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Analyser les vomissements des dinosaures pour comprendre leur conquête du monde

En lice pour le prix de la nouvelle « dégoûtante » de l’année : on croit soudain mieux comprendre comment les dinosaures ont conquis le monde, grâce à l’analyse de leurs vomissures.

Les amateurs connaissaient déjà le mot « coprolithe », qui désigne des excréments fossilisés. Ils devront ajouter à leur vocabulaire « bromalite », terme plus générique qui regroupe les crottes, les vomissures (réguritalithes), le « contenu intestinal » (colithes) et les calculs qu’avalent certains animaux (gastrolithes). Comme vous pouvez l’imaginer, ces « reliques » peuvent nous en apprendre beaucoup sur ce que mangeaient ces créatures.

Un avantage non négligeable pour les experts en fossiles : ces bromalithes forment une bonne protection pour protéger leur contenu des outrages du temps.

Et cela peut nous en dire bien plus que ce que mangeaient ces animaux : dans une étude publiée le 27 novembre dans la revue Natureles auteurs écrivent que cette nourriture digérée (ou mal digérée) révèle comment ces animaux sont devenus dominants.

Les quelque 500 crottes et vomissements en question datent de 200 à 230 millions d’années, et ont été découverts au fil des années sur des sites paléontologiques polonais. Différentes technologies ont permis d’analyser son intérieur, et de confirmer l’existence de restes d’insectes, de plantes et de poissons. Dans le cas des insectes, on trouve des fragments presque intacts. Dans le cas du poisson, il s’agit de traces indirectes, comme des molécules caractéristiques d’acides présentes dans l’huile.

Il y a 200 millions d’années commençait la période où les dinosaures dominaient la planète, jusqu’à leur disparition soudaine à cause d’une collision cosmique il y a 65 millions d’années. Et ce que révèlent ces restes, c’est une alimentation non seulement variée – nous avons affaire à des omnivores – mais qui s’accroît avec le temps : durant ces 30 millions d’années, la taille des crottes et des vomissements devient en effet trois fois plus grande. Un biologiste dirait que c’est ce qui arrive à un animal « opportuniste », c’est-à-dire capable de profiter des opportunités qui se présentent dans son environnement pour se nourrir.

De plus, très tôt dans leur évolution, ces animaux disposaient d’une alimentation suffisamment variée pour leur permettre, dans les dizaines de millions d’années à venir, de survivre aux changements de l’écologie : ce qui s’avérerait être un avantage sur des espèces trop spécialisées.

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