que c’est très frustrant de se faire dire : eh bien, vous n’êtes pas éligible, mais un programme doit avoir des règles », a-t-elle déclaré.
Pression
Son homologue, le ministre Jean-Yves Duclos, a affirmé pour sa part que « la communauté de lutte contre l’itinérance est composée de gens passionnés, qui sont là avec leur cœur, et qui vivent quotidiennement des situations difficiles ». « Tout comme les élus du gouvernement du Québec, il arrive que les élus du gouvernement du Canada ressentent aussi de manière plus tangible la pression qui accompagne ces travaux, mais c’est une pression qui est normale », a-t-il indiqué. .
Le député de Québec solidaire Guillaume Cliche-Rivard, également présent, n’a pas été surpris de l’accueil réservé à M.moi Duranceau. « Les gens me parlent de logement social, ils me disent que ça ne marche pas », dit-il.
M. Cliche-Rivard fait cependant toujours confiance à M.moi Duranceau. « Je ne suis pas là pour demander son départ. Mais il faut agir, c’est urgent. Il faut que ça bouge”, a-t-il déclaré.
Le péquiste Joël Arseneau a affirmé de son côté que le ministre n’avait pas « choisi les bons mots » pour rétablir les ponts avec les organismes communautaires.
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